Qu’on se le dise tout de suite, dans cet article ce sera surtout des photos ! Le Yucatán c’est comme une cour de récré où tu passerais tes journées en maillot de bain ! Et pas une minute pour arrêter de jouer…
Les ruines d’Uxmal
Uxmal sera notre seule étape « éducative » sur le Yucatán ! Arrivés la veille sur le site, nous sommes dans les starting-block pour visiter les ruines en premier au petit matin en mode seul au monde. Les ruines sont très prisées des circuits touristiques alors autant bien prévoir son coup, et l’avantage des « overlanders » comme nous est d’avoir un coup d’avance en dormant sur place. Les tickets d’entrée sont les plus chers que nous n’ayons jamais eu jusque là. La proximité, l’accessibilité et la beauté du site font grimper la plus-value ! Les pyramides sont superbes, une précision et une conservation incroyable des sculptures de chaque bâtiment du site. Des ruines à ne pas rater en étant dans la péninsule !
Celestún et ses flamands roses
La route nous mène ensuite au Nord-Ouest pour viser le petit village de pêche de Celestún. Au delà du plaisir de retrouver la côte, le crochet à Celestún est principalement dû à sa colonie de flamands rose. La ville possède une biosphère abritant des milliers d’oiseaux dans ses mangroves. Les eaux foisonnent de krills, minuscules crevettes roses à l’origine de la couleur, et les flamands en sont friands ! Nous poserons le van pour quelques jours sur le terrain d’Umberto. Un de ces hommes prêt à tout pour que tu t’éclates. A peine arrivés, il nous ouvre grand ses bras et nous explique comment passer entre la horde de touristes venus faire comme nous… Dès le levé du soleil, c’est avec son tuk-tuk que nous irons à la rencontre de ces formidables créatures. On est comme privilégiés dans cette biosphère à observer ainsi des flamands roses dans leur milieu naturel. Umberto nous mène dans des chemins à perdre nos tatanes dans la vase, loin des sentiers battus, son tuk-tuk affronte potholes et topes jusqu’à faire péter une bougie du moteur. Rien ne l’arrête, ni même les kilogrammes de déchets et carcasses de poissons entassés à l’entrée du site naturel. Juste à la sortie du port de pêche traditionnel, l’entrée dans la biosphère est une déchèterie à ciel ouvert !
Pour la 1ère fois depuis notre arrivée au pays, nous avons rencontré nos premiers voyageurs au Mexique (depuis on ne se quitte plus d’ailleurs…!). Quentin et Manon sont descendus depuis Montréal en octobre dernier et se font un joli trip jusqu’au Mexique avant de remonter au Canada au printemps prochain. Haut-savoyards d’origine, ils ont obtenu un permis de travail sur le Canada pendant 2 ans. Comme beaucoup de jeunes ils préfèrent voyager avant de bosser ! Dès les premières minutes le courant opère et les filles nous surprennent à parler sans fin. Dans les conversations, elles racontent en monologue leurs « aventures » ! On se rend compte seulement maintenant qu’elles n’avaient pas encore eu l’occasion de pouvoir parler ainsi en français et de partager leurs souvenirs. D’autant qu’ils évoquent le même circuit que les jeunes. La tête déborde et les voilà surexcitées !
En résumé sur Celestún, compte-tenu des apéros entre français, des petits plats cuisinés, de l’accès à la douche et du superbe terrain d’Umberto, nous avons bien pris le temps d’apprécier la brise du bord de mer. Nous avions battus notre record de jours sans voir une goutte d’eau, il était grand temps de se poser avec une douche !
En mode accéléré
Notre visite de Merida a été bien rapide. Quelques belles places où apprécier l’ambiance mexicaine mais pas de réelle tranquillité avec une circulation et une horde incessante de passants. La chaleur et le bruit nous ont rapidement chassé pour trouver refuge au frais… au cinéma ! Rodolphe et les filles n’avaient pas la patience de découvrir le dernier Star Wars à notre retour. A 2€ la place de cinéma, nous avons eu une leçon d’anglais et d’espagnol en plus du plaisir à voir le dernier de la saga. La vie sur les routes n’empêche pas un quotidien et des plaisirs simples comme à la maison !
Autre fuite à l’un des prétendants aux 7 merveilles du monde : Chichen Itzà. L’erreur à ne pas commettre : un samedi, veille de réveillon de Noël, levé tard, gros p’tit dej, baignade entre copains et enfin débarquer la fleur au fusil sur le site le plus visité au Mexique. Nous n’avions absolument pas idée de la taille du site en arrivant. L’entrée est immense, sans même atteindre le parking, un bouchon de cars et de voitures de locations nous bloque la route. Un regard croisé et c’est évident pour nous, il faut partir d’ici !! Nous avons foulé des sites remarquables, grandioses en tout intimité et pas besoin de faire toute la série des ruines archéologiques du Mexique. C’est fou comme nous avons vraiment gagné en relâche pour ne pas avoir de regret.
Noël international à Las Coloradas
Pour les fêtes de Noël, on s’établit à Rio Lagartos au nord de Valladolid. Dans la lagune et à proximité d’un lac salé rose, une seconde colonie de flamands rose vit ici. L’endroit est idéal pour rendre mémorable ces fêtes de Noël loin de nos proches. C’est tout naturellement que l’on prépare ce réveillon avec Quentin et Manon, et sur place nous ferons aussi la rencontre d’autres couples de voyageurs, argentins, américains et espagnols. Les fêtes s’annoncent internationales ! Les filles comprennent vite que l’on va parler anglais pour communiquer et qu’il n’y aura pas de partie de Times’up ce soir en français ! Entre une excursion bien négociée en lancha pour tous, une douche à l’argile et un décor royal sur notre palapa, l’ambiance est là pour rendre ce Noël exceptionnel. Les jeunes nous ont en plus réservé une surprise en offrant une piñata aux filles, leurs yeux pétillent, le Père Noël ne pouvait pas mieux trouver pour leur faire plaisir.
Le monde merveilleux des cenotes
Le cenote, c’est le truc dont tout le monde te parle en projetant un voyage sur le Yucatán. Tu essayes tant bien que mal d’imaginer le décor avec quelques descriptions. C’est alléchant forcément. Mais alors quand le fameux « trou d’eau douce » est sous tes yeux, c’est une toute autre histoire qui s’installe dans tes souvenirs pour toujours !!
Pas un cenote n’est identique à l’autre, tantôt des grottes, des caves, des trous, des puits ou bien des bassins à ciel ouvert. Quand ce ne sont pas les racines d’arbres qui pendent du ciel, ce sont des forêts de stalactites et stalagmites qui plantent le décor. Le bleu de l’eau varie en fonction de la couleur de la roche, de la végétation, de la profondeur ou de la pénétration de la lumière du soleil. A chaque coup, c’est stupeur et émerveillement. Nous avons commencé une jolie collection et à ce stade, nous sommes maintenant en mesure de faire notre liste des bests-of !! Le must en tant que voyageurs est de pouvoir dormir sur place quand c’est possible et de pouvoir apprécier le cenote en solo. Y’a pas mieux comme bain pour démarrer la journée. La négociation fait toujours partie du jeu, mais on s’est mis sans difficulté dans la peau du « pobre francès » !
Histoire de situer les cenotes que nous avons visités, nous allons quand même dresser une liste par secteur. A chacun ensuite, d’essayer de se faire une idée des lieux même si les photos sont loin de refléter l’ambiance qui se dégage de ces lieux.
Sud ouest de Mérida
- Kankiriché
Pour notre 1er vrai cenote, nous ne pouvions pas rêver mieux. Il est tellement incroyable que l’on dort sur place pour nager encore et encore. La grotte n’est pas spectaculaire mais en revanche le puit de lumière offre un jeu exceptionnel dans les profondeurs de l’eau. Les rayons du soleil transpercent l’eau bleu azur sous plus d’une vingtaine de mètres, plus bas c’est le noir. A la nuit tombée avec les chauve-souris, les oiseaux virevoltent dans la grotte vide, les poissons chats reprennent leurs droits dans des eaux redevenues plates et silencieuses… C’est foutu nous sommes tombés fan des cenotes !
- X-batùn et Dzonbakal
En quittant le cenote de Kankiriché, on poursuit l’exploration de ces eaux « sacrées » maya en allant explorer d’autres puits aux eaux translucides. Celle de X-batùn est un plaisir pour les yeux ! L’ensemble est envahit par la végétation, racines plongeantes dans l’eau et nénuphar à la surface. L’air de rien, elle est d’une profondeur incroyable en s’enfonçant sous la falaise. Nous avons droit à la fish-pédicure avant la quantité de petits poissons sur nos pieds. A moins d’1km de X-batùn, Dzonbakal offre une baignade moins grandiose mais à la fraiche en grotte.
Sud-est de Mérida
Depuis Mérida, il est facile d’atteindre quantité de cenotes tous différents les uns des autres. Plutôt que de gagner le bord de mer, nous préférons tracker les cenotes entre le sud de Merida et Valladolid. Nager dans ces eaux translucides est un régal, les plages nous attendrons dans le Quintana Roo.
- Chelentun, Santa Cruz et Tzapakal à charrette tractée à cheval. A Homún, aucun échappatoire n’est possible, à peine arrivés les jeunes rabatteurs te sautent dessus pour te guider aux cenotes. Nombreux sont les cenotes accessibles à charrette ou via des chemins tortueux. Dans ces cas là au Mexique, la place est ouverte aux petits boulots et dans ce registre là ils savent y faire ! Les cenotes sont une aubaine pour les habitants des villages. Tous ont moyen de travailler autour de ces attractions touristiques. Conducteur de tuk-tuk, rabatteur, agitateur de foulard pour identifier le cenote, location de gilets de sauvetage, petite bouffe, la caisse de paiement, le contrôleur de tickets payés, les entretiens des abords, bref tout un tas de petits boulots qui fournissent quelques pièces au maximum de personnes. Et c’est toujours ainsi au Mexique. Dans les commerces, deux personnes emballent les courses en sortie de caisses, toujours un pour chercher à laver le pare brise, un autre pour te dire où te garer, la pompe à essence on y touche plus. En gros, soit tu as de la petite monnaie soit tu passes ton temps à refouler les personnes. Quand tu as compris le business, tu finis par entrer dans le système. On s’embarque alors avec deux jeunes qui avaient transpirés à nous courser à vélo pour proposer leur service. Ils nous guident jusqu’à une hacienda d’où part une charrette à cheval. De là, ils resteront avec nous sur le parcours des 3 cenotes souterrains. L’un d’entre eux casse sa pédale en route, qu’à cela ne tienne, il pédale d’une seule roue sur la piste cabossée sans relâcher jusqu’à ce qu’on lui propose de s’accrocher à la vitre pour le tracter.
- Tza-Ujun-Cat : Grand cenote situé en plein centre de Homún. Beaucoup de monde, mais très belle grotte avec une ouverture circulaire dans le plafond donnant une belle fenêtre sur le ciel.
- Oxala : Depuis ce superbe cenote abandonné, on comprend tout l’intérêt de l’entretien assurée par toutes les personnes du village. Ici, la piste de 10km n’est plus débroussaillée, le chemin semble impraticable et une fois au cenote, la végétation a dominé tout l’environnement. Malgré tout, l’eau reste aussi bleue azur. Nous y passerons une nuit au milieu de rien, seul un feu en repère dans cette nuit noire.
- Dos 3 Oches : nos plus beaux cenotes sur Homùn et les moins chers ! A titre d’info, l’entrée peut aller de 1€ à 30€ ! Un puit où l’on rejoint l’eau par une échelle dressée contre la paroi verticale et juste en face sur le même terrain, une « faille » minuscule et ultra profonde pour faire des sauts de fou !
Entre Merida et Valladolid
- Ikil : immense, à deux pas de Chichen itza et un parking digne d’un supermarché. Autrement dit, trois raisons de ne pas y aller ! La curiosité nous y a tout de même poussés et puis ça reste l’occasion d’un rafraichissement. Profondeur et dimension impressionnante, tout est aménagé sur cette poule aux oeufs d’or. On se croirait presque dans une piscine municipale !! Curiosité faite, nous repartons au galop pour la laisser aux autres.
- Yokdzonoy : Comme Ikil en mieux !
A l’est de Valladolid sur la highway Cancun « libre »
- Puebla fantasma : Roche rouge et orangée, eau émeraude. Encore une nouvelle ambiance et une bonne crise de rire le soir où nous restons dormir sur place. Les gardiens nous autorisent une visite en nocturne et pour les remercier on les garde avec nous à l’apéro autour de quelques bières. Les boissons avalées, ils ne quittent plus la table tout en restant parler entre eux en Maya. Forcément nous n’y comprenons plus rien, alors on leur sert à manger. Certains nous quittent, d’autres reviennent, ils se partagent le bon plan et tout le monde s’en amuse. Au final, nous finissons par comprendre que les jeunes arrivés sur le tard n’avait pas donné un petit billet pour payer la nuit et aucun des gars n’osaient le réclamer. La soirée se terminera sous un « cinéma en plein air » !
- Choj-ha : Moment de grâce… Tout est éteint quand l’on entre dans le cenote, le générateur déconne et il fait nuit noire. Et là, seuls dans la grotte… une fois les projecteurs en marche, la magie opère. Un lac souterrain, fantastique et incroyable ! Les lumières illuminent la grotte et un lac d’eau bleue azur nous invite illico à la baignade ! C’est de loin notre plus beau cenote souterrain… Immense et rien que pour nous 6, on est comme des gosses à faire du surf dans un cenote !
Ce sera notre dernière nuit dans le Yucatán avant d’arriver à l’heure à Cancùn. Avec les jeunes, nous avons rendez vous à la même heure et au même endroit sur Cancún ! C’est tous ensemble que l’on squatte un super spot sur une plage de Puerto Morelo dans le Quintana Roo. Après un magnifique 1er levé de soleil sur la mer des Caraïbes, nous traçons à l’aéroport pour partager avec excitation et émotion de nouvelles aventures avec nos proches.
PS : Nous n’aurons jamais été aussi propres qu’au Yucatán !