Après Quérétaro, nous prévoyons d’atteindre la côte Est et Veracruz par la traversée des Etats d’Hidalgo et de Puebla. Plateaux à 2500m, sommets à 5000, volcans et piscines naturelles sont au rendez-vous !
Quand Tolontango rime avec Paraiso
Des images vues dans les magazines de salon de coiffure, un nom qui reste facilement en mémoire, la liberté d’aller où l’on veut… et voilà que nous atteignons le petit paradis terrestre de Tolontango ! Une eau à 38°C qui s’écoule dans le Rio Termal, dans des piscines accrochées à la montagne, du haut de cascades ou encore dans de sombres cavernes…
Mais attention ça se mérite, Rodolphe ne fait que se réjouir d’avoir installé une réhausse et des pneus tous terrains sur le van. La piste est longue et chaotique, quand on croit être arrivé, il reste un second col à franchir puis 800m de dénivelé de descente raide. Finalement à Tolontango, nous serons à notre point le plus bas au Mexique depuis notre arrivée. Deux véhicules ne peuvent se croiser et l’on sert les fesses à chaque lacet pour ne pas avoir à stopper le van sur sa lancée. Mais une fois arrivé, quel enchantement !!
Sur la carte, deux sites « Tolontango » se font face, La Gloria et Las Grutas. Aucune route ne les connectent mais pourtant ils sont bien côte à côte dans la vallée, séparés par une rivière. Nous ne savons lequel abrite les fameuses piscines encastrées dans la montagne repérées en images. Nous optons pour la route qui mène à la Gloria et ce choix nous conduit sur un site bien moins prisé et beaucoup plus sauvage. Encore mieux, depuis la Gloria nous parviendrons même à rejoindre le site des Grutas par un pont suspendu (payant – sauf pour nous – qui passons entre les mailles du filet) !
Pendant 2 jours, nous explorons de fond en comble toutes les merveilles naturelles qu’offrent la source de Tolontango. Les degrés ne dépassent pas les 15°C à l’extérieur en plein jour, l’eau chaude devient alors un vrai nid douillet. On grelotte entre chaque bassin pour ensuite s’y prélasser pendant des heures 😉
Les mexicains adorent faire la fête et profiter pleinement de leur weekend. Situées à seulement 3h de Mexico, les places de Tolontango sont prises d’assaut dès le jeudi soir ! Nous en ferons les frais vendredi soir où tout au long de la nuit des voitures chargées arrivent, radio à fond, pour squatter les meilleurs emplacements. Ici, il est possible de poser tout le barda de camping face aux piscines individuelles, et dans cet art les Mexicains savent y faire ! Devant ce succès, les deux sites ne cessent de se développer, mais ici encore, nous ne verrons aucun touriste étranger.
Parque national del Chico
Après un essai raté pour atteindre le parc depuis une piste 4×4 qui devient un sentier pour ânes, nous finissons par atteindre Del Chico depuis une superbe route, sans « toppe » ni pavé, ni rien pour ralentir notre vitesse. Incroyable ! On se croirait presque en Savoie. Situé au nord de Pachuca et en seulement quelques kms, nous avons quitté la végétation luxuriante de Tolontango, pour traverser un désert de cactus et enfin arriver à notre grande surprise dans une forêt de sapins à près de 2700m d’altitude !
Evidement à cette altitude, il fait froid. Doudoune, chaussettes et sous-couches sont de rigueur pour tenir les nuits à 5°C dans le van. Le feu nous réchauffe le temps de la soirée et grille les steaks par la même occasion. Cela fait bien longtemps que nous n’avions pas préparé de repas ! Entre les petits plats de Didier à Quérétaro et tous les petits boui-boui sur la route, on a plus cuisiné depuis notre arrivée au Mexique ! Frejoles, tacos, quesilladas, enchilidas font désormais partie de nos repas quotidiens ! Et quand y’a rien, il y aura toujours quelqu’un pour venir nous proposer des bières à vendre ou des encas qui nous suffisent bien. Pour seulement 15O$MEX (à peine 7€) on mange tous les 4 jusqu’à plus faim. Fini les courses, et surtout fini de se creuser la tête pour des idées menus. Fini aussi de partager une bière pour 2, désormais il est possible de prendre l’apéro 2 fois par jour !!
La nuit glace le sang et les filles habituées au froid préparent leurs « lits emmitouflés » à peine installés. Quel confort d’avoir des grands enfants en voyage ! Nichés dans une clairière au milieu des formations géologiques qui font la particularité de ce parc, nous n’aurons aucun chien pour perturber notre sommeil. Une nuit sans musique, sans bruit et sans réveil nocturne ! Il faut savoir que le mexicain aime la musique, où qu’il soit elle l’accompagne. C’est comme la télé, présente derrière chaque pas de porte, quelqu’il soit.
Nous l’avons constaté à maintes reprises depuis notre arrivée, un dimanche au Mexique c’est synonyme de famille, fête, musique et barbecue. Après une randonnée aérienne qui nous mène sur un sommet à 3000m, nous finissons l’après-midi dans l’un des parcs « recreactivo » autour d’El Chico pour découvrir toute l’animation dominicale. Tout est simple et tranquille, les vendeurs alpaguent joyeusement les badauds pour vendre leurs attractions ou leurs quesilladas. Rodolphe et Clémentine saisissent l’occasion pour se faire un tour de tyrolienne au dessus du lac. A rien comprendre à l’espagnol, nous nous retrouvons même avec un cocktail de Piña Colada dans un ananas entier alors que nous voulions simplement un verre de jus de fruit.
De retour à notre place pour la nuit, la clairière est envahie par les familles venues passer leur dimanche à faire des grillades. Du coup, on va se la jouer à la Mexicaine en faisant péter l’album de Queen dans notre enceinte tout en réveillant les braises de la veille.
Le gardien du site bien trop content de recevoir des étrangers, trop rare ici, demande la pose photo avant de se quitter. Nous laissons maintenant ces belles montagnes derrière nous pour rejoindre la grosse ville de Puebla, un peu plus bas, dans le nuage de pollution…