Le 4ème contrôle de police depuis notre arrivée au pays est celui qui nous délestera de quelques billets… Autant les fois précédentes, les gars cherchaient bien la faute pour nous escroquer mais nous arrivions toujours à bien nous en tirer, que ce coup-ci nous étions fait au 1er coup d’oeil vers dans l’intérieur du van. Les filles ne portent pas leurs ceintures, le flic retient un sourire avant de réclamer direct 2500$Mex, soit pas moins de 125€ !! A défaut de paiement sur le champ c’est retrait de permis. Armes au poing, un gars de chaque coté de nos fenêtres, ils font tout pour nous intimider mais pas question de lâcher. Petit sermon aux enfants devant les escrocs histoire de faire bien puis mensonges enrobés de promesses pour enfin trouver un compromis à 500$Mex. On se croirait sur le marché sauf que là nous repartons sans achat.
Bienvenue dans la péninsule du Yucatan, terre d’accueil des billets blancs sur pattes.
La Jungle de Calakmul et Balamku
Le site archéologique de Calakmul était pour nous un incontournable. Il est difficile d’accès, la dernière portion de route se finit sur 60km de pistes dans la jungle, de potoholes tous les 3 mètres, des branches et des lianes qui viennent cabosser la carrosserie, le tout rythmé par trois « péages » de droits d’entrée. Qu’à cela ne tienne, ce site a la réputation d’être remarquable, authentique et plongé au fin fond de la jungle quasiment à la frontière du Guatemala.
En résumé, Calakmul se mérite mais il sait récompenser ses explorateurs ! Il faut bien compter 3h pour découvrir toute la cité pétrifiée par la forêt tropicale. Endormie pendant des siècles, les arbres sont encore partout et nombreux sont ceux qui ont poussés à même la pierre. A l’époque de son apogée courant IIIème siècle après J.C. Calakmul était une des cités majeures de la civilisation Maya. Les pyramides sont immenses, certaines se font face, d’autres se superposent pour atteindre au plus près les Cieux. Cette fois ci, il est même possible de grimper jusqu’au sommet de chacune d’entre elles. De là haut, nous dominons la canopée et paraissons soudain au bout du monde. Déjà qu’en bas nous étions seuls avec les singes araignées mais alors là haut on se demande bien comment et par où nous avons bien pu arriver ! Cette visite prend des allures de trek dans la jungle et même si il est interdit de manger, nous allons braver la règle pour nous offrir un pique-nique mémorable au pied d’un site absolument grandiose.
Le tout petit site de Balamku, sur la route principale avant la longue piste de Calakmul mérite aussi qu’on y fasse une halte. La grande citée lui fait de l’ombre mais nous avons largement apprécié un lieu où construction humaine et végétation ne font plus qu’un.
Un zoo dans la cenote
Après ces quelques jours autour de Calakmul, nous faisons la rencontre de notre premier Cenote. Celui d’Aguazul à Miguel de Colorado. Bien différent des images de rêves aux palettes bleues, celui-ci prend plutôt l’allure d’un lac rond au milieu de la forêt. Sans tout comprendre encore une fois, on se retrouve embarqué pour une rando tatane à monter et descendre autour des multiples miradors des deux cenotes du site alors que nous avons hâte de piquer une tête. Finalement la couleur de l’eau inspire plus au kayak qu’à la nage ! C’est que l’on devient capricieux sur la translucidité des eaux…
Rodolphe et Clem apprécieront, en tyrolienne, une vue du dessus pendant que nous les observerons d’en bas depuis notre kayak. Seuls à la surface de l’eau, nous glissons au milieu de ce zoo à observer iguanes, tortues et singes araignées.
La petite équipe qui s’occupe de ce site, s’amuse à nous laisser ici après leur journée de boulot et nous on se délecte à l’avance d’une nuit sans un bruit. Nous allons très vite apprécier ce type de bivouac à proximité des cenotes !
En chemin, nous aurons même cuisiné des empalapas depuis le jardin avec 3 générations de femmes. A chaque requête, le Mexicain tiendra toujours à apporter une réponse et la plus positive possible. Aussi dans le pueblo, quand tu demandes un coin pour manger, c’est la porte qu’on t’ouvre avec toute la chaleur et l’hospitalité qui va avec.
Un détour par Edznà
Autre temple, autre ambiance. Une cité jadis florissante avec près de 70 000 habitants ! Parce qu’il faut bien savoir que toutes ces ruines ne sont pas seulement des pyramides mais bien des cités avec de multiples bâtiments de vie collective, du terrain de jeu jusqu’au cimetière. Et à Edznà, nous mesurons bien la diversité de ces constructions. La visite est tranquille et ludique à la fois. L’herbe coupée si ras et aucun arbre sur le chemin invite à la course mais cette nudité enlève du charme aux ruines. A cumuler les sites archéologiques, on se permet le luxe de lister nos préférences.
La ville colorée de Campeche
Pour finir notre petit tour dans l’état, on s’en va flâner dans la citadelle espagnole et colorée de Campeche. Cette ville à l’emprunte coloniale a conservé toute l’architecture espagnole. C’est trop joli !! même si la pluie et la grisaille se sont invitées. Placée au bord du Golfe du Mexique, la ville fut le plus grand repère de pirates du Golfe. Les fortifications qui encerclent le quartier historique rappellent les nombreuses batailles qui ont rythmés la ville. Il aura fallu cette muraille de plus de 2km et 8 miradors pour la protéger des assauts des corsaires.
Aujourd’hui, vu d’en haut, ce ne sont plus les pirates que l’on observe mais les deux mondes qui séparent la fortification. A l’extérieur des remparts, l’animation bouillonnante de la vraie ville et à l’intérieur des rues pavés propres, brossés et foulées par les nombreux visiteurs de la péninsule. Les coccinelles se confondent parfaitement dans ce décor d’époque. Les façades des maisons sont toutes colorées aux teintes pastels, d’en haut pour certaines, il n’en reste que l’illusion crée par le mur.
Les portes des maisons sont toutes magnifiques, l’ambiance relaxe, le port de pêche a tout autant d’intérêt, la ville est vraiment agréable ! Un vrai coup de coeur « urbain » depuis le Mexique. Et c’est d’ici que nous sentons l’arrivée imminente de Noël ! Des spectacles animent la ville le soir, l’immense sapin illumine l’une des portes d’entrée à la citadelle, les enfants portent des bonnets de Père Noël… pour nous il ne manquera juste que la neige ! A l’intérieur du van, nous avons fini par fabriquer notre mini sapin en bois de bambou ! C’est parti, les filles décomptent les jours de leur calendrier en barrant d’un trait chaque jour passé avant le(s) grand(s) jour(s). Et oui, nous avons deux grandes dates sur décembre puisque le 27 une trop belle surprise nous attend puisque nous avons rendez-vous à l’aéroport de Cancùn accueillir la petite famille Mariette qui va triper le Mexique avec nous pendant quelques jours !!
Après ces bons moment en ville, les festivités de Campeche auront eu raison de nous après une nuit blanche sous la sono d’un DJ déchaîné sur calle 59. Maintenant direction les eaux bleues du Yucatàn pour se décrasser un peu !