Leçon de patience : passage de la frontière mexicaine
Un passage de frontière ça se prépare… et oui même en voyage, il faut un minimum de préparation ! Et dans notre cas, nous n’avons pas été très bon ! A commencer par la souscription à une assurance véhicule obligatoire pour entrer sur le Mexique. C’est seulement le matin même que l’on boucle cette affaire en souscrivant à GNP Seguros. Nous n’avions pas pris d’assurance pour les USA et la Canada, pas malin, juste fainéants mais cela devient maintenant un problème puisque l’assurance mexicaine est censée être complétée par une autre assurance pour couvrir au mieux les dommages. Tant pis, finalement ça passera à la frontière.
Autre complication, prouver notre sortie du territoire aux agents d’immigration américains. Nous voulons l’assurance de pouvoir bénéficier à nouveau d’une autorisation de séjour de 90 jours au prochain printemps et il nous faut donc une preuve de sortie pour ne pas que le décompte continue sur un pays frontalier. Après 2h perdue au mauvais guichet, nous remettrons finalement nos cartes vertes détachées du passeport à un agent avant les douanes mexicaines. Nous verrons bien dans 6 mois…
Une fois au Mexique sur Nuevo Laredo, les douaniers nous serrent à droite histoire de bien contrôler que nous n’avons rien à déclarer. Une fouille rapide et nous voilà au Mexique. Seulement attention, c’est vicieux, puisque rien n’indique et rien n’interdit de continuer sa route vers la sud. Sauf que pour circuler dans le pays, il faut faire une demande d’autorisation de séjour pour nous et d’importation temporaire pour le van. Les bureaux sont à l’autre bout de la ville, sans GPS et sans rien comprendre, forcément on se perd ! La circulation nous déstabilise déjà et la gestion aléatoire de ces procédures administratives n’est pas sans stress.
Une fois dans les locaux, c’est une nouvelle épreuve de maitrise sur soi qui s’annonce. Nous ramons vraiment à comprendre, à nous faire comprendre et l’accueil dans ce type d’administration n’est jamais très convivial. Bref, un bureau avec succès, un second juste pour faire des photocopies, puis un 3ème où nous resterons 3h à faire le piquet dans un total sentiment d’impuissance. Après la saisie informatique de quelques papiers, l’agent bloque rapidement pour nous laisser dans l’expectative, sans un mot, sans rien faire. Il attend. Nous aussi. Qui gagnera ? En fait, notre van est un modèle inconnu au Mexique et dans le système informatique… Il faudra attendre patiemment sans s’énerver ni faire accélérer le travail. A 15h, nous sommes enfin libre. Il reste 4h de route.
Accueil à la mexicaine
Au Mexique, nous tenions à respecter des principes de précautions de base, à commencer par ne pas rouler de nuit. Evidemment, ce 1er jour dérogera à la règle. Rapidement la nuit nous tombe dessus avec seulement nos yeux de chat et toute l’appréhension générée par les moults conseils. Rien de pire ! Chacun se gère mais la tension est palpable. Les filles regardent un film et ne captent rien à notre état ! La route nous mène sur des pistes sans fin, des petits bleds sans éclairage, des camions et des motos qui nous brassent comme un radeau en pleine mer. Nous finissons pas trouver notre refuge à Hidalgo. Les chiens nous accueillent, l’endroit est calme, on relâche enfin toute la fatigue de la journée. Rapidement on croise des jeunes qui contacteront le gardien pour nous. Ils embarqueront ensuite Rodolphe avec eux dans leur pick-up pour chercher des bières au village. Ils finiront pas nous les offrir ! Toute la tension inutile retombe tel un soufflé au fromage !
Nous sommes à Hidalgo dans les montagnes de Monterrey, au pied du Portrero Chico. Le lendemain, nous verrons que le site est prisé par les grimpeurs et nous rencontrons des québécois venus passer ici les 2 mois d’automne pour faire de l’escalade. Le soleil finit par dévoiler les immenses montagnes au pied desquelles nous dormons. Sans le savoir, nous avons atterri sur la Mecque de la grimpe ! C’est grandiose et l’on comprend mieux l’attrait pour tous ces jeunes.
En chemin pour le marché hebdomadaire, une mythique coccinelle sans âge nous prend en stop, pas de siège passager à l’avant, moteur coupé dans les descentes, le conducteur qui nous chante du Edith Piaf. Les gens sont souriants, enjoués, de la musique partout, des fruits, des légumes, des senteurs parfumées… Bienvenido a Mexico !
Le pays déstabilise complètement tellement le changement est radical en à peine 10m depuis les USA, il est impossible de passer à côté de la pauvreté, de la saleté, et des déchets en étant si près de la frontière. Les fast-food américains sont par contre toujours là… La région est censée être à risque sur les cartes de vigilances du gouvernement français. Parait qu’en 5 ans cela à beaucoup changé. Ca risque bien d’être ainsi pendant 6 mois : savoir que les pays ou régions sont dits « à risques », garder des précautions, tout en vivant pleinement l’énergie qui se dégage partout autour de nous. Il va nous falloir reprendre de nouvelles habitudes, un nouveau rythme, mais alors quel sentiment nouveau nous vivons là !
En route vers Quérétaro, en passant par Real de Catorce
Après 4 jours à Hidalgo, nous nous rendons sur Real de Catorce dans un désert montagneux de la région de San Luis Potosi. Pour atteindre la région, la route s’élève progressivement mais surement sur des plateaux allant à plus de 2000m, avec pour seule végétation des cactus et des palmiers. Le peu d’herbe en bord de route est broutée par les troupeaux de vaches, moutons ou chèvres que les bergers surveillent tout en maniant le téléphone portable pour passer le temps.
Le village perché de Real de Catorce est connu pour être relié à la vallée par un tunnel étroit de 1.5km, deux véhicules ne peuvent s’y croiser. Avant d’atteindre ce tunnel, sans aucune issue, il faut endurer 24km de pavés qui font trembler tout l’électronique du van !!
Datant de l’an 1639, le village se situe à 2750m d’altitude. Si on ne prête pas attention aux déchets qui jonchent le sol, le village est vraiment remarquable. Des dizaines d’échoppes jalonnent la rue principale. Pas seulement faite pour les touristes, ces boutiques alimentent aussi les besoins des villageois qui ne trouvent rien d’autres à des dizaines de km à la ronde. Les gamins vont à l’école à la fraîche en pull et bonnet, avant de revenir à 14h en tee-shirt sous 30°C. Chevaux, ânes, chiens, poules égayent la nuit pour être sûr de pas trouver un sommeil profond ! Tout est simple, apaisant, et vivant à la fois.
Premières impressions rapides après
- Les autoroutes sont payantes – pas loin de nos prix en France. Mais la route est de qualité
- On retrouve des marques de voiture française : Renault / Peugeot et Coccinelle sans âge
- Une technologie très avancée, plus qu’en France ! Fibre optique, du wifi sur les grandes places…
- Plein de VW T5 et quelques T6 ! Rodolphe est soulagé question moteur électronique !
- Ca double dans tout les sens pour se retrouver à 4 véhicules sur une deux voies.
- Manger pour seulement 4 à 10€ pour nous 4, boissons comprises et quitter la table le ventre plein
- Il faut compter le double voir le triple du temps indiqué pour atteindre l’objectif
- La vitesse réglementaire qui n’excède jamais les 110km/h
- Essence à la hausse – 17 $MEX/L
- Retour aux unités métriques plus familières
- Le trafic routier est dense, très très dense
- Les forces armées sont omniprésentes
- La police fédérale est omniprésente
- Les tacos peuvent être vraiment très épicés !!
- Les papiers ne se jettent pas dans les toilettes, il y a toujours une petite poubelle tout près !