Le Quintana Roo c’est la porte de sortie du Mexique. Un bijou partagé avec Mélaine, Benoit, Eline et Albane pour cette dernière étape. Caraïbes, cenotes, jungle, animaux, une palette de vert et de bleu incroyable… un concentré explosif qui ne peut laisser indifférent ! Pas le temps de s’ennuyer ici, même la détente nécessite de garder les yeux ouverts pour ne rien rater.
Le défi en entrant sur cet état est de fuir les sentiers battus bondés de touristes et de vivre l’intensité des paysages en tout intimité dans l’ambiance locale du Mexique. Celle que l’on aime et celle que l’on veut faire partager à nos hôtes de deux semaines.
Des tortues d’Akumal au temple de Tulum
Une fois passées les joies des retrouvailles et les galères des bagages à Cancún, la route est droppée plein sud non loin d’Akumal ! De là, nous posons pied dans un camping au milieu de la jungle avec un cenote privé… Pour ce 1er soir ensemble ce sera un second Noël !
Pour bien commencer le séjour, on fait la totale entre Akumal et Tulum. Au programme, observation des tortues, nage dans les eaux douces du cenote Nicte-ha et couché de soleil sur les ruines archéologiques de Tulum.
Observation des tortues depuis la plage d’Akumal
Rien ne sert de sortir des billets et de céder aux interpellations restrictives des rabatteurs en arrivant sur la plage. En continuant son chemin après les touristes en gilet de sauvetages et leurs guides, il est parfaitement possible d’observer soi-même les tortues. Nous l’aurons vérifié et même savouré ! A peine quelques minutes à l’eau et ça y est deux tortues broutent les algues, remontent tranquillement à la surface, puis nous observons des raies, des bancs de poissons autour de superbes coraux et même un barracuda… à voir l’excitation des filles sous l’eau, on devine la joie ressentie à vivre ce moment ! J’avoue que nous n’étions pas si confiant d’en trouver, mais quelle satisfaction de partager ensemble cette 1ère fois… Passé les 11h, l’une des plages les plus prisées du Quintana commence à se remplir, il est temps de se rincer à l’eau douce.
Le cenote Nicte-Ha
Nous sommes à plus de 15 cenotes visités depuis notre arrivée au Yucatán et c’est devenu pour nous une quête à la recherche des plus beaux et des plus intimes ! Il était pour nous obligé de montrer aux amis une de ces merveilles et tant qu’à faire une de celle qui émerveille par sa végétation, sa grotte et son eau bleue. Nicte-Ha peu connu, et pas bien loin du très célèbre Dos Ojos, présente tous les atouts pour séduire.
La cité Maya de Tulum
Le site archéologique de Tulum est littéralement envahit par les visiteurs, il jouit d’une vue imprenable sur les caraïbes et ne demande aucune sortie de route pour l’atteindre. Forcément ça attire… Le meilleur créneau c’est au titre d’un tarif spécial en dehors des heures classiques d’ouvertures. Il suffit de se présenter aux caisses de paiement juste à l’entrée du site et de laisser partir tous les visiteurs du jour ! Le site est petit, la grimpette n’est pas autorisée, en revanche la vue sur la plage est très agréable. A l’heure du soleil couchant c’est encore plus appréciable. On se délecte et les filles transforment le terrain enherbé en tapis de gym.
Muyil et la réserve de Sian Ka’an
Juste après Tulum, se trouve la superbe réserve naturelle de Sian Ka’an accessible depuis les ruines de Muyil. De là, nous découvrons une ambiance de forêt tropicale débouchant sur une lagune bleue-verte… Pas de tour en lancha dans les mangroves, juste une baignade pour celles qui n’ont pas résisté à la tentation.
L’ambiance relax de Mahuahal
Avant d’atteindre Bacalar et sa lagune aux sept couleurs, nous faisons un crochet à Mahuahal et sa playa paraiso. C’était notre alternative Caraïbes loin de l’ambiance brassée de la Riviera Maya. Les tentes sont piquées face à la mer, les hamacs attachés aux cocotiers, la brigade du kiff peut passer, on en prendra pour perpet ! La nuit aura été en revanche plus chaotique. La tente des filles prend l’eau, leur toit manque de s’envoler mais elle ne quitte pas le navire pour autant. Seconde averse tropicale en fin de matinée, celle ci aura eu raison d’elles. Et c’est Teresa, propriétaire du site, qui les prend en charge tandis que nous n’y verrons rien à l’abri du van… C’est en les cherchant que nous retrouvons les minettes réfugiées sous les cordes de notre linge que Teresa aura même pris soin de laver, protéger et suspendre au plafond. Pas bien fiers mais infiniment reconnaissants, nous la remercions avant de partir déguster le poisson le plus cher que nous n’aurons jamais payé au Mexique ! Nous apprendrons après coup qu’aucune grosse construction ne peut se bâtir sur le sol instable de Mahuahal. Ce qui fait que le petit village ne pourra jamais se « cancúniser ». Par contre à tout problème, le mexicain trouve une solution et c’est par bateau de croisière que le tourisme débarque sur le si joli maleçon. Le prix flambé de notre poisson dominical s’explique mieux !
Au retour, le linge sera plié et rangé dans des sacs. Mais où vont ils chercher autant de générosité avant que l’on ne réagisse !! La tente toujours mouillée, Teresa propose un abri où les grandes peuvent fixer deux hamacs pour la nuit. Bien trop contente de cette perspective inédite, elles s’empressent de préparer leurs petits nids et de vite se coucher ! Nous voulions dormir sur une plage des Caraïbes, c’est fait !
La lagune aux sept couleurs de Bacalar
Bacalar… difficile d’en faire un résumé tellement c’est une ambiance à part. C’est notre coup de coeur caraïbéen à l’eau douce. Ici l’ambiance est à la farniente. C’est irrémédiable personne n’y échappe une fois sur place. Autant être prévenu avant d’arriver.
La longue lagune de Bacalar offre une palette de sept teintes dégradées en fonction des profondeurs et de l’intensité du soleil. Un bleu émeraude, turquoise, roi ou encore azur. C’est juste magnifique et il est largement possible pour celui qui n’en a jamais entendu parler de passer à côté sans rien y voir en descendant au Belize à 40km de là au sud.
Pour nous c’est le réveillon du nouvel an. Pour fêter ces retrouvailles sous les tropiques nous avions envie de marquer le coup en explorant la lagune à bord d’un voilier. Et quel rêve nous avons vécu là ! Nous nagerons dans les eaux cristallines du canal des pirates avant de plonger dans les eaux noires et vertigineuses du cenote Negra. Le cenote circulaire se trouve au bord du rivage et chute comme un ravin vertical à 120 m de fond. Autant ne pas faire de malaise !!
A 18h les couleurs virent au rose, 2018 vient d’arriver en France. Tout le monde se souhaite la bonne année en avance et c’est à la mexicaine que nous regagnerons le rivage : tandis que les garçons sous-estiment l’acte de sauvetage, nous, les femmes, gardons un souvenir impressionné de notre skipper qui faute de moteur poussera le bateau à la nage sur plus d’1 km jusqu’à l’embarcadère… Benoit préfèrera lui laisser du jus de pastèque dans la cabine !
La soirée se finira au camping Yaax’che des souvenirs pleins la tête, de la musique, des tacos dans le ventre, et un bon bain de minuit pour célébrer cette nouvelle année qui commence sous les meilleurs augures. Les filles auront plié bagage une à une bien avant les 12 coups de minuit trop cuites de la journée !
Une virée dans le Campeche à Calakmul et Becan
C’est dans la jungle de Calakmul que l’on passe le 1er jour de l’an sur un aller-retour de 3 jours depuis Bacalar. Changement de décor, la jungle et les singes remplacent la lagune et ses poissons. Certains voyageurs ne font pas le crochet vers Calakmul, nous l’aurons fait deux fois et serions prêts à y retourner une troisième pour accompagner l’un d’entres vous ! Et heureusement pour nous, les singes étaient bien au rendez-vous et quels frissons que d’entendre les singes hurleurs depuis le sommet de la grande pyramide de Calakmul. On partage en vidéo !
En chemin, nous avons fait un break à 17h pile poil. Depuis la route entre Chetumal et Calakmul se trouve une cave connue pour abriter des millions de chauves-souris ! Sans s’imaginer à quoi s’attendre, nous apercevons bien une puis deux, puis trois chauve-souris sortir de cette gueule béante pour ensuite s’enrouler par milliers dans un incroyable tourbillon. C’est juste un spectacle inimaginable auquel nous assistons. La vitesse et la quantité de chauve-souris vont jusqu’à créer un courant d’air impressionnant et incessant. Le mouvement circulaire semble interminable et va durer ainsi jusqu’au matin ! Elle sont réglées comme du papier à musique et nous aurons été parfaitement synchro sans rien calculer !
Les ruines de Becán
En retournant à Bacalar par la Ruta Becán, nous coupons la route par une visite les ruines de Becán, bien moins connues que les sites de la péninsule et pourtant un véritable trésor. Le site est désert, entouré par la forêt et constitué de pyramides pour le moins modeste ! De vrais passages secrets relient les batiments entre eux, les 4 filles s’éclatent et savourent la liberté de jouer dans ces vestiges Maya à ciel ouvert. Ces ruines sont dans le top 3 des sites archéologiques Mayas !!
Un petit tour dans le Yucatán à Valladolid en passant par Cobà
Pour simplifier la vie des malheureux touristes, le Quintana Roo s’est aligné sur le fuseau des New-yorkais à UTC-5. Rien de plus simple pour ne pas à s’emmêler les pinceaux dans les changements d’heures en naviguant entre les 3 états de la péninsule. +1h, -1h, re+1h ??? nous jouons à rallonger les journées à notre avantage tout en restant sur notre référentiel pour éviter les effets du jet-lag, c’est bien dit Benoit 😉 ?
Valladolid, ancienne ville coloniale espagnole, offre une belle visite de ses rues calmes et colorées. De là, nous apprécierons les cenotes X-Keken, Oxman et Choj-ha. Avec une grosse grosse préférence pour les deux dernières ! Surtout qu’à Oxman, pour le même prix d’entrée qu’X-Keken nous avons droit à un cocktail au bord de la piscine et le luxe des tentes piquées dans l’hacienda… Choj-ha nous l’avions déjà exploré, en étant si près il n’était pas permis de passer à côté de notre cenote fermé préféré !
La boucle est terminée, il est maintenant temps de se diriger doucement vers Cancún où nous passerons une dernière nuit à Puerto Morelo dans une ambiance festive. Situé a à peine 30 minutes de l’aéroport, ce village encore « un peu » préservé du tourisme de masse nous offre de quoi savourer une dernière soirée dans un cadre de rêve à trinquer et se régaler avant de se réveiller au soleil levant face à la plage. Pour simplifier l’organisation, les 4 filles se serrent dans le van et nous serons pions de dortoir. La tente est plantée sur le sable du beach bar My Paradise. Joli nom pour une dernière nuit…
La petite famille n’aura pas été épargnée de la sortie de la zone du confort. C’est ça le meilleur ! Ils auront aligné les km, mangé du tacos de maïs, mis leurs papiers toilettes à la poubelle, vidé la cuvette au seau d’eau, fait la vaisselle par terre, senti l’odeur de fumée, pas pris de douche, dormi par terre tous les soirs, squatté des parkings, vomi du cheetos, empêché de dormir par les hurlements de singes et même été rationné sur la bouffe. Et l’ont ne parle même pas de la barrière de la langue. Le « It’s Re-me » irlandais peut désormais se coucher tranquille…
Ils ont vécu la vie de voyageurs au Mexique et c’était trop bon !! Merci de cette folie inoubliable…
Et pour finir avant de partir du Mexique…
Dures émotions que de se quitter à l’aéroport, c’était si fort de se retrouver que l’on se sent bien seuls d’un coup. Fini de jouer au tour opérateur, ça laisse un sacré vide. La préparation de l’itinéraire à venir, les projections des grandes étapes, les copains de voyage, nous forcent à voir la suite avec un enthousiasme qui nous sort assez rapidement de notre torpeur. Force est de constater que la zone de confort et l’adaptation au changement se font rapidement après 4 mois sur les routes…
Avant de passer le Belize, nous voulons en profiter encore un peu et se poser quelques jours à Bacalar. En une semaine nous ne passerons aucune soirée seuls depuis ce matin du 7 janvier à l’aéroport. Quentin et Manon ont également délesté leurs proches à Cancún, on se retrouve une dernière fois à la cenote Azul avant de partager à nouveau l’expérience des tortues. A chercher ensemble un bivouac gratuit près de la plage d’Akumal, nous tomberons sur une famille française croisée quelques jours plus tôt sur Valladolid. Nous sommes forcément tout disposés à nous enivrer joyeusement ! Manu et Ludo sont bretons et voyagent avec leurs 3 enfants, dont un double de Valentine ! Avec eux un couple d’amis qui goute aussi aux joies de la courte itinérance pour encore 1 semaine. Entre toutes les bouteilles éparpillées dans nos véhicules et les fonds de frigos, c’est une grosse tablée de 12 qui met l’ambiance depuis le parking d’Akumal. C’est vraiment hors du temps comme à chaque rencontre !
Au lendemain dès 7h30, les plus courageux ont réussi à se lever pour aller snorkeler. Comme la 1ère fois, nous aurons la chance d’observer les tortues. Sauf que cette fois-ci, la plage est absolument déserte. Les vacances sont finies et ce n’est pas pour nous déplaire !
Encore des au-revoir au programme, et de nouvelles rencontres à peine installés sur Bacalar. Nous laissons Quentin et Manon, pour faire la rencontre de Juliette et Vincent puis de Simon et Sébastien. Le séjour à Bacalar prend des airs de colonie de vacances entre tous ! Le voyage rend libre et rien ne vient freiner ou parasiter les relations. Chacun est ouvert à l’autre et ça crée très rapidement des liens super sympa. On sera restés 5 jours sur la lagune à se remplir le ventre de liquide et d’un peu de solide, jouant comme des gosses avec un vrai festin de viandes grillés pour dernier repas. Nous avons même ressenti les secousses du tremblement de terre a à peine 200km d’ici, il ne fallait pas être moins 6 avant de se rendre compte que la terre tremblait vraiment !! Parmi tout ce beau monde des derniers jours, certains descendent comme nous par le Belize puis au Guatemala, on se reverra c’est sûr. D’autres retournent au nord, à Montréal. Il va falloir prévoir du temps sur août pour s’assurer de visiter chacun !
Il est maintenant temps de se décider pour la suite. Le temps à la fâcheuse tendance à passer trop vite !! Et il ne faut pas oublier d’en garder sous le coude pour s’assurer de remonter sans pression et au même rythme. Après longues et mûres réflexions, on décide de viser le Nicaragua et pas plus bas. Atteindre le Panama nous demandera d’écourter ou accélérer la découverte du Bélize, du Guatamala et du Nicaragua. Et un planning trop serré peut surtout nous brider dans l’envie de rester plus longtemps sur de belles places ou avec de belles personnes. Nous avons aussi envie de partager cette expérience avec notre prochain visiteur alors un minimum de projection s’imposait ! Prochain aéroport en vue à Managua 😉
Malgré ce bullage à Bacalar, nous avons tout de même réussi à nous remettre à niveau pour la suite du trip. Le Belize est cher, alors on charge le van en épicerie, tout le linge est propre, plié et rangé grâce au service à domicile de la lavanderia du pueblo, royal ! Plein de DEF, d’eau et de diesel, nous sommes fin prêt pour de nouvelles aventures au Bélize où nous resterons à peine 2 semaines avant le Guatemala.