Du Montana à Washington
A la sortie de Yellowstone, nous avons pas moins de 4 états à traverser pour atteindre Port Angeles dans le Washington, notre port d’embarquement pour le Canada. Nous craignions un enchainement de longs kilomètres pour rejoindre le Pacifique et en fin de compte que de belles surprises qui ont totalement effacées nos craintes. Le Montana et l’Idaho nous ont dévoilé d’intimes sources chaudes, l’Oregon révèle la face eco-responsable des USA et enfin le Washington qui surprend avec ses paysages mystérieux. Le tout ponctué quotidiennement de bivouacs sauvages entre feux de camps, rivières et forêts. Bref, en mode ermite…
Le Montana et l’Idaho : entre forêt et sources chaudes !
La plus ludique : Fairmont Hotspring (Montana)
En partant du Wyoming un peu crasseux, nous ne résistons pas à la tentation d’un bain dans les sources chaudes de Fairmont Hot Springs. Le lieu est en réalité très loin d’un espace naturel, c’est plutôt un resort ayant saisi la source pour y aménager de grandes piscines intérieurs et extérieurs et créer un complexe pour vacanciers. La température des piscines oscille entre 35 et 41°C. Sans s’attacher au cadre, on se réjouit seulement de la douche à venir !! Nous n’avions pas senti l’odeur d’une peau parfumée depuis la Californie à Yosemite…
La plus sauvage : Jerry Johnson (Idaho)
Mauvais départ sur un sentier forestier qui nous paume pendant 1h entre marécages et arbres dépouillés par les ours. Valentine y perd même sa savate restée collée au plancher boueux, ne lui reste plus qu’à finir pieds nus. Après de longs doutes, nous finissons par trouver les bassins tandis que d’autres marcheurs avaient emprunté un chemin tout tracé et rectiligne… !
L’eau chaude de la source est canalisée par des pierres pour former de petits bassins agréables dans le lit de la rivière, rivière qui fait office de bain norvégien tellement la source est brûlante !
La plus intime : Weir creek (Idaho)
Le sentier, toujours accessible depuis la nationale 12 qui traverse la forêt nationale de Clearwater, grimpe à flanc de montagne, la rivière dégringole plus bas. Rapidement, un bassin accrochée à la roche nous saute au yeux. Insolite et irrésistible. Fait de rochers façonnés sur la paroi, l’eau chaude est retenue pour offrir une bain de volupté au coeur de la forêt. Magnifique. Un saut dans l’eau glacée en contre bas et on repart à volonté dans cette piscine chaude. Entièrement gratuit comme Jerry Johnson, accessible à tous les curieux et amoureux de la nature !
Une virée dans L’Oregon sur les rives de la Colombia River
En empruntant la vallée de la Snake et la rivière Colombia, nous entrons dans une nouvelle tranche de l’histoire américaine marquée par les explorateurs Lewis et Clark. Celle de la conquête vers l’Ouest à travers La piste de l’Oregon. C’est par cette voie que les pionniers ont migré vers l’ouest du pays dans les années 1840. C’était seulement en 1848 que le Mexique a cédé la Californie aux Etats-Unis. Juste quelques semaines avant d’avoir découvert un nouveau filon d’or contribuant à l’expansion de tout l’Ouest américain. Ces gisements conduisent bandits, mineurs, filles de joie, négociants, joueurs de poker vers ces vallées gagent de prospérité. Et bien loin de la guerre de Sécession qui sévissait dans l’Est, ils ont bâti là, les fondations des Etats de l’Ouest Américain. Restait encore à gérer les natifs… Rappelons que les Etats-Unis ont gagné leur indépendance avant même d’avoir exploré tout le pays. Autant pensé qu’ils étaient déjà comme à la maison.
L’Amérique étant ce qu’elle est, nous découvrons toutefois en Oregon une région dynamique, active, tournée vers la nature, le sport et l’environnement. Et pour le découvrir, rien de mieux que de se laisser porter par les rencontres qui vont tisser notre programme du weekend : pick-up de cerises dans les vergers bio, randos sur l’historique route 30 jonchées de cascades, pique-nique sur le water-front à observer les véliplanchistes, goûter gourmand chez le glacier Mike’s à Hood River et pour finir nuit calme en altitude face au Mont Hood.
Washington : la Péninsule Olympique
La côte de l’Oregon vaut semble t’il le détour, mais nous y préférons la bio-diversité proposée par le National Park de Olympic River dans le Washington pour gagner le nord. Point de jeux Olympiques ici, seulement une référence directe au Mont Olympe, point culminant de la péninsule à 2427m. Au nord le Canada, à l’est, Seattle. Nous restons tout naturellement sur des sentiers isolés, évitant les villes qui ont tendance à nous déboussoler.
Le parc national d’Olympic occupe quasiment toute la surface de la péninsule offrant aux visiteurs une immersion sauvage entre glaciers, forêts humides et plages brumeuses. L’humidité amenée par le Pacifique a crée un environnement unique et mystérieux sur ce bout de terre découpé du continent.
Côte Pacifique depuis Rocky Beach
Quand soudain, le soleil disparait sous une épaisse couche brumeuse, c’est signe que nous approchons de la côte. Comme collé sur la plage, le toit devient gris et bas pour laisser peser une ambiance hivernale. Loin des caraïbes, nous arpentons cette jolie plage recouverte de bois flottant et laissant apparaitre quantités de « tide-pool ». Heureusement pour la nuit, notre désormais traditionnel feu de bois, fait office de cheminé en bord de plage.
Côté forêt depuis la Hoh Rain Forest
Situé au coeur de la péninsule, nous pénétrons dans le monde primitif de la Hoh Rain Forest. Les pins géants sont recouverts de mousses et de lichens verts clairs. Les troncs sont en décomposition, d’autres repoussent sur leurs longueurs. Le monde apparait comme jamais foulé par l’homme !
Côté montagne : Dos au Mont Olympe et face au Canada
La montée par la route sinueuse de Hurricane Ridge vise seulement, au travers une courte randonnée, à apprécier les côtes de notre future destination : de là haut, nous faisons face au Canada ! Depuis les prairies alpines de Hurricane, nous sommes pris par un brin de nostalgie. Ce plateau nous transporte sur le Revard, c’est comme si le retour s’installait doucement avec envie dans nos esprits.
C’est là nos derniers jours aux Etats-Unis, même si nous sommes « en avance » sur notre timing, nous sentons que c’est le moment de quitter le pays pour changer de « culture ». A près de 2 mois du retour, il faut avouer que le temps est compté, difficile de faire abstraction de cette donnée ! Ce gain devient un bonus pour garder un rythme cool sur le Canada et apprécier une vie lente faite de plaisirs simples…
Arrivés au port à 6h du matin, nous sommes assurés de pouvoir monter à bord du ferry Blackball à Port Angeles. Nous quittons les Etats-Unis sous la brume, pour atteindre 1h30 plus tard la côte Canadienne toute ensoleillée. Welcome to Vancouver Island !
Leave a Comment