Quitter la pluie, signifie aussi quitter la forêt tropicale. En l’espace d’une petite heure sur la route après Cobán, nous sommes propulsés dans un paysage de montagnes arides. La poussière est partout et les travaux de construction sur l’autoroute ne font qu’empirer cette vision. Les portions de route en travaux sont juste interminables et la circulation anarchique au possible. Malgré les bouchons, camions, bus et collectivo doublent en triple file à coté de ravins pentus. Les engins de chantiers continuent de défoncer les carrières pour construire les routes à leurs pieds. Heureusement que nous avons 20 000 km d’expérience pour rester calmes et patients face à ce foutoir qui prendra le triple de temps de la durée prévue. Nous sommes sur la panaméricaine qui se dirige droit sur la Ciudad de Guatemala, la plus grande ville d’Amérique Centrale. Autant s’y préparer, ça ne sera pas une partie de plaisir… Compte-tenu du temps perdu, un arrêt s’impose pour dormir avant de rester coincés sans plan, de nuit, dans la capitale.
Au lendemain, nous apprenons que c’est l’événement moto de l’année : La Caravana del Zorro. Tous les 1er samedi de février, plus de 45 000 motos quittent la Ciudad pour se rendre en pélerinage au Christ Noir de la Basilique à Esquipulas. Il fallait que l’on tombe dessus ! Ici, ce que l’on peut appeler moto regroupe tout ce qui a deux roues. La bonne majorité ne portant pas de casque avec des gamins grimpés un peu partout. C’est juste un immense cordon complètement loufoque qu’il nous faut couper et longer jusqu’à Guatemala City. Au début, entre motos customisées en dinosaure, avion ou yéti, c’est plutôt drôle mais quand en cours de route, on tombe sur un corps recouvert d’un drap blanc, on comprend rapidement que celui-ci ne joue plus. En silence, Rodolphe tient bien son volant pour finir la traversée de cette ville où la vigilance est indispensable pour ne pas s’accrocher en route.
Un peu de géographie
En descendant au sud du pays, nous atteignons la fameuse « Cordillère Centrale ». Elle se situe au centre de plusieurs plaques tectoniques à l’origine de la chaine de volcans que nous allons désormais suivre jusqu’au Nicaragua. Certains sommets atteignent sans soucis plus de 4000m.
A ces latitudes, le paysage est métamorphosé. La côte Caraïbes et ses forêts tropicales sont bien loins. La côte Pacifique devient plus plate, plus chaude, plus sèche. Seuls d’immenses cônes jaillissent de la plaine. De vrais et indomptables volcans à l’horizon.
Rien de mieux qu’une carte pour bien visualiser cet arc volcanique ! Plusieurs d’entres eux sont actifs, dont le Fuego qui a fait ces derniers jours une impressionnante éruption. Plus modeste et plus facile à atteindre, nous visons notre 1er volcan actif avec l’ascension du Pacaya.
Ascension du Pacaya : nez à nez avec un cratère en éruption
Nous atteignons sans difficulté le 1er parking d’où part le sentier pour atteindre le plateau du Pacaya. De là, plusieurs guides et jeunes avec chevaux nous alpaguent à peine garés. Comme trop souvent, ce n’est jamais bien confortable de discuter et de relativiser le besoin d’être accompagné en rando. Ici, c’est monnaie courante. Les excursions touristiques sont une manne pour le pays avec toute une déclinaison de petits boulots associés, du guide à la location de bâtons de marche ou de cheval. Pour une fois, nous choisissons de partir accompagnés, si on veut atteindre le cratère autant s’assurer du meilleur chemin. Ce sera surtout l’occasion pour nous d’en apprendre un peu plus sur l’activité de ce volcan.
Au début, nous optons pour un trek nocturne en partant dans l’après-midi. Notre guide, Elder, nous assure pouvoir dormir sur ce parking de retour de la randonnée. Le personnel du parc national pense tout autre. Ils en viennent même à nous faire douter de l’itinéraire retenu et de ce guide. Pour eux, le départ depuis le sentier nord est bien mieux et dormir ici est même dangereux. Bref, tout pour encore une fois nous faire douter de notre choix. Le ciel se couvre et nos hésitations persistent. Elder revient à nous et compréhensif sur l’aspect sécurité, nous propose une alternative qui conviendra à tous. Depuis le début, nous sentons un bon feeling et avons envie de monter avec lui, on décide donc de dormir plus haut dans le petit pueblo pour redescendre à ce même point de départ à 6h le lendemain matin. Le soir, les enfants du coin viennent tous à nous, ensemble nous jouerons au UNO et autres jeux de cours d’école avant de leur faire gouter aux croque-monsieur. Un chouette moment de communion simple. Nous sommes contents d’avoir fait confiance à notre instinct sans dénigrer personne.
Coulée 2014
Fuego / Actanengo / Agua
Descente au galop
Cours d’espagnol
Le départ depuis le sentier du 1er parking est vraiment excellent. Dès le début, il nous offre une vue panoramique sur les 3 volcans qui dominent la plaine : en 1er plan le volcan Agua, puis l’Actanengo réputé pour être le bivouac d’observation nocturne du Fuego hyper actif et juste voisin. Au matin, le Fuego nous crachera quelques nuages de cendre mais rien de violent. Rapidement, nous atteignons l’immense coulée de lave de 2014. Eruption qui a rendue populaire l’ascension de ce volcan par sa facilité d’approche sur lave. Au détour de cette coulée, le cône du Pacaya fini de se dresser sous nos yeux. Impossible de se cantonner à marcher uniquement sur son plateau, notre excitation nous pousse jusqu’à son cratère après avoir fait griller des chamallows dans un trou de lave encore chaud ! Personne n’est arrivé, nous sommes absolument seul sur ce géant qui gronde sans cesse. Sentir un volcan gronder sous ses pieds donne à la fois un sentiment de puissance et d’impuissance totale !! La marche devient plus corsée sous les scories qui glissent sous nos chaussures. Elder a le pas assuré à grimper ainsi 1 à 2 fis par jours, tous les jours de l’année !
Là haut, le spectacle commence et sans s’y attendre, le cratère à 10 mètres de nous fait jaillir une gerbe de lave rouge qui nous fait crier de surprise !! C’est énorme ! Le temps de sortir les appareils photos, les jets qui suivront ne seront plus à hauteur de la 1ère éruption mais tout de même assez spectaculaires. Nous assistons, subjugués à la puissance de la terre, tandis qu’Elder reste aux aguets conscients qu’à tout moment ça peut déraper. D’autres randonneurs arrivent, il est temps de descendre avant d’être tout serrés sur cette petite plate-forme. C’est bien dur de partir tellement cette scène est hypnotisante ! Le retour se fera au galop en moins de temps qu’il n’en faut.
Assister à une éruption volcanique avec seulement 5h de marche sur moins de 1000 mètres de dénivelé, franchement le volcan Pacaya est à notre goût une ascension facile et immanquable !
Depuis l’est du pays au Rio Dulce, nous souhaitons rejoindre les fameuses grottes de Candelaria au sud du Petén pour faire du tubbing dans l’immense rio souterrain. C’était sans compter sur la pluie qui reste scotchée sur nos têtes…
La route qui mène de Rio Dulce à Cobán par les caves de Candelaria est parsemée de monts recouverts de jungle, le peu d’espace libéré par la végétation permet de cultiver quelques parcelles agricoles. Sur la route, que des guatémaltèques mouillés, marchant machette à la main, seul outil nécessaire aux travaux des champs. Le vert éclate ces paysages de tableaux trempés, à croire que le peintre a fait tomber son verre d’eau sur sa palette de verts !
Une fois à Candelaria, c’est la mauvaise surprise, le niveau du rio est trop élevé et les grottes sont fermées, les averses ne se calment pas. Nous restons dormir sur place dans l’espoir d’une accalmie au lendemain, mais en vain. Au réveil c’est toujours pareil. Il ne reste plus qu’à se résoudre à descendre. La moisissure s’installe même dans les interstices du van, c’est pour dire comme tout est humide ! Un brin désespérés, nous amorçons notre descente vers le sud pensant même zapper le site de Semuc-Champey. Sauf que sur Cobán, un accès à Internet nous permet d’entrevoir une fenêtre météo pour viser Semuc. C’est le moment ou jamais !
Le rio aux eaux turquoises : Semuc-Champey
La route est sévèrement attaquée par les inondations mais le ciel est bien sec. Sourires aux lèvres, nous partons sans même percuter qu’après Lanquin les conditions de route seront impraticables pour notre van. Après déjà 15km cahin caha, nous continuons après le pueblo sur seulement 2km sans plus pouvoir avancer. Sans traction 4×4, le van ne parvient pas à garder son adhérence sur le mur qui nous fait face. Des villageois dont Juan viennent à notre aide. Et prenant ma place sur le siège passager, Juan ira pousser Rodolphe par son élan vocal « Te puede mi amigo, te puede ! » afin de nous mener chez lui quelques mètres plus loin. Nous passerons la nuit chez notre sauveur et sa famille, partageant avec nous tout ce qui lui appartient : 4 murs, éclairés à la bougie, dormant au sol avec sa femme enceinte et son petit garçon. Tandis que Juan nous expliquera tout sur le fruit du cacao et la culture de la cardamone, le petit Darbin découvre quant à lui les aventures de Mickey. Le soir venu ce sera fabrication de tortillas, tâche répétée à la force des bras trois fois par jour par Maria… son mari lui souhaite une fille pour l’aider au foyer…
Au lendemain, nous embarquons sur un 4×4 pour atteindre les cascades de Semuc. Dès la veille dans l’après-midi, tous les pick-up chargés de passagers s’arrêtaient en apercevant le van stationné au bord de la piste en nous lançant un « Semuc ? Semuc ? ». Tous prêt à négocier une future clientèle pour nous mener là-haut ! C’était alors facile de discuter le meilleur prix et de réserver notre taxi du lendemain matin !
A traverser ainsi les derniers kilomètres, nous nous sommes bien rendu compte qu’il était impossible pour le van de franchir davantage et c’est déjà un exploit (ou une connerie) qu’il ait bravé tout ce chemin ! La route pour arriver à Semuc est vraiment une aventure rien qu’à elle seule… Mais une fois sur place, quelle beauté cachée se dévoile sous nos yeux impatients ! Dire que nous avons failli passer à coté !
Le petit trail pentu de El mirador nous offre en 1er lieu une vue panoramique des bassins naturels, le sentier est tellement gras que les filles préfèrent marcher pieds nus, savattes à la main. De là haut, nous découvrons la succession de bassins aux eaux turquoises, c’est juste impressionnant ! Le sentier qui nous descend nous fait comprendre que le puissant rio s’enfonce avec fracas sous une formation géologique à l’origine des bassins naturels. Le rio disparait pour laisser place à des eaux invitant à la baignade avec une impressionnante profondeur. Il est tôt, personne en vue, on se délecte tout simplement avant de retrouver notre petite famille et de reprendre la route.
Futur Jamòn
Cuisson des tortillas
Cobán, entre orchidées et combi VW
De retour sur Cobán, nous passons la nuit dans une ferme d’orchidées chez un passionné de combi VW. Lieu improbable avec tout pour nous permettre de fêter la chandeleur à l’abri de la pluie qui fait son retour !
Panchete est collectionneur et s’amuse à voir réunit le 1er modèle VW et la dernière génération avec notre T6. Comme régulièrement, la nouveauté attire la curiosité des locaux, pas mal connaissent Westfalia et nombreux sont ceux qui visitent l’intérieur du camion. Le plus drôle c’est quand nous remplissons le réservoir avec les jerricans de 20L d’eau douce ! La région de l’Alta Verapaz signait notre dernière étape dans le nord du Guatemala. Il est maintenant temps de gagner le sud du pays afin d’y retrouver chaleur et plages…
Depuis le nord du pays, nous amorçons la descente du Guatemala par sa région Caraïbes au Rio Dulce. C’est l’endroit choisi pour fêter les 10 ans de Mowgli !
Rio dulce sans Livingston
Le Rio Dulce est une toute petite ville située à l’extrémité Est de l’immense lac Izabal. Il mène tout droit aux Caraïbes à Livingston, ville qui n’est reliée que par le rio, aucune route n’y mène.
La météo est plus que capricieuse, ce sont des torrents d’eau qui inondent les bas côtés et les champs. Le temps de se mettre à l’abri d’une averse à la marina RAM, nous ratons la dernière lancha collective qui mène à la Finca Tatin où nous avons prévu de dormir. Qu’à cela ne tienne, nous tentons avec succès le lancha-stop à la station essence de la marina ! La pluie a cessé au moment de quitter la marina pour dévoiler un magnifique ciel bleu et c’est avec un pêcheur de crabes que nous partons à la découverte de la vie du Rio pendant 1h de navigation.
De là, c’est surréaliste. Au coeur de la mangrove, des cabanes sur pilotis où vivent des familles loin de toute urbanisation font face à des yachts amarrés à des villas où vivent de riches propriétaires. D’un côté les petites cabanes sont animées de vie, de l’autre le standard de la richesse est comme vide. Notre pêcheur dépose en chemin des jeunes ayant fini leur journée à Rio Dulce, puis à sa case pour larguer sa livraison laissant juste le temps à ses deux filles d’embarquer avec nous. Depuis le ponton de la Finca, les au-revoir sont chaleureux et le bienvenidos sincère. Qu’on se le dise, le Guatémaltèque aime à recevoir !
Depuis la Finca Tatin, nous passerons 2 jours sur un petit nuage. Rien à cuisiner, repas pris en commun avec les autres hôtes en grande majorité français pour ne pas changer, une dizaine de hamacs dans le patio, une liane de tarzan dans la rivière, une douche et des lits dans une cabaña… Tout pour s’oublier ! Au lendemain, même si la pluie a fracassé nos oreilles sur la tôle et que la visite de Livingston et de ses plages est avortée, nous sommes heureux de fêter l’anniversaire de Valentine depuis ce petit havre de paix à se la couler douce en compagnie de Mathilde et Irié, deux jeunes français vivant à New York.
La Marina de Rio Dulce : un monde à part au Guatemala !
Départ du paradis enchanteur pour rentrer à la marina de Rio Dulce d’où nous attend le van. Une accalmie dans le ciel, nous permet de prendre une lancha à sec. De là, nous faisons la rencontre de Marc, voyageur sur l’océan. Qui nous conduit à Daniel, qui nous conduit à Loïc et Rachel, bateau-stoppeurs rencontrés à Florès et grâce à qui nous bénéficions de ce spot ! En gros, à la marina, ça parle français, tout le monde se connait et c’est bien un microcosmos à part qui vit ici 6 à 8 mois de l’année. Près de 80 bateaux français sont installés ici. Nous apprenons ainsi qu’il s’agit d’un des seuls lieux dans les Caraïbes pour se poser en lieu sûr le temps de la période cyclonique. Les montagnes du Petèn font barrière naturelle. Les bateaux sont transformés en habitat, à l’eau ou sur cale. Hommes seuls ou couples vivent ici tranquillement, à l’arrêt en attendant, pour les derniers, un départ imminent sur les eaux.
Déjà dans notre prochain voyage, nous visitons plusieurs bateaux (bien souvent bretons !) pour essayer la meilleure monture. Chacun des navigateurs se prend plus qu’au jeu ! Le catamaran reste définitivement le rêve. En attendant depuis le cata de Daniel, Loïc et Rachel, nous permettent de rêver avec une alternative réelle à l’absence de bateau. Et pendant que Marc ne se lasse pas de raconter des histoires de piraterie vécues, nous rions à voir les muchachos chasser les mouettes qui fiantent sur les bateaux de millionnaires lustrés toutes les journées.
A 4 pas moyen de se cacher dans une cabine du prochain bateau en partance pour le Belize et le Mexique, il ne reste plus qu’à repartir sur notre maison à roues… Cap vers Candelaria et Semuc Champey !
Que c’est difficile de se lancer à écrire ce 1er article sur le Guatemala ! L’absence de Wifi n’est franchement pas une excuse valable…
Notre arrivée au Guatemala nous ramène dans la réalité du monde et de ses inégalités. La pauvreté est criante et le tourisme important. La qualité de certaines route, n’en parlons pas. Face à ce grand écart, il est bien difficile d’être ce que nous sommes vraiment même si l’on veut se convaincre du contraire. Au Guatemala cela devient évident, face à la population locale nous sommes des voyageurs touristes européens pouvant vivre sans travailler. Partant de ça, autant ne pas refouler notre statut et tenter de se frayer une discrète place pour vivre pleinement cette aventure humaine sans trop de consumérisme. Temps, simplicité, écoute et partage sont nos petits atouts pour réussir à aller à la rencontre des guatémaltèques hyper-accueillants. Pour nous aider, nous nous reposons aussi largement sur la culture sportive de Rodolphe et le cultissime Zinedine Zidane !
Tout était fin prêt pour passer la frontière sans encombre mais c’était sans compter sur les privilèges que s’accordent certains agents frontaliers. Le van se fait fumiger, nous recevons nos tampons et l’autorisation d’importer notre véhicule, souscrivons à l’assurance obligatoire, tout se passe tranquillement jusqu’à ce qu’une main légère, nonchalante et gradée s’empare de notre pack de Corona lors de l’inspection du van… ! Un pack de 12 bières, un sacrilège ! Nous avions déjà perdu le demi-kg de Comté dévoré par un chien gourmand à Mahahual mais là c’est un second coup sur nos estomacs !! Heureusement que le douanier n’a pas fouillé le van jusqu’à trouver les bouteilles de Pontarlier… Au passage, on se fait aussi refouler fruits et légumes. Bref, sachant la vie chère sur le pays nous avions anticipé un maximum de stockage au Mexique mais c’est foutu ! Par contre, la zone « libre » entre les deux pays nous a permis de faire l’achat d’un disque dur externe pour une autre forme de stockage, le disque actuel montrait des signes de fatigue…
A peine passé la frontière qui nous laisse encore un goût amer, nous filons cap au sud sans nous arrêter sur la très populaire Caye Caulker. Nous y préférons l’ambiance plus authentique de Sud qui est tout aussi bien pour plonger. De là, nous remonterons tranquillement le pays pour explorer sa culture et sa jungle.
Le pays est tout petit, 3 fois inférieur à la Région Auvergne-Rhône Alpes. Par contre, on y trouve une diversité culturelle assez surprenante serré entre deux pays à l’histoire coloniale hispanique. Ici, on parle anglais mais la plupart des personnes sont trilingues. Le pays est libéré de l’Angleterre depuis 1981. Créole, Mayas, Garifuna, Chinois et Mennonites se côtoient, l’eau redevient potable, le papier retrouve son toilette, la vie est chère, la pauvreté frappante, la population hyper accueillante et très fière de son pays. Avant nous n’y connaissions rien, maintenant un peu plus, alors on partage 😉
Placencia : Silk Caye et Monkey River !
Même si un peu balnéaire, Placencia apporte son compte de détente à la caraïbenne. Sur place, nous trouvons une excellente place en bord de plage pour apprécier piscine, douche, hamac, levé et couché de soleil, avec par contre des mitraillettes de moucherons mordeurs qui nous laissent encore des séquelles. En échange d’un plat, ce petit hôtel restaurant nous autorise à profiter de toutes les commodités de ses clients. En bon voyageur, nous ne commanderons que des salades vertes les deux 1er soirs et seulement un dessert pour le dernier !
Le temps est plutôt capricieux ces derniers temps, alors faute de sortie plongée annulée au petit matin, on s’embarque avec deux jeunes qui se proposent de nous faire découvrir la Monkey River. Plein de gazoil déjà avancé, les deux gars sont font désirer avant de débarquer après une heure avec un bateau qui sort d’on ne sait où. Ce sera le début d’une journée rebondissante à l’ambiance créole ! La visite nous embarque en mer, le long des mangroves avant d’atteindre l’embouchure de la Monkey River d’où nous rejoignons un guide et sa machette. Sa randonnée dans la jungle signera l’arrêt de mort de mes savattes qui avaient déjà été sauvées grâce à la technologie Maya de Valladolid. Les singes hurleurs sont sur nos têtes, les iguanes grimpés aux arbres, les oiseaux virevoltent tout autour, c’est une plongée dans une nature préservée !
Le lendemain, le temps est au beau fixe et c’est une autre plongée qui nous attend. Pas de singes dans la jungle, seulement des requins dans l’immense barrière de corail qui borde toutes les côtes du Belize. La mer est déchaînée et le petit hors-bord fait des bonds durant les 1h de navigation entre des îles paradisiaques. Mouillés de la tête aux pieds par des rafales d’eau, nous débarquons sur l’île (pas si) déserte de Silk Caye. Petit îlot de sable blanc surplombé de 4 cocotiers, au milieu des eaux turquoises… enchanteur ! Le tour de l’île se prête à un 1er tour de chauffe pour snorkeler parmi les poissons tropicaux du reef. Sans mentir, le vent rendait la mer et l’air si froid que nous avions les pieds crispés à ne plus pouvoir remuer les palmes ! Le barbecue sur l’île viendra à point pour nous réchauffer avant un second spot digestif. De là, à seulement quelques encablures de Silk Caye, le bateau s’arrête pour nous stopper au dessus d’un aquarium d’où l’on voit sans peine tortues, requins et raies… Il n’y a plus qu’à ! Même en sachant ces requins parfaitement inoffensif, ce n’est pas chose si évidente que de se jeter à l’eau. Mais alors là dessous, quel spectacle inoubliable !!
Silk Caye
Cockscomb Basin Wildlife Sanctuary
Rencontré lors de la sortie plongée sur Placencia, nous embarquons avec nous Antoine qui vient de Chateaubriand. Backpacker qui voyage en stop depuis le Canada. Ce n’est pas encore Nus et Culottés, mais il est pas loin de l’esprit en n’ayant vraiment pas grand chose sur lui afin atteindre son but en Bolivie ! Ensemble, nous explorons le sanctuaire de Cockscomb à la recherche de l’emblématique Jaguar et tant qu’à faire du très attendu Toucan.
Il y avait bien longtemps que nous n’avions pas fait de réelles randonnées et le dénivelé de ces montagnes Mayas aura réchauffé les mollets. C’est le compte de trop de farniente dans le Yucatán. Le Mexique avait cette petite pointe de regret à ne pas conduire à trop d’effort. Tout était quasi à portée de mains ou de roues alors que chacun sait comme la récompense est meilleure après l’effort 😉
Sur place, nous retrouvons des « voisins » canadiens, Terry et Ursula, croisés déjà plusieurs fois lors de bivouacs entre le Mexique et le Belize. Nous les découvrons en vrai botanistes à traquer chaque son pour identifier l’origine de l’oiseau. Il parait qu’ils ont vu des toucans en restant dormir sur place. Qu’à cela ne tienne, nous resterons dans cette jungle cette nuit pour être réveillés par le toucan aussi ! La soirée se finit tous ensemble sous les essais de guitare de Terry. Son âge certain aura même sauvé les garçons en charge de la popotte sur un feu d’un nouveau genre. Un tout petit foyer pour un maximum de chaleur, les tortillas n’en auront été que meilleures !
Même si la Ben’s Bluff mène à un beau panorama après une assez courte rando, le trail Tiger Fern Falls vaut largement la peine de cracher ses poumons pour se baigner dans la superbe cascade tout en contemplant la vue sur le Victoria Peak. La jungle est superbe mais impose d’être scrutée autant en haut qu’en bas avant de poser mains ou pieds quelque part !
Au final, toujours pas de toucan, ni de jaguar d’ailleurs, mais une quiétude garantie !
Dangriga et sa culture Garifuna
Pour s’imprégner de la culture Garifuna rien de mieux que de se confondre dans l’ambiance authentique des petits villages d’Hopkins ou Dangriga. Par hasard, nous optons pour Dangriga et y resterons quelques jours bien nichés au bord de la plage à l’abri des moustiques. De là, les écoliers en uniformes viennent jouer au basket après la classe, les sportifs les remplacent une fois la nuit tombée, cannes à sucre à la main pour puiser leur énergie. Juste à côté se trouve l’atelier de Daytha Rodriguez qui avec son père fabrique des tambours traditionnels (drum). L’ambiance est chaleureuse, les personnes sont curieuses et viennent toutes échanger avec nous, nous vantant les beautés de leur pays. « Check » et « Yeah Men » pour se saluer. Les gangs et Belize City font beaucoup de mauvaises presses au tourisme Belizien mais tous cherchent à nous démontrer comme il fait bon vivre ici.
Nous saisissons cet heureux hasard pour rencontrer Daytha et s’initier à la fabrication d’un mythe de la musique Garifuna. Nous y passerons une journée entière à apprendre l’histoire de cette culture peu connue et bien présente sur l’arc caraïbéen. Les filles vous racontent tout dans leur article ! Comme si nous en avions la place, nous avons désormais un beau « drum » dans le van, à peine trop petit pour servir de tabouret. En contre-partie, Rodolphe arrachera avec le toit du van un câble reliant un poteau de la ville à l’antenne télé du père de Daytha ! Une maladresse qui n’offusquera personne sur place ni même le bénéficiaire de la dite-télé… Cherchant à solutionner le problème, même si personne ne s’en inquiète, on finit par apprendre par Daytha qu’en tant que locataire du terrain, c’est à eux de payer et que c’est notre choix de l’aider ou non. Forcément on prend en charge la dépense, mais c’est assez fou dans un tel contexte de vie de croiser des personnes qui tellement hospitalières et généreuses, garderons le sourire sans rien réclamer.
Belmopan ou l’arrivée de la pluie…
La remontée par l’ouest du pays s’engage rapidement, le Belize est vraiment tout petit et le mauvais temps ne fait rien pour nous retarder. Belmopan, capitale du pays n’est qu’à moins d’une heure de la frontière avec le Guatemala et face à la pluie, c’est au centre « Belize Bird Rescue » que l’on fait naufrage au milieu de ces centaines d’oiseaux en réhabilitation. Un endroit improbable pour passer au sec deux jours de repli plutôt que de patienter face à l’épreuve de la pluie serrés dans le van !
De là, nous passons nos journées à observer les perroquets, pics vert, hiboux et petits toucans en liberté dans ce petit paradis vert « thérapeutique » à la cacophonie joyeuse. Ils font des poses mannequins face à l’objectif de Rodolphe et volent à ras de nos têtes. Ce lieu est un refuge pour oiseaux qui sont réhabilités dans leur milieu naturel après une longue et douloureuse vie domestique. Il est un excellent écho à notre volonté de ne visiter aucun lieu « touristique » où l’animal est dressé et/ou en captivité. Depuis le départ, nous tenons à vivre ce voyage pour découvrir chaque animal dans son espace naturel à force de patience, d’observation, d’effort et de contemplation. Ces passionnés gèrent ce centre avec énergie et conviction, c’était une belle découverte qui ne fait que sensibiliser davantage les filles à la préservation naturelle.
San Jose Succotz et ses ruines de Xunantunich
Dernière étape au Belize, les ruines de Xunantunich. Nous avions envie de passer par Caracole, Rio Frio, Rio on Pool mais la pluie en a décidé autrement. Les pistes sont longues et sans équipement motorisé ça peut vite devenir un plan foireux. Le Guatemala juste derrière amènera son lot de consolation et puis il faut se résoudre à ne pas pouvoir tout voir, tout faire en voyage ! C’est d’ailleurs l’une des réflexions en cours… le consumérisme du voyageur…
Mis à part cette pensée sophiste, on a beaucoup apprécié les ruines de Xunantunich ! Situées sur l’autre rive de la rivière, il faut emprunter un bac pour atteindre les ruines. Le site n’est pas très étendu mais il a la particularité de posséder une magnifique fresque restaurée sur la grande pyramide principale. De là haut, la vue domine toute la vallée et les pyramides sont toutes accessibles, autant de bons point pour bien classer ces ruines dans notre top 5 ! C’est aussi depuis cette même rivière que Rodolphe et Clem auront été récupérés par de jeunes Belizéens. A faire les malins dans le courant, ils ont échoué sur une île de la rivière sans pouvoir regagner le rivage à contre-courant. Les gamins connaissent leur coin, et amusés de la scène ils auront rapatrié père et fille sur la terre ferme !
La pluie est partie pour nous suivre, et après deux jours paisibles à patienter à San Jose Succotz nous allons quand même passer le Guatemala. Espérant seulement qu’une éclaircie survienne au dessus de Yax’ha et de Tikal afin de visiter ces grandioses sites Maya au levé de soleil…
Le peuple Garifuna s’étend sur 4 pays le long des Caraïbes : Honduras, Belize, Guatemala et Nicaragua. Garifuna signifie mangeur de manioc. Ce peuple de couleur noire est issu d’une lignée datant du 18ème siècle. A l’époque, un bateau transportant des esclaves noirs a échoué sur une île des Caraïbes où ils ont été accueilli par le peuple Arawaks qui vivait sur place. Ensemble, ils ont mixé leurs traditions et leurs cultures. Plus tard, les anglais ont pris possession de l’île et le peuple Garifuna ne s’est pas laissé faire. Pour en être débarrassés, les anglais les ont déportés sur l’île de Roatan au large du Honduras. Les Garifunas ont rapidement fabriqué des bateaux pour s’installer le long des 4 pays de la côte caraïbéenne.
Fabrication d’un drum (tambour)
Un drum se fabrique en 20 étapes qui s’étalent sur 4 heures. C’est long mais c’est trop chouette. Je vais vous détailler ci-dessous chacune de ces étapes en images :
1- Choisissez un bon rondin de bois, acajou ou cèdre, mais pas trop gros. A peu près 20cm de hauteur pour un tambour de taille moyenne.
2- Enlevez l’écorce à l’aide d’une tronçonneuse, réduisez la taille de la base du bois puis creusez à l’intérieur du bois pour le vider. Les bords du cylindre doivent faire environ 2cm d’épaisseur. Puis rabotez l’intérieur de façon à lisser les parois interne du tambour.
3- Utilisez une raboteuse pour rendre droit chacunes des extrémités du cylindre.
4- Percez 16 trous, à l’aide d’une perceuse, à 4 cm de la base du tambour. N’hésitez pas à tracer un trait pour marquer vos trous à percer. Espacez les trous de 2cm. Percez un 17ème trou, sous la ligne des 16 trous, de façon à former un triangle équilatéral de 2cm de côté.
5- A l’aide de deux ponceuses différentes, puis d’un papier de verre, lissez le tout pour rendre doux la surface du tambour.
6- Vernissez le bois avec de la cire sur plusieurs couches. Si vous voulez graver le tambour, faites le avant de vernir le bois. Utilisez un pyrograveur pour un bel effet réussi et permanent. Laissez sécher votre tambour fraichement verni.
7- Il est maintenant temps de préparer la peau. Préparez deux cerclages en bois de liane qui serviront à fixer la peau. Pour dimensionner les cerclages, il faut qu’ils s’enfilent autour du tambour. Ensuite attachez les extrémités du cerclage en enroulant de la ficelle autour. Découpez un cercle de peau plus grand que le cerclage en liane. Peau de chèvre, de mouton ou de cerf. Une fois la peau découpée, enlevez les poils à l’aide d’un couteau aiguisé.
8- Faites tremper la peau dans un seau d’eau afin de la ramollir. Une fois molle, posez la à plat, posez le cerclage contre la peau, rabattez les bords et fixez la à l’aide de clous tout autour du cerclage. Votre couvercle est prêt.
9- Finition : posez le couvercle fini sur le tambour, et posez le second cerclage autour. Enfoncez le sur 1cm et serrez les bords avec de la ficelle épaisse selon le dessin de la photo. Utilisez un tissu pour tendre au maximum la corde jusqu’à coincer l’extrémité de votre corde dans le 17ème trou.
10- Coupez à la scie 8 petits morceaux de bois de 3cm et polissez les avec du papier de verre. Tortillez ces bouts de bois entre deux cordages. Voir la photo pour mieux comprendre.
Il manque peut être quelques étapes mais vous avez le minimum pour en faire à la maison si vous avez tout ce matériel. Et avec l’aide de vos parents. Il ne vous reste plus qu’à apprendre la musique Garifuna !
C’est Daytha qui nous a appris à fabriquer un drum traditionnel. Elle est super gentille et à 7 enfants. Elle est même déjà grand-mère d’un bébé de 2 mois. C’était à Dangriga et nous avions dormi juste à côté de son atelier au bord de la mer.
Jeter les déchets dans la nature ce n’est pas vraiment responsable. Certains déchets vont polluer parfois bien plus longtemps que votre propre durée de vie. Vous vous rendez compte ?
Tous les déchets sont dégradables et certains ne sont pas biodégradables. C’est à dire que la nature peut les dégrader mais la plupart du temps, ça lui prend trop longtemps. Et pire, ça détruit la nature elle-même.
Les peaux de banane, les trognons de pommes ou le papier toilette sont par exemple biodégradable mais ça pollue quand même. Beaucoup de fruits sont traités et ce produit pollue la nature. Le papier toilette met 2 semaines à 1 mois afin d’être biodégradé. Nous quand on va aux toilettes dehors, on jette toujours notre papier dans une poubelle.
D’autres déchets mettent des millions d’années avant d’être dégradé dans la nature, comme un déchet nucléaire qui s’appelle uranium 238. Il met 4,5 milliards d’année à se dégrader.
Voici un schéma de la durée de vie des déchets :
Dans ce schéma il faut distinguer les déchets que l’ont voit et les déchets « invisibles » à l’oeil nu.
Il vaut mieux donc prendre le réflexe de tout jeter à la poubelle afin que les déchets soient recyclés ou brulés. Les bouteilles en plastique, les bouchons, les canettes sont maintenant tous recyclables et servent à en fabriquer d’autres.
En pratique sur la route :
En comparant les trois pays que nous avons fait, le Mexique est le pire pays pour tout ce qui est de la gestion des déchets. Il n’y a même pas d’eau potable et les eaux sales ne sont pas traitées. C’est pour ça aussi qu’il ne faut pas mettre le papier toilette dans la chasse d’eau.
Aux Etats-unis il y avait des déchets mais moins qu’au Mexique. Et au Canada, dans tous les parcs il y avait des panneaux pour dire de ne pas jeter les déchets afin de préserver la nature ou encore des visitor center où des expositions sensibilisent les gens pour protéger les animaux. Dans ces deux pays, il était possible, à l’entrée des magasins, de mettre à recycler ses canettes en échange de bons d’achats.
Nous au Mexique, la 1ère fois que nous avons vu des flamands rose, sur la route il y avait plein de déchets. On aurait dit une poubelle géante en plus c’était une réserve naturelle. Une autre fois, nous avions offert une boisson à une fille qui était restée avec nous toute la journée et quand elle eut fini, elle a jeté sa bouteille dans la rue. Quand on lui a dit pourquoi elle avait fait ça, elle a répondu que c’était normal. Il y a même des plages où il est impossible de marcher tellement la mer ramène des déchets. Une fois on a ramassé plus de 30 chaussures !!
En même temps, c’est pas toujours facile de trouver des poubelles tellement les gens ont le réflexe de jeter. Ça arrive souvent qu’on la garde longtemps dans le van avant de trouver où la poser. Dans les grosses villes ou dans certains camping il arrive quand même de voir des poubelles de tri : organiques et inorganiques, ou encore pour le verre et les canettes.
Une famille de 4 personnes produit 1,5 tonnes de déchets par an et consomme 24 litres d’eau par jour. Nous qui sommes en voyage nous générons bien moins qu’en maison sur l’impact journalier. Nous ne consommons pas d’eau pour les douches, les chasses d’eau, notre électricité est produite par la batterie du van quand il roule. Et le soir on s’éclaire à la bougie.
Par contre, il ne faut pas oublier que nous créons quand même des déchets parce qu’on mange quand même et qu’il y a toujours beaucoup d’emballages. Et surtout le diesel qu’on utilise pour rouler et qui produit du CO2 (dioxyde de carbone).
Le Quintana Roo c’est la porte de sortie du Mexique. Un bijou partagé avec Mélaine, Benoit, Eline et Albane pour cette dernière étape. Caraïbes, cenotes, jungle, animaux, une palette de vert et de bleu incroyable… un concentré explosif qui ne peut laisser indifférent ! Pas le temps de s’ennuyer ici, même la détente nécessite de garder les yeux ouverts pour ne rien rater.
Le défi en entrant sur cet état est de fuir les sentiers battus bondés de touristes et de vivre l’intensité des paysages en tout intimité dans l’ambiance locale du Mexique. Celle que l’on aime et celle que l’on veut faire partager à nos hôtes de deux semaines.
Des tortues d’Akumal au temple de Tulum
Une fois passées les joies des retrouvailles et les galères des bagages à Cancún, la route est droppée plein sud non loin d’Akumal ! De là, nous posons pied dans un camping au milieu de la jungle avec un cenote privé… Pour ce 1er soir ensemble ce sera un second Noël !
Pour bien commencer le séjour, on fait la totale entre Akumal et Tulum. Au programme, observation des tortues, nage dans les eaux douces du cenote Nicte-ha et couché de soleil sur les ruines archéologiques de Tulum.
Observation des tortues depuis la plage d’Akumal
Rien ne sert de sortir des billets et de céder aux interpellations restrictives des rabatteurs en arrivant sur la plage. En continuant son chemin après les touristes en gilet de sauvetages et leurs guides, il est parfaitement possible d’observer soi-même les tortues. Nous l’aurons vérifié et même savouré ! A peine quelques minutes à l’eau et ça y est deux tortues broutent les algues, remontent tranquillement à la surface, puis nous observons des raies, des bancs de poissons autour de superbes coraux et même un barracuda… à voir l’excitation des filles sous l’eau, on devine la joie ressentie à vivre ce moment ! J’avoue que nous n’étions pas si confiant d’en trouver, mais quelle satisfaction de partager ensemble cette 1ère fois… Passé les 11h, l’une des plages les plus prisées du Quintana commence à se remplir, il est temps de se rincer à l’eau douce.
Cenote privé pour nos deux premières nuits près d’Akumal
Noël !
Akumal
Le cenote Nicte-Ha
Nous sommes à plus de 15 cenotes visités depuis notre arrivée au Yucatán et c’est devenu pour nous une quête à la recherche des plus beaux et des plus intimes ! Il était pour nous obligé de montrer aux amis une de ces merveilles et tant qu’à faire une de celle qui émerveille par sa végétation, sa grotte et son eau bleue. Nicte-Ha peu connu, et pas bien loin du très célèbre Dos Ojos, présente tous les atouts pour séduire.
La cité Maya de Tulum
Le site archéologique de Tulum est littéralement envahit par les visiteurs, il jouit d’une vue imprenable sur les caraïbes et ne demande aucune sortie de route pour l’atteindre. Forcément ça attire… Le meilleur créneau c’est au titre d’un tarif spécial en dehors des heures classiques d’ouvertures. Il suffit de se présenter aux caisses de paiement juste à l’entrée du site et de laisser partir tous les visiteurs du jour ! Le site est petit, la grimpette n’est pas autorisée, en revanche la vue sur la plage est très agréable. A l’heure du soleil couchant c’est encore plus appréciable. On se délecte et les filles transforment le terrain enherbé en tapis de gym.
Coati – Mascotte du site
Muyil et la réserve de Sian Ka’an
Juste après Tulum, se trouve la superbe réserve naturelle de Sian Ka’an accessible depuis les ruines de Muyil. De là, nous découvrons une ambiance de forêt tropicale débouchant sur une lagune bleue-verte… Pas de tour en lancha dans les mangroves, juste une baignade pour celles qui n’ont pas résisté à la tentation.
Grande pyramide de Muyil
En route vers Sian ka’an
L’ambiance relax de Mahuahal
Avant d’atteindre Bacalar et sa lagune aux sept couleurs, nous faisons un crochet à Mahuahal et sa playa paraiso. C’était notre alternative Caraïbes loin de l’ambiance brassée de la Riviera Maya. Les tentes sont piquées face à la mer, les hamacs attachés aux cocotiers, la brigade du kiff peut passer, on en prendra pour perpet ! La nuit aura été en revanche plus chaotique. La tente des filles prend l’eau, leur toit manque de s’envoler mais elle ne quitte pas le navire pour autant. Seconde averse tropicale en fin de matinée, celle ci aura eu raison d’elles. Et c’est Teresa, propriétaire du site, qui les prend en charge tandis que nous n’y verrons rien à l’abri du van… C’est en les cherchant que nous retrouvons les minettes réfugiées sous les cordes de notre linge que Teresa aura même pris soin de laver, protéger et suspendre au plafond. Pas bien fiers mais infiniment reconnaissants, nous la remercions avant de partir déguster le poisson le plus cher que nous n’aurons jamais payé au Mexique ! Nous apprendrons après coup qu’aucune grosse construction ne peut se bâtir sur le sol instable de Mahuahal. Ce qui fait que le petit village ne pourra jamais se « cancúniser ». Par contre à tout problème, le mexicain trouve une solution et c’est par bateau de croisière que le tourisme débarque sur le si joli maleçon. Le prix flambé de notre poisson dominical s’explique mieux !
Au retour, le linge sera plié et rangé dans des sacs. Mais où vont ils chercher autant de générosité avant que l’on ne réagisse !! La tente toujours mouillée, Teresa propose un abri où les grandes peuvent fixer deux hamacs pour la nuit. Bien trop contente de cette perspective inédite, elles s’empressent de préparer leurs petits nids et de vite se coucher ! Nous voulions dormir sur une plage des Caraïbes, c’est fait !
La lagune aux sept couleurs de Bacalar
Bacalar… difficile d’en faire un résumé tellement c’est une ambiance à part. C’est notre coup de coeur caraïbéen à l’eau douce. Ici l’ambiance est à la farniente. C’est irrémédiable personne n’y échappe une fois sur place. Autant être prévenu avant d’arriver.
La longue lagune de Bacalar offre une palette de sept teintes dégradées en fonction des profondeurs et de l’intensité du soleil. Un bleu émeraude, turquoise, roi ou encore azur. C’est juste magnifique et il est largement possible pour celui qui n’en a jamais entendu parler de passer à côté sans rien y voir en descendant au Belize à 40km de là au sud.
Pour nous c’est le réveillon du nouvel an. Pour fêter ces retrouvailles sous les tropiques nous avions envie de marquer le coup en explorant la lagune à bord d’un voilier. Et quel rêve nous avons vécu là ! Nous nagerons dans les eaux cristallines du canal des pirates avant de plonger dans les eaux noires et vertigineuses du cenote Negra. Le cenote circulaire se trouve au bord du rivage et chute comme un ravin vertical à 120 m de fond. Autant ne pas faire de malaise !!
A 18h les couleurs virent au rose, 2018 vient d’arriver en France. Tout le monde se souhaite la bonne année en avance et c’est à la mexicaine que nous regagnerons le rivage : tandis que les garçons sous-estiment l’acte de sauvetage, nous, les femmes, gardons un souvenir impressionné de notre skipper qui faute de moteur poussera le bateau à la nage sur plus d’1 km jusqu’à l’embarcadère… Benoit préfèrera lui laisser du jus de pastèque dans la cabine !
La soirée se finira au camping Yaax’che des souvenirs pleins la tête, de la musique, des tacos dans le ventre, et un bon bain de minuit pour célébrer cette nouvelle année qui commence sous les meilleurs augures. Les filles auront plié bagage une à une bien avant les 12 coups de minuit trop cuites de la journée !
C’est qui les travailleurs ??
Cenote Negra
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Bain de minuit
Couché de soleil sur Cocalitos
Cocalitos
Une virée dans le Campeche à Calakmul et Becan
C’est dans la jungle de Calakmul que l’on passe le 1er jour de l’an sur un aller-retour de 3 jours depuis Bacalar. Changement de décor, la jungle et les singes remplacent la lagune et ses poissons. Certains voyageurs ne font pas le crochet vers Calakmul, nous l’aurons fait deux fois et serions prêts à y retourner une troisième pour accompagner l’un d’entres vous ! Et heureusement pour nous, les singes étaient bien au rendez-vous et quels frissons que d’entendre les singes hurleurs depuis le sommet de la grande pyramide de Calakmul. On partage en vidéo !
En chemin, nous avons fait un break à 17h pile poil. Depuis la route entre Chetumal et Calakmul se trouve une cave connue pour abriter des millions de chauves-souris ! Sans s’imaginer à quoi s’attendre, nous apercevons bien une puis deux, puis trois chauve-souris sortir de cette gueule béante pour ensuite s’enrouler par milliers dans un incroyable tourbillon. C’est juste un spectacle inimaginable auquel nous assistons. La vitesse et la quantité de chauve-souris vont jusqu’à créer un courant d’air impressionnant et incessant. Le mouvement circulaire semble interminable et va durer ainsi jusqu’au matin ! Elle sont réglées comme du papier à musique et nous aurons été parfaitement synchro sans rien calculer !
Batcave
Les ruines de Becán
En retournant à Bacalar par la Ruta Becán, nous coupons la route par une visite les ruines de Becán, bien moins connues que les sites de la péninsule et pourtant un véritable trésor. Le site est désert, entouré par la forêt et constitué de pyramides pour le moins modeste ! De vrais passages secrets relient les batiments entre eux, les 4 filles s’éclatent et savourent la liberté de jouer dans ces vestiges Maya à ciel ouvert. Ces ruines sont dans le top 3 des sites archéologiques Mayas !!
Un petit tour dans le Yucatán à Valladolid en passant par Cobà
Pour simplifier la vie des malheureux touristes, le Quintana Roo s’est aligné sur le fuseau des New-yorkais à UTC-5. Rien de plus simple pour ne pas à s’emmêler les pinceaux dans les changements d’heures en naviguant entre les 3 états de la péninsule. +1h, -1h, re+1h ??? nous jouons à rallonger les journées à notre avantage tout en restant sur notre référentiel pour éviter les effets du jet-lag, c’est bien dit Benoit 😉 ?
Valladolid, ancienne ville coloniale espagnole, offre une belle visite de ses rues calmes et colorées. De là, nous apprécierons les cenotes X-Keken, Oxman et Choj-ha. Avec une grosse grosse préférence pour les deux dernières ! Surtout qu’à Oxman, pour le même prix d’entrée qu’X-Keken nous avons droit à un cocktail au bord de la piscine et le luxe des tentes piquées dans l’hacienda… Choj-ha nous l’avions déjà exploré, en étant si près il n’était pas permis de passer à côté de notre cenote fermé préféré !
Valladolid
Valladolid
Valladolid
Valladolid
Cenote X-Keken
Hacienda Oxman
Cenote Oxman
Cenote Oxman
Cenote Oxman
Cenote Oxman
Cenote Oxman
Cenote Oxman
Squattage de l’hacienda Oxman
Cenote Choj-Ha
Cenote Choj-Ha
Cenote Choj-Ha
Ruines de Cobà
Ruines de Cobà
Ruines de Cobà
Les tuches à Coba !
La boucle est terminée, il est maintenant temps de se diriger doucement vers Cancún où nous passerons une dernière nuit à Puerto Morelo dans une ambiance festive. Situé a à peine 30 minutes de l’aéroport, ce village encore « un peu » préservé du tourisme de masse nous offre de quoi savourer une dernière soirée dans un cadre de rêve à trinquer et se régaler avant de se réveiller au soleil levant face à la plage. Pour simplifier l’organisation, les 4 filles se serrent dans le van et nous serons pions de dortoir. La tente est plantée sur le sable du beach bar My Paradise. Joli nom pour une dernière nuit…
La petite famille n’aura pas été épargnée de la sortie de la zone du confort. C’est ça le meilleur ! Ils auront aligné les km, mangé du tacos de maïs, mis leurs papiers toilettes à la poubelle, vidé la cuvette au seau d’eau, fait la vaisselle par terre, senti l’odeur de fumée, pas pris de douche, dormi par terre tous les soirs, squatté des parkings, vomi du cheetos, empêché de dormir par les hurlements de singes et même été rationné sur la bouffe. Et l’ont ne parle même pas de la barrière de la langue. Le « It’s Re-me » irlandais peut désormais se coucher tranquille…
Ils ont vécu la vie de voyageurs au Mexique et c’était trop bon !! Merci de cette folie inoubliable…
Crêpes Nutella et chantilly !
Dortoir !
Et pour finir avant de partir du Mexique…
Dures émotions que de se quitter à l’aéroport, c’était si fort de se retrouver que l’on se sent bien seuls d’un coup. Fini de jouer au tour opérateur, ça laisse un sacré vide. La préparation de l’itinéraire à venir, les projections des grandes étapes, les copains de voyage, nous forcent à voir la suite avec un enthousiasme qui nous sort assez rapidement de notre torpeur. Force est de constater que la zone de confort et l’adaptation au changement se font rapidement après 4 mois sur les routes…
Avant de passer le Belize, nous voulons en profiter encore un peu et se poser quelques jours à Bacalar. En une semaine nous ne passerons aucune soirée seuls depuis ce matin du 7 janvier à l’aéroport. Quentin et Manon ont également délesté leurs proches à Cancún, on se retrouve une dernière fois à la cenote Azul avant de partager à nouveau l’expérience des tortues. A chercher ensemble un bivouac gratuit près de la plage d’Akumal, nous tomberons sur une famille française croisée quelques jours plus tôt sur Valladolid. Nous sommes forcément tout disposés à nous enivrer joyeusement ! Manu et Ludo sont bretons et voyagent avec leurs 3 enfants, dont un double de Valentine ! Avec eux un couple d’amis qui goute aussi aux joies de la courte itinérance pour encore 1 semaine. Entre toutes les bouteilles éparpillées dans nos véhicules et les fonds de frigos, c’est une grosse tablée de 12 qui met l’ambiance depuis le parking d’Akumal. C’est vraiment hors du temps comme à chaque rencontre !
Au lendemain dès 7h30, les plus courageux ont réussi à se lever pour aller snorkeler. Comme la 1ère fois, nous aurons la chance d’observer les tortues. Sauf que cette fois-ci, la plage est absolument déserte. Les vacances sont finies et ce n’est pas pour nous déplaire !
Encore des au-revoir au programme, et de nouvelles rencontres à peine installés sur Bacalar. Nous laissons Quentin et Manon, pour faire la rencontre de Juliette et Vincent puis de Simon et Sébastien. Le séjour à Bacalar prend des airs de colonie de vacances entre tous ! Le voyage rend libre et rien ne vient freiner ou parasiter les relations. Chacun est ouvert à l’autre et ça crée très rapidement des liens super sympa. On sera restés 5 jours sur la lagune à se remplir le ventre de liquide et d’un peu de solide, jouant comme des gosses avec un vrai festin de viandes grillés pour dernier repas. Nous avons même ressenti les secousses du tremblement de terre a à peine 200km d’ici, il ne fallait pas être moins 6 avant de se rendre compte que la terre tremblait vraiment !! Parmi tout ce beau monde des derniers jours, certains descendent comme nous par le Belize puis au Guatemala, on se reverra c’est sûr. D’autres retournent au nord, à Montréal. Il va falloir prévoir du temps sur août pour s’assurer de visiter chacun !
Cenote Azul
Akumal
Akumal
Akumal
Bacalar
Dernier couchant à Bacalar…
Il est maintenant temps de se décider pour la suite. Le temps à la fâcheuse tendance à passer trop vite !! Et il ne faut pas oublier d’en garder sous le coude pour s’assurer de remonter sans pression et au même rythme. Après longues et mûres réflexions, on décide de viser le Nicaragua et pas plus bas. Atteindre le Panama nous demandera d’écourter ou accélérer la découverte du Bélize, du Guatamala et du Nicaragua. Et un planning trop serré peut surtout nous brider dans l’envie de rester plus longtemps sur de belles places ou avec de belles personnes. Nous avons aussi envie de partager cette expérience avec notre prochain visiteur alors un minimum de projection s’imposait ! Prochain aéroport en vue à Managua 😉
Malgré ce bullage à Bacalar, nous avons tout de même réussi à nous remettre à niveau pour la suite du trip. Le Belize est cher, alors on charge le van en épicerie, tout le linge est propre, plié et rangé grâce au service à domicile de la lavanderia du pueblo, royal ! Plein de DEF, d’eau et de diesel, nous sommes fin prêt pour de nouvelles aventures au Bélize où nous resterons à peine 2 semaines avant le Guatemala.
Qu’on se le dise tout de suite, dans cet article ce sera surtout des photos ! Le Yucatán c’est comme une cour de récré où tu passerais tes journées en maillot de bain ! Et pas une minute pour arrêter de jouer…
Les ruines d’Uxmal
Uxmal sera notre seule étape « éducative » sur le Yucatán ! Arrivés la veille sur le site, nous sommes dans les starting-block pour visiter les ruines en premier au petit matin en mode seul au monde. Les ruines sont très prisées des circuits touristiques alors autant bien prévoir son coup, et l’avantage des « overlanders » comme nous est d’avoir un coup d’avance en dormant sur place. Les tickets d’entrée sont les plus chers que nous n’ayons jamais eu jusque là. La proximité, l’accessibilité et la beauté du site font grimper la plus-value ! Les pyramides sont superbes, une précision et une conservation incroyable des sculptures de chaque bâtiment du site. Des ruines à ne pas rater en étant dans la péninsule !
Celestún et ses flamands roses
La route nous mène ensuite au Nord-Ouest pour viser le petit village de pêche de Celestún. Au delà du plaisir de retrouver la côte, le crochet à Celestún est principalement dû à sa colonie de flamands rose. La ville possède une biosphère abritant des milliers d’oiseaux dans ses mangroves. Les eaux foisonnent de krills, minuscules crevettes roses à l’origine de la couleur, et les flamands en sont friands ! Nous poserons le van pour quelques jours sur le terrain d’Umberto. Un de ces hommes prêt à tout pour que tu t’éclates. A peine arrivés, il nous ouvre grand ses bras et nous explique comment passer entre la horde de touristes venus faire comme nous… Dès le levé du soleil, c’est avec son tuk-tuk que nous irons à la rencontre de ces formidables créatures. On est comme privilégiés dans cette biosphère à observer ainsi des flamands roses dans leur milieu naturel. Umberto nous mène dans des chemins à perdre nos tatanes dans la vase, loin des sentiers battus, son tuk-tuk affronte potholes et topes jusqu’à faire péter une bougie du moteur. Rien ne l’arrête, ni même les kilogrammes de déchets et carcasses de poissons entassés à l’entrée du site naturel. Juste à la sortie du port de pêche traditionnel, l’entrée dans la biosphère est une déchèterie à ciel ouvert !
Pour la 1ère fois depuis notre arrivée au pays, nous avons rencontré nos premiers voyageurs au Mexique (depuis on ne se quitte plus d’ailleurs…!). Quentin et Manon sont descendus depuis Montréal en octobre dernier et se font un joli trip jusqu’au Mexique avant de remonter au Canada au printemps prochain. Haut-savoyards d’origine, ils ont obtenu un permis de travail sur le Canada pendant 2 ans. Comme beaucoup de jeunes ils préfèrent voyager avant de bosser ! Dès les premières minutes le courant opère et les filles nous surprennent à parler sans fin. Dans les conversations, elles racontent en monologue leurs « aventures » ! On se rend compte seulement maintenant qu’elles n’avaient pas encore eu l’occasion de pouvoir parler ainsi en français et de partager leurs souvenirs. D’autant qu’ils évoquent le même circuit que les jeunes. La tête déborde et les voilà surexcitées !
En résumé sur Celestún, compte-tenu des apéros entre français, des petits plats cuisinés, de l’accès à la douche et du superbe terrain d’Umberto, nous avons bien pris le temps d’apprécier la brise du bord de mer. Nous avions battus notre record de jours sans voir une goutte d’eau, il était grand temps de se poser avec une douche !
En mode accéléré
Notre visite de Merida a été bien rapide. Quelques belles places où apprécier l’ambiance mexicaine mais pas de réelle tranquillité avec une circulation et une horde incessante de passants. La chaleur et le bruit nous ont rapidement chassé pour trouver refuge au frais… au cinéma ! Rodolphe et les filles n’avaient pas la patience de découvrir le dernier Star Wars à notre retour. A 2€ la place de cinéma, nous avons eu une leçon d’anglais et d’espagnol en plus du plaisir à voir le dernier de la saga. La vie sur les routes n’empêche pas un quotidien et des plaisirs simples comme à la maison !
Autre fuite à l’un des prétendants aux 7 merveilles du monde : Chichen Itzà. L’erreur à ne pas commettre : un samedi, veille de réveillon de Noël, levé tard, gros p’tit dej, baignade entre copains et enfin débarquer la fleur au fusil sur le site le plus visité au Mexique. Nous n’avions absolument pas idée de la taille du site en arrivant. L’entrée est immense, sans même atteindre le parking, un bouchon de cars et de voitures de locations nous bloque la route. Un regard croisé et c’est évident pour nous, il faut partir d’ici !! Nous avons foulé des sites remarquables, grandioses en tout intimité et pas besoin de faire toute la série des ruines archéologiques du Mexique. C’est fou comme nous avons vraiment gagné en relâche pour ne pas avoir de regret.
Noël international à Las Coloradas
Pour les fêtes de Noël, on s’établit à Rio Lagartos au nord de Valladolid. Dans la lagune et à proximité d’un lac salé rose, une seconde colonie de flamands rose vit ici. L’endroit est idéal pour rendre mémorable ces fêtes de Noël loin de nos proches. C’est tout naturellement que l’on prépare ce réveillon avec Quentin et Manon, et sur place nous ferons aussi la rencontre d’autres couples de voyageurs, argentins, américains et espagnols. Les fêtes s’annoncent internationales ! Les filles comprennent vite que l’on va parler anglais pour communiquer et qu’il n’y aura pas de partie de Times’up ce soir en français ! Entre une excursion bien négociée en lancha pour tous, une douche à l’argile et un décor royal sur notre palapa, l’ambiance est là pour rendre ce Noël exceptionnel. Les jeunes nous ont en plus réservé une surprise en offrant une piñata aux filles, leurs yeux pétillent, le Père Noël ne pouvait pas mieux trouver pour leur faire plaisir.
On est dans la place !
Le décor s’installe
Au menu crêpes et galettes
La pignata de Noël !
Le monde merveilleux des cenotes
Le cenote, c’est le truc dont tout le monde te parle en projetant un voyage sur le Yucatán. Tu essayes tant bien que mal d’imaginer le décor avec quelques descriptions. C’est alléchant forcément. Mais alors quand le fameux « trou d’eau douce » est sous tes yeux, c’est une toute autre histoire qui s’installe dans tes souvenirs pour toujours !!
Pas un cenote n’est identique à l’autre, tantôt des grottes, des caves, des trous, des puits ou bien des bassins à ciel ouvert. Quand ce ne sont pas les racines d’arbres qui pendent du ciel, ce sont des forêts de stalactites et stalagmites qui plantent le décor. Le bleu de l’eau varie en fonction de la couleur de la roche, de la végétation, de la profondeur ou de la pénétration de la lumière du soleil. A chaque coup, c’est stupeur et émerveillement. Nous avons commencé une jolie collection et à ce stade, nous sommes maintenant en mesure de faire notre liste des bests-of !! Le must en tant que voyageurs est de pouvoir dormir sur place quand c’est possible et de pouvoir apprécier le cenote en solo. Y’a pas mieux comme bain pour démarrer la journée. La négociation fait toujours partie du jeu, mais on s’est mis sans difficulté dans la peau du « pobre francès » !
Histoire de situer les cenotes que nous avons visités, nous allons quand même dresser une liste par secteur. A chacun ensuite, d’essayer de se faire une idée des lieux même si les photos sont loin de refléter l’ambiance qui se dégage de ces lieux.
Sud ouest de Mérida
Kankiriché
Pour notre 1er vrai cenote, nous ne pouvions pas rêver mieux. Il est tellement incroyable que l’on dort sur place pour nager encore et encore. La grotte n’est pas spectaculaire mais en revanche le puit de lumière offre un jeu exceptionnel dans les profondeurs de l’eau. Les rayons du soleil transpercent l’eau bleu azur sous plus d’une vingtaine de mètres, plus bas c’est le noir. A la nuit tombée avec les chauve-souris, les oiseaux virevoltent dans la grotte vide, les poissons chats reprennent leurs droits dans des eaux redevenues plates et silencieuses… C’est foutu nous sommes tombés fan des cenotes !
X-batùn et Dzonbakal
En quittant le cenote de Kankiriché, on poursuit l’exploration de ces eaux « sacrées » maya en allant explorer d’autres puits aux eaux translucides. Celle de X-batùn est un plaisir pour les yeux ! L’ensemble est envahit par la végétation, racines plongeantes dans l’eau et nénuphar à la surface. L’air de rien, elle est d’une profondeur incroyable en s’enfonçant sous la falaise. Nous avons droit à la fish-pédicure avant la quantité de petits poissons sur nos pieds. A moins d’1km de X-batùn, Dzonbakal offre une baignade moins grandiose mais à la fraiche en grotte.
Sud-est de Mérida
Depuis Mérida, il est facile d’atteindre quantité de cenotes tous différents les uns des autres. Plutôt que de gagner le bord de mer, nous préférons tracker les cenotes entre le sud de Merida et Valladolid. Nager dans ces eaux translucides est un régal, les plages nous attendrons dans le Quintana Roo.
Chelentun, Santa Cruz et Tzapakal à charrette tractée à cheval. A Homún, aucun échappatoire n’est possible, à peine arrivés les jeunes rabatteurs te sautent dessus pour te guider aux cenotes. Nombreux sont les cenotes accessibles à charrette ou via des chemins tortueux. Dans ces cas là au Mexique, la place est ouverte aux petits boulots et dans ce registre là ils savent y faire ! Les cenotes sont une aubaine pour les habitants des villages. Tous ont moyen de travailler autour de ces attractions touristiques. Conducteur de tuk-tuk, rabatteur, agitateur de foulard pour identifier le cenote, location de gilets de sauvetage, petite bouffe, la caisse de paiement, le contrôleur de tickets payés, les entretiens des abords, bref tout un tas de petits boulots qui fournissent quelques pièces au maximum de personnes. Et c’est toujours ainsi au Mexique. Dans les commerces, deux personnes emballent les courses en sortie de caisses, toujours un pour chercher à laver le pare brise, un autre pour te dire où te garer, la pompe à essence on y touche plus. En gros, soit tu as de la petite monnaie soit tu passes ton temps à refouler les personnes. Quand tu as compris le business, tu finis par entrer dans le système. On s’embarque alors avec deux jeunes qui avaient transpirés à nous courser à vélo pour proposer leur service. Ils nous guident jusqu’à une hacienda d’où part une charrette à cheval. De là, ils resteront avec nous sur le parcours des 3 cenotes souterrains. L’un d’entre eux casse sa pédale en route, qu’à cela ne tienne, il pédale d’une seule roue sur la piste cabossée sans relâcher jusqu’à ce qu’on lui propose de s’accrocher à la vitre pour le tracter.
Tza-Ujun-Cat : Grand cenote situé en plein centre de Homún. Beaucoup de monde, mais très belle grotte avec une ouverture circulaire dans le plafond donnant une belle fenêtre sur le ciel.
Oxala : Depuis ce superbe cenote abandonné, on comprend tout l’intérêt de l’entretien assurée par toutes les personnes du village. Ici, la piste de 10km n’est plus débroussaillée, le chemin semble impraticable et une fois au cenote, la végétation a dominé tout l’environnement. Malgré tout, l’eau reste aussi bleue azur. Nous y passerons une nuit au milieu de rien, seul un feu en repère dans cette nuit noire.
Dos 3 Oches : nos plus beaux cenotes sur Homùn et les moins chers ! A titre d’info, l’entrée peut aller de 1€ à 30€ ! Un puit où l’on rejoint l’eau par une échelle dressée contre la paroi verticale et juste en face sur le même terrain, une « faille » minuscule et ultra profonde pour faire des sauts de fou !
Entre Merida et Valladolid
Ikil : immense, à deux pas de Chichen itza et un parking digne d’un supermarché. Autrement dit, trois raisons de ne pas y aller ! La curiosité nous y a tout de même poussés et puis ça reste l’occasion d’un rafraichissement. Profondeur et dimension impressionnante, tout est aménagé sur cette poule aux oeufs d’or. On se croirait presque dans une piscine municipale !! Curiosité faite, nous repartons au galop pour la laisser aux autres.
Yokdzonoy : Comme Ikil en mieux !
A l’est de Valladolid sur la highway Cancun « libre »
Puebla fantasma : Roche rouge et orangée, eau émeraude. Encore une nouvelle ambiance et une bonne crise de rire le soir où nous restons dormir sur place. Les gardiens nous autorisent une visite en nocturne et pour les remercier on les garde avec nous à l’apéro autour de quelques bières. Les boissons avalées, ils ne quittent plus la table tout en restant parler entre eux en Maya. Forcément nous n’y comprenons plus rien, alors on leur sert à manger. Certains nous quittent, d’autres reviennent, ils se partagent le bon plan et tout le monde s’en amuse. Au final, nous finissons par comprendre que les jeunes arrivés sur le tard n’avait pas donné un petit billet pour payer la nuit et aucun des gars n’osaient le réclamer. La soirée se terminera sous un « cinéma en plein air » !
Choj-ha : Moment de grâce… Tout est éteint quand l’on entre dans le cenote, le générateur déconne et il fait nuit noire. Et là, seuls dans la grotte… une fois les projecteurs en marche, la magie opère. Un lac souterrain, fantastique et incroyable ! Les lumières illuminent la grotte et un lac d’eau bleue azur nous invite illico à la baignade ! C’est de loin notre plus beau cenote souterrain… Immense et rien que pour nous 6, on est comme des gosses à faire du surf dans un cenote !
Ce sera notre dernière nuit dans le Yucatán avant d’arriver à l’heure à Cancùn. Avec les jeunes, nous avons rendez vous à la même heure et au même endroit sur Cancún ! C’est tous ensemble que l’on squatte un super spot sur une plage de Puerto Morelo dans le Quintana Roo. Après un magnifique 1er levé de soleil sur la mer des Caraïbes, nous traçons à l’aéroport pour partager avec excitation et émotion de nouvelles aventures avec nos proches.
PS : Nous n’aurons jamais été aussi propres qu’au Yucatán !
Le 4ème contrôle de police depuis notre arrivée au pays est celui qui nous délestera de quelques billets… Autant les fois précédentes, les gars cherchaient bien la faute pour nous escroquer mais nous arrivions toujours à bien nous en tirer, que ce coup-ci nous étions fait au 1er coup d’oeil vers dans l’intérieur du van. Les filles ne portent pas leurs ceintures, le flic retient un sourire avant de réclamer direct 2500$Mex, soit pas moins de 125€ !! A défaut de paiement sur le champ c’est retrait de permis. Armes au poing, un gars de chaque coté de nos fenêtres, ils font tout pour nous intimider mais pas question de lâcher. Petit sermon aux enfants devant les escrocs histoire de faire bien puis mensonges enrobés de promesses pour enfin trouver un compromis à 500$Mex. On se croirait sur le marché sauf que là nous repartons sans achat.
Bienvenue dans la péninsule du Yucatan, terre d’accueil des billets blancs sur pattes.
La Jungle de Calakmul et Balamku
Le site archéologique de Calakmul était pour nous un incontournable. Il est difficile d’accès, la dernière portion de route se finit sur 60km de pistes dans la jungle, de potoholes tous les 3 mètres, des branches et des lianes qui viennent cabosser la carrosserie, le tout rythmé par trois « péages » de droits d’entrée. Qu’à cela ne tienne, ce site a la réputation d’être remarquable, authentique et plongé au fin fond de la jungle quasiment à la frontière du Guatemala.
En résumé, Calakmul se mérite mais il sait récompenser ses explorateurs ! Il faut bien compter 3h pour découvrir toute la cité pétrifiée par la forêt tropicale. Endormie pendant des siècles, les arbres sont encore partout et nombreux sont ceux qui ont poussés à même la pierre. A l’époque de son apogée courant IIIème siècle après J.C. Calakmul était une des cités majeures de la civilisation Maya. Les pyramides sont immenses, certaines se font face, d’autres se superposent pour atteindre au plus près les Cieux. Cette fois ci, il est même possible de grimper jusqu’au sommet de chacune d’entre elles. De là haut, nous dominons la canopée et paraissons soudain au bout du monde. Déjà qu’en bas nous étions seuls avec les singes araignées mais alors là haut on se demande bien comment et par où nous avons bien pu arriver ! Cette visite prend des allures de trek dans la jungle et même si il est interdit de manger, nous allons braver la règle pour nous offrir un pique-nique mémorable au pied d’un site absolument grandiose.
Le tout petit site de Balamku, sur la route principale avant la longue piste de Calakmul mérite aussi qu’on y fasse une halte. La grande citée lui fait de l’ombre mais nous avons largement apprécié un lieu où construction humaine et végétation ne font plus qu’un.
La jungle de Calakmul
La végétation recouvre tout
Un zoo dans la cenote
Après ces quelques jours autour de Calakmul, nous faisons la rencontre de notre premier Cenote. Celui d’Aguazul à Miguel de Colorado. Bien différent des images de rêves aux palettes bleues, celui-ci prend plutôt l’allure d’un lac rond au milieu de la forêt. Sans tout comprendre encore une fois, on se retrouve embarqué pour une rando tatane à monter et descendre autour des multiples miradors des deux cenotes du site alors que nous avons hâte de piquer une tête. Finalement la couleur de l’eau inspire plus au kayak qu’à la nage ! C’est que l’on devient capricieux sur la translucidité des eaux…
Rodolphe et Clem apprécieront, en tyrolienne, une vue du dessus pendant que nous les observerons d’en bas depuis notre kayak. Seuls à la surface de l’eau, nous glissons au milieu de ce zoo à observer iguanes, tortues et singes araignées.
La petite équipe qui s’occupe de ce site, s’amuse à nous laisser ici après leur journée de boulot et nous on se délecte à l’avance d’une nuit sans un bruit. Nous allons très vite apprécier ce type de bivouac à proximité des cenotes !
En chemin, nous aurons même cuisiné des empalapas depuis le jardin avec 3 générations de femmes. A chaque requête, le Mexicain tiendra toujours à apporter une réponse et la plus positive possible. Aussi dans le pueblo, quand tu demandes un coin pour manger, c’est la porte qu’on t’ouvre avec toute la chaleur et l’hospitalité qui va avec.
Un détour par Edznà
Autre temple, autre ambiance. Une cité jadis florissante avec près de 70 000 habitants ! Parce qu’il faut bien savoir que toutes ces ruines ne sont pas seulement des pyramides mais bien des cités avec de multiples bâtiments de vie collective, du terrain de jeu jusqu’au cimetière. Et à Edznà, nous mesurons bien la diversité de ces constructions. La visite est tranquille et ludique à la fois. L’herbe coupée si ras et aucun arbre sur le chemin invite à la course mais cette nudité enlève du charme aux ruines. A cumuler les sites archéologiques, on se permet le luxe de lister nos préférences.
La ville colorée de Campeche
Pour finir notre petit tour dans l’état, on s’en va flâner dans la citadelle espagnole et colorée de Campeche. Cette ville à l’emprunte coloniale a conservé toute l’architecture espagnole. C’est trop joli !! même si la pluie et la grisaille se sont invitées. Placée au bord du Golfe du Mexique, la ville fut le plus grand repère de pirates du Golfe. Les fortifications qui encerclent le quartier historique rappellent les nombreuses batailles qui ont rythmés la ville. Il aura fallu cette muraille de plus de 2km et 8 miradors pour la protéger des assauts des corsaires.
Aujourd’hui, vu d’en haut, ce ne sont plus les pirates que l’on observe mais les deux mondes qui séparent la fortification. A l’extérieur des remparts, l’animation bouillonnante de la vraie ville et à l’intérieur des rues pavés propres, brossés et foulées par les nombreux visiteurs de la péninsule. Les coccinelles se confondent parfaitement dans ce décor d’époque. Les façades des maisons sont toutes colorées aux teintes pastels, d’en haut pour certaines, il n’en reste que l’illusion crée par le mur.
Les portes des maisons sont toutes magnifiques, l’ambiance relaxe, le port de pêche a tout autant d’intérêt, la ville est vraiment agréable ! Un vrai coup de coeur « urbain » depuis le Mexique. Et c’est d’ici que nous sentons l’arrivée imminente de Noël ! Des spectacles animent la ville le soir, l’immense sapin illumine l’une des portes d’entrée à la citadelle, les enfants portent des bonnets de Père Noël… pour nous il ne manquera juste que la neige ! A l’intérieur du van, nous avons fini par fabriquer notre mini sapin en bois de bambou ! C’est parti, les filles décomptent les jours de leur calendrier en barrant d’un trait chaque jour passé avant le(s) grand(s) jour(s). Et oui, nous avons deux grandes dates sur décembre puisque le 27 une trop belle surprise nous attend puisque nous avons rendez-vous à l’aéroport de Cancùn accueillir la petite famille Mariette qui va triper le Mexique avec nous pendant quelques jours !!
Après ces bons moment en ville, les festivités de Campeche auront eu raison de nous après une nuit blanche sous la sono d’un DJ déchaîné sur calle 59. Maintenant direction les eaux bleues du Yucatàn pour se décrasser un peu !