Baja California Sur
La péninsule de la Baja California est en réalité séparée en deux états : La Baja California Sur et la Baja-California. Plus de 1600km séparent les deux extrémités de la péninsule : Cabo San Lucas et Tijuana, ville frontière avec les Etats-Unis. Nous prendrons près de 3 semaines pour remonter vers le nord en serpentant sur la seule route principale qui traverse la Baja, la Mex 1. Longue et désertique route qui sillonne à travers tous les recoins de ce qui fût pour nous un paradis du nomade ! L’intérieur de la Baja n’a pas d’intérêt autre que son désert et le panorama offert en roulant, mais c’est surtout sur le long des côtes que se dévoile tout le potentiel du trip. Les plages côté mer de Cortez sont absolument superbes, toutes d’un bleu turquoise sous un soleil de plomb, et le côté Pacifique embarque directement en hiver sur des côtes déchiquetées par la houle.
Les plages côté mer de Cortez sur la Baja Sur
Entre La Paz, la Bahia Conception et la Bahia Los Angeles, il y en a pour tous les goûts !
La Paz : Balandra, Tecolote et les requins baleines
Une fois débarqués du bateau sur La Paz, nous filons avec Mathieu et Séverine sur la magnifique plage de Balandra. En pleine après-midi, les baigneurs sont nombreux et les nuées de mosquitos (sunfly) s’installent rapidement à la tombée du jour. Nous ne resterons pas longtemps sur cette crique où l’eau se retire à marée basse créant une immense piscine pour enfants !
Les sunflly nous feront quitter cet oasis aux eaux turquoises pour trouver refuge sur une plage voisine à Tecolote. Ici pas de mangrove, donc pas d’assaut de moustiques cannibales. La plage est si belle que nous y resterons 3 jours sans dépenser un sous. Les enfants se régalent et nous nous délectons de cette vie paisible bercée par les vagues !!
La baie de La Paz est réputée pour la présence de requins-baleines. Tous ensemble nous sortons de la plage le temps d’une après-midi pour aller nous frotter à la bête. Les enfants sont sur-emballés et nous croisons les doigts pour être sûr d’en croiser au cours de l’excursion rudement discutée avec les nombreux rabatteurs sur le port de La Paz. Nous partons en mer avec deux gars qui semblent bien maitriser leur affaire, et après une petite demi-heure de naviguation ils nous pressent direct à nous équiper, les requins sont déjà à nos côtés ! A partir de là, vont s’enchainer plus de 2h de plongées successives par groupe de 3. Le mammifère est ultra-rapide sous l’eau et à chaque interception nous ne parvenons qu’à le suivre sur 5 min. Mieux valait être bon nageur pour apprécier toutes ces poursuites aquatiques ! Se retrouver nez à nez avec la gueule béante d’un requin-baleine procure une sensation énorme, un mélange d’appréhension mêlée à une grosse dose d’excitation. Vraiment sensationnel. Sur le retour, les filles n’en reviennent toujours pas d’avoir nagé avec un requin-baleine !
Bahia Conception : make your choice !
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Playa Juncalito (avant Loreto)
Peu avant d’arriver sur Loreto et la Bahia Conception, nous faisons un arrêt le temps d’une nuit sur la plage sauvage de Juncalito : crique de sable noir encerclée de cocotiers.
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Playa Armenta
Playa Armenta c’est notre plage favorite sur la bahia. Grande crique isolée des snow-birds et une eau translucide pour snorkeler. Un gars un peu spécial assure son « entretien ». Nous le paierons à coup de bière pour rester ici au coin d’un bon feu. Il nous parle de meurtre ayant eu lieu ici, de lumières rouges tombant du ciel et de flammes sortant du sable, à 1ère réflexion les filles ne sont pas emballées de rester ici ! Dans la foulée, un petit couple s’ensable bien proprement sur la plage, c’est l’occasion de rapprocher les véhicules éparpillés sur la plage pour aider les malheureux et finir avec un apéro collectif.
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Playa Requeson et Santispac
Deux belles plages très prisées de la Bahia. Elles n’auront pas su nous retenir… un effet parking trop important à notre goût. Ces plages font souvent le choix des fameux snow-birds et de leurs imposants RV. La Baja-California, réputée pour ses conditions climatiques ultra-favorables, favorise la ruée vers le soleil des canadiens et des américains. Préférant passer leur hiver au chaud, ils migrent comme les baleines vers une destination ensoleillée pendant plusieurs mois. Le Mexique s’est parfaitement adapté à cette migration en affichant des prix en dollars, en aménageant des palapas en bord de plage et en développant un tourisme orienté sur la mer et l’océan. En cette saison, beaucoup d’entre eux sont remontés et les plages sont quasiment désertes.
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Playa El Coyote
Plage à quadruples intérêts !!
- Plusieurs requins-baleines ont élu domicile dans la crique. Il est très facile d’aller les taquiner à la nage ou depuis ses propres embarcations. Avec nos petits matelas gonflables nous sommes bien moins rapides que des canoës ou paddles, mais quand à 6h du matin, un aileron se détache hors de l’eau, il devient irrésistible de ne pas tenter la filature. Et à grand coup de brasses, nous aurons réussi !
- Sous la nuit noire, les plancton (pêché-mignon des requins baleines) deviennent fluorescents, rendant aussi lumineuses Les éclaboussures des poissons, magiques ! L’effet est garantie en courant dans l’eau.
- Habituellement payante, elle offre du confort d’installation avec de beaux palapas mais en arrivant après 18h et en repartant avant 12h, nous pouvons profiter de la plage sans payer. Astuce d’habitués de la Bahia Concepcion !
- Les pêcheurs proposent d’embarquer sur leur bateau pour découvrir les îlots voisins. Nous partons avec Bernardo qui sans s’en douter ira nous pêcher des coquillages et noix de St Jacques pour nous préparer un festin dans la lancha !! La noix fond dans la bouche, c’est un régal sans nom. Seulement à l’aide de sauce salsa, soja et citron dans un fond de bac en plastique. Bernardo peut plonger jusqu’à 10m sans bouteille et ramasser 10Kg de coquillages en 3h de temps. Vendue pour environ 2000 pesos (100€), cette pêche à risque rapporte autant qu’un salarié de station service en deux semaines.
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Playa Escondido
Nouvelle plage aménagée en camping avec palapas au bord de l’eau. Personne à qui remettre le coût de la nuit, on s’en tire encore une fois pour rien. Très belle plage, sans aucun déchet, ni PQ volant accroché aux épines de cactus, éloignée de la route et isolée du vent. Pour la 1ère fois, nous dormirons ici toute porte ouverte sans un brin de vent qui jusque là avait l’habitude de se lever la nuit pour secouer le van. Nous sommes bien loin des vents déchainés de playa Tecolote qui avaient fait s’envoler les matelas gonflables au milieu de la nuit. Nous rencontrons plusieurs américains qui vont nous aider à tracer notre parcours sur les USA, jusqu’à nous donner des cartes routières et un atlas de l’Utah. Le must vu la quantité de National Park de cet état. Ils nous conseillent sur les meilleures scenics road de l’ouest américain pendant un apéro à la Bud. Ce soir là, ce sera même hot-dog et whisky sur la plage avec Kyle, de Los Angeles, qui voyage en moto ! Clémentine gardera surtout en souvenir sa terrible nuit d’indigestion de coquillages… Une nuit entière à vomir et à gérer courageusement ses nausées pour ne pas refaire la toiture du van.
La vie côté océan Pacifique
Guerrero Negro : pas de baleines mais des lions de mer
De la Bahia Conception sur la mer de Cortez à Guerrero Negro sur le Pacifique, nous perdons 15°C au cours d’une longue traversée du désert. Conduire sur la Baja s’est aussi jouer avec les distances, c’est classique de pas voir de stations essences sur plusieurs centaines de kilomètres.
La lagune Ojo de Liebre, juste au sud de Guerrero a la particularité d’accueillir chaque année des centaines de baleines venant d’Alaska mettre bas dans ces eaux chaudes et peu profondes. Elles y restent jusqu’à fin mars / début avril. Il est un peu trop tard dans la saison pour avoir la chance d’en observer mais optimistes nous tentons quand même de nous enfoncer vers le fond de la lagune au cas où des bateaux proposeraient encore des sorties… Pour atteindre la lagune, nous traversons d’immenses marais salants aux cristaux blancs, et une fois au campement, tout est désert. Rien, pas une âme qui vive, mis à part des nids de rapaces trouvant ici la tranquillité pour leur petits.
Rien ne sert de rester plus longtemps sur Ojo de Liebre, le lendemain nous filons sur Morro Santo Domingo, sur les conseils d’un artisan coutelier. Parait-il qu’après quelques km de marche nous pouvons trouver une colonie de lions de mer après le village de Jésus-Marie. Nous arrivons sur un minuscule port de pêche en pleine mer, désertique et très bon spot en bord d’océan ! Il nous aura fallu 3km de marche dans un territoire aride bordé par les eaux bleues de l’océan. Peu à peu, les cris des lions nous mettent sur la bonne piste, ils sont tout près ! Il leur a suffit de nous entendre pour se glisser dans l’eau et s’ébattre comme des enfants sous nos yeux. Nous aurons passé un long moment à les observer s’amuser ainsi.
S’en suivra après cette rencontre sauvage, une de ces nuits d’hiver malade que personne ne souhaiterait vivre. Une nuit de ce type, à se vider littéralement sans aucune commodités, reste une illustration parfaite des difficultés rencontrées en voyage itinérant ! Avec Valentine, nous occuperons le lit du bas pour être au plus près de ce qui sera pour nous nos toilettes, tout habillé pour résister au froid extérieur. Heureusement, au lendemain, ce sera une vieille histoire. L’intoxication était sûrement dû à un brossage de dents avec une eau datant du Salvador… Autant dire qu’après ça, le terrain était miné tout autour du van et mieux valait partir vers d’autres horizons !
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