Arizona
Après la Californie, nous avons rejoint Las Vegas dans le Nevada et Valentine s’est chargée de partager son expérience sur un précèdent article. Cette étape pour la moins distractive, nous a ensuite mené sur la route des Nationals Parks à commencer par Zion, 1er parc de l’Utah, nous y reviendrons après notre rapide boucle dans l’Arizona. Rapide, c’est peu de le dire. Nous ne sommes restés que 3 jours en Arizona en traçant une petite boucle panoramique par la rive nord du Grand Canyon et Page avant un retour en Utah pour rattraper Bryce Canyon via la nationale 12. Un itinéraire au petit oignon… A étudier autant de cartes routières, nous sommes devenus incollables sur de nombreuses routes entre le Canada et le Nicaragua !
Le Grand ? Non. L’Immense Grand Canyon !
L’immense brèche du Grand Canyon peut se visiter par sa rive Sud, la plus populaire, et sa rive Nord, fermée en hiver. Tant mieux pour nous, cette petite route perchée sur le haut plateau de la forêt nationale de Kaibab est ouverte depuis peu. En plus de nous offrir une découverte privilégiée du Grand Canyon, nous sommes aussi épargnés de nombreux kilomètres supplémentaires pour atteindre Flagstaff. Hors saison, la neige recouvre ces immenses plateaux aujourd’hui verts pâles. Le printemps signant son retour, des centaines de biches et de cerfs envahissent le plateau, en route nous comptons les scores de celui qui en voit le plus. Encore plus incroyable, arrivés en bout de route nous tombons nez à nez avec la faille la plus colossale que nous n’ayons jamais vu. Sans aucun signe précurseur de tourisme ! Il faut dire qu’ici il y a dix fois mois de visiteurs que sur l’entrée Sud.
Difficile d’imaginer que ce canyon courant sur plus de 445km fût dessiné par le Colorado parfois sur près de 1820m de profondeur ! C’est tout simplement démesuré ! Sous nos pieds, 2 millards d’années d’histoire. Mers, déserts, montagnes, tout y est passés. A force de creuser, le Colorado dévoile l’histoire de la Terre…
Aucune photo ne peut révéler le sentiment perçu devant le canyon, sauf peut être l’image assez folle d’un envol au dessus du vide. Le paysage est si profond qu’il semble irréel ou presque plat. En réalité, nous apparaissons comme une si petite chose, spectateur du chef d’oeuvre tracé par un fleuve sans prétention.
A défaut du matériel de camping adéquat pour camper sur les rives du Colorado, nous ne ferons que de petites randos le long de la falaise. Randonner vers le fond du Canyon semble vraiment l’expérience unique pour se saisir de la grandeur des lieux. Ce sera une bonne occasion de revenir ici, tente et sacs de couchages dans le dos !
Pour apprécier la plénitude du site, nous trouverons à nous poser dans une forêt à quelques km de l’entrée du National Park. Les nuits sont si calmes qu’il nous arrive encore de repenser à toutes ces nuisances auxquelles nous avions fini par nous habituer avant notre retour aux USA.
Page et le lac Powell
En continuant sur la sublime et désertique 89 au coeur de la forêt de Kaibab et des Vermillons Cliffs, nous finissons par atteindre Page, ville d’entrée du lac Powell. Peu avant Page, il existe un superbe point de vue : Horseshoe bend. Le Colorado dessine un parfait fer à cheval peu avant de fondre sur le barrage de Glen Canyon. Arrivés sur place au soleil couchant, c’est la grosse déception. Le site est bondé, débordant de paparazzis tous à la recherche d’un cliché similaire. Vu la fréquentation rendant dangereux l’accès au bord de falaise et l’impossibilité pour nous d’apprécier la vue, nous ne tenterons même pas une photo. Le soleil se couche dans notre dos, laissant avec lui son public pour la plupart victimes des réseaux sociaux.
Nous passerons la nuit dans un BLM à proximité du Glen Canyon. Les BLM sont des terrains publics où il est autorisé de dormir où bon nous semble. Dans cette partie des Etats-Unis, il y en a à foison et toujours idéalement placés ! Celui de Page nous aura quand même valu un ensablement rapidement géré à l’aide du kit pelle / tapis de sol !
Parfaitement confondu dans le décor, le lac Powell n’a rien de naturel, il est le résultat de la construction d’un édifice humain assez récent datant de 1957. Avant la construction du barrage de Glen Canyon visant à contrôler les crues du Colorado, il n’y avait absolument rien sur ce territoire Navajo. Ceci dit, aujourd’hui, mis à part Page, il n’y toujours rien autour.
La ville, née sur l’impulsion du barrage, ne présente aucun intérêt, mais sans s’en douter à l’époque, l’existence du lac Powell a crée une industrie touristique impressionnante ! Le week-end du Memorial Day n’arrageant rien, des millions d’américains et autres, débarquent équipés de leur RV tractant scooter de mer et hors-bord. Installés sur la plage de Lone Rock, nous sommes édifiés par le son des engins nautiques et les RV alignés au mètre près sur les 3 km de la plage. Le lac Powell est devenu un terrain de jeu pour grands enfants ! Et comme si cela ne suffisait pas, l’intérêt « énergétique » du barrage commence à être mis en doute. Nous fuyons Page et le lac pourtant si singulier et surprenant au milieu de ces roches alternant les rouges, orangés et jaunes. Ce genre d’étape fait parte du voyage où il y a souvent un fossé entre les attendus et le perçu…
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