Candelaria, un simple aller-retour
Depuis l’est du pays au Rio Dulce, nous souhaitons rejoindre les fameuses grottes de Candelaria au sud du Petén pour faire du tubbing dans l’immense rio souterrain. C’était sans compter sur la pluie qui reste scotchée sur nos têtes…
La route qui mène de Rio Dulce à Cobán par les caves de Candelaria est parsemée de monts recouverts de jungle, le peu d’espace libéré par la végétation permet de cultiver quelques parcelles agricoles. Sur la route, que des guatémaltèques mouillés, marchant machette à la main, seul outil nécessaire aux travaux des champs. Le vert éclate ces paysages de tableaux trempés, à croire que le peintre a fait tomber son verre d’eau sur sa palette de verts !
Une fois à Candelaria, c’est la mauvaise surprise, le niveau du rio est trop élevé et les grottes sont fermées, les averses ne se calment pas. Nous restons dormir sur place dans l’espoir d’une accalmie au lendemain, mais en vain. Au réveil c’est toujours pareil. Il ne reste plus qu’à se résoudre à descendre. La moisissure s’installe même dans les interstices du van, c’est pour dire comme tout est humide ! Un brin désespérés, nous amorçons notre descente vers le sud pensant même zapper le site de Semuc-Champey. Sauf que sur Cobán, un accès à Internet nous permet d’entrevoir une fenêtre météo pour viser Semuc. C’est le moment ou jamais !
Le rio aux eaux turquoises : Semuc-Champey
La route est sévèrement attaquée par les inondations mais le ciel est bien sec. Sourires aux lèvres, nous partons sans même percuter qu’après Lanquin les conditions de route seront impraticables pour notre van. Après déjà 15km cahin caha, nous continuons après le pueblo sur seulement 2km sans plus pouvoir avancer. Sans traction 4×4, le van ne parvient pas à garder son adhérence sur le mur qui nous fait face. Des villageois dont Juan viennent à notre aide. Et prenant ma place sur le siège passager, Juan ira pousser Rodolphe par son élan vocal « Te puede mi amigo, te puede ! » afin de nous mener chez lui quelques mètres plus loin. Nous passerons la nuit chez notre sauveur et sa famille, partageant avec nous tout ce qui lui appartient : 4 murs, éclairés à la bougie, dormant au sol avec sa femme enceinte et son petit garçon. Tandis que Juan nous expliquera tout sur le fruit du cacao et la culture de la cardamone, le petit Darbin découvre quant à lui les aventures de Mickey. Le soir venu ce sera fabrication de tortillas, tâche répétée à la force des bras trois fois par jour par Maria… son mari lui souhaite une fille pour l’aider au foyer…
Au lendemain, nous embarquons sur un 4×4 pour atteindre les cascades de Semuc. Dès la veille dans l’après-midi, tous les pick-up chargés de passagers s’arrêtaient en apercevant le van stationné au bord de la piste en nous lançant un « Semuc ? Semuc ? ». Tous prêt à négocier une future clientèle pour nous mener là-haut ! C’était alors facile de discuter le meilleur prix et de réserver notre taxi du lendemain matin !
A traverser ainsi les derniers kilomètres, nous nous sommes bien rendu compte qu’il était impossible pour le van de franchir davantage et c’est déjà un exploit (ou une connerie) qu’il ait bravé tout ce chemin ! La route pour arriver à Semuc est vraiment une aventure rien qu’à elle seule… Mais une fois sur place, quelle beauté cachée se dévoile sous nos yeux impatients ! Dire que nous avons failli passer à coté !
Le petit trail pentu de El mirador nous offre en 1er lieu une vue panoramique des bassins naturels, le sentier est tellement gras que les filles préfèrent marcher pieds nus, savattes à la main. De là haut, nous découvrons la succession de bassins aux eaux turquoises, c’est juste impressionnant ! Le sentier qui nous descend nous fait comprendre que le puissant rio s’enfonce avec fracas sous une formation géologique à l’origine des bassins naturels. Le rio disparait pour laisser place à des eaux invitant à la baignade avec une impressionnante profondeur. Il est tôt, personne en vue, on se délecte tout simplement avant de retrouver notre petite famille et de reprendre la route.
Cobán, entre orchidées et combi VW
De retour sur Cobán, nous passons la nuit dans une ferme d’orchidées chez un passionné de combi VW. Lieu improbable avec tout pour nous permettre de fêter la chandeleur à l’abri de la pluie qui fait son retour !
Panchete est collectionneur et s’amuse à voir réunit le 1er modèle VW et la dernière génération avec notre T6. Comme régulièrement, la nouveauté attire la curiosité des locaux, pas mal connaissent Westfalia et nombreux sont ceux qui visitent l’intérieur du camion. Le plus drôle c’est quand nous remplissons le réservoir avec les jerricans de 20L d’eau douce ! La région de l’Alta Verapaz signait notre dernière étape dans le nord du Guatemala. Il est maintenant temps de gagner le sud du pays afin d’y retrouver chaleur et plages…