Percé, l’île de Bonaventure, c’est en fait la Gaspésie. Le Parc National de Forillon, une petite péninsule tout au bout de la Gaspésie. Forillon c’est un concentré de tout ce que l’on peut rechercher en vacances. Du repos, de la randonnée, des observations d’animaux sauvages, des paysages variés, et des rencontres toujours aussi agréables. Pour nous, ce sera un concentré de tout ça.
A Forillon, nous aurons passé 2 nuits à dormir au coeur du parc alors que ce n’est pas autorisé. Il fallait bien tenter pour mesurer le risque et rien du tout, pas de contrôle, pas d’amende, rien que des soirées sous un ciel étoilé avec aucune lumière à des kms à la ronde. Autant ne pas obturer les fenêtres pour apprécier les constellations… et que dire des réveils au petit matin… notre quotidien paraît être à des années lumières. Et ce n’est pas tant le fait d’être partis depuis 3 semaines, c’est surtout de se dire que cela va encore durer un petit bout de temps.
A ce stade du voyage, nous avons bien compris qu’il nous sera impossible de tout raconter. En seulement 20 jours nous avons déjà vécu tant de choses que nous n’arrivons à imaginer ce qu’il en sera d’ici 1 an. C’est en fin de compte, une notion très concrète qui nous fait comprendre qu’il ne faut se soucier que du présent. Le reste ce n’est pas le moment…
Je retiens d’ailleurs la remarque d’un indien au Parc de Kouchibouguac qui a tout simplement demandé aux personnes de ne pas filmer ses danses traditionnelles « I danse for you, not for other people » nous dit-il. En revanche, nous avons plaisir à partager des photos qui illustrent notre regard choisi…
Raconter comment un castor apeuré mais courageux va sortir de son lac pour traverser un sentier sous nos yeux ne se décrit pas, exprimer l’émotion ressentie en entendant les baleines au large n’est guère plus possible, et expliquer pourquoi nous rions à trinquer avec des phoques au soleil de couchant sur l’Anse des Amérindiens peut paraître improbable. Et quand nous prenons des porc-épics pour des ours, nous avons plus l’air ridicule qu’autre chose ! Ou même mieux, décrire l’attitude prise en s’apercevant être observée par un putois dans une nuit noire … Tout cela paraitrait bien trop narratif en plus !
Nous découvrons au Canada non seulement des cultures, des paysages, des gens adorables, des voyageurs comme nous, mais aussi une faune extrêmement riche. Et le pays fait beaucoup pour rendre accessible ces lieux uniques tout en préservant cette biodiversité exceptionnelle.
Les retraités français l’ont bien compris, ils sont nombreux à louer des camping cars sur Montréal pour remonter la Gaspésie sur 3-4 semaines ! Et ils ont l’air bien heureux de leur voyage !!
Sur Forillon, nous n’aurons jamais rencontré autant de français. Et chauvin comme nous sommes c’est trop drôle de voir l’effet d’une plaque d’immatriculation française sur un parking… c’est un aimant à rencontres !
Ce qui est bon c’est quand ces rencontres hasardeuses initient des moments conviviaux, à l’image d’un apéro improvisé sur un parking avec nos amis Babzouk’ et une autre famille, les Troost, qui revient des parcs de l’Ouest Américain, sur les routes pour encore 4 mois. A voir comment nous dégainons nos bouteilles patiemment conservées dans l’attente d’un partage, c’est dire le plaisir à vivre ces moments qui tente de compenser le manque des proches.
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