Frontière et staphylocoque
Nous sommes les heureux parents d’une colonie de staphylocoques portés par Valentine depuis plus d’un mois et sommes désormais aux Etats Unis !
Avant de quitter le Canada, il nous fallait vite régler ce problème qui nous a déjà couté 100$ à Halifax et qui n’est pas réglé. Passer la frontière ainsi, c’était prendre le risque de payer le triple sans même se faire comprendre !!
Après 4 cliniques et 3 pharmacies, nous avons fini par trouver un médecin qui a accepté de consulter Val. Il aura fallu faire le pied de grue auprès de la secrétaire d’accueil. Au final, nous repartons avec un stock de crème antibiotique et une consultation offerte par le médecin qui préfère nous laisser nos sous à des dépenses plus fun. Val est soulagée, elle a pu poser toutes ses questions, nous aussi, il ne reste maintenant plus qu’à rester patient face à cet impétigo bulleux !! Comme si c’était bien le moment…
Les pharmacies sont un paradis pour celui qui doit se soigner sous la contrainte et continuer à nourrir son mal. A l’aide d’un caddie, chacun peut charger la mule avec des flacons de Gaviscon, Dafalgan et de soda en patientant pour la préparation de l’ordonnance.
Avant de descendre pour les USA il nous restait aussi à vider le frigo. Les agents d’immigration sont, parait-il, pointilleux sur la bouffe et comme par hasard notre frigo était plein de fruits et légumes prohibés. Pas besoin de dire que l’on n’a pas de leçon à recevoir de leur part, mais dans le rapport de force nous serons perdant !
Nous passerons finalement la frontière avec des vivres à bord mais déclarés ! Entre manger plus que d’appétit et jeter, nous avons préféré oser et ça a marché. L’agent a seulement sorti son manuel de procédures et s’est exclamé dans un langage non compréhensible. Il a gardé nos passeports, nos clefs, et zou tout le monde au guichet de frontière… ça fait tout de même un drôle d’effet. Sans même de question, il a juste numérisé photos et empruntes digitales et c’était parti pour une autorisation de 3 mois sur les states contre 24$. Les filles ont eu 3 mois supplémentaires…
Adaptation à un nouveau pays
Très rapidement, la différence culturelle se ressent, et encore plus en quittant le Canada depuis le Québec. Il nous faut vite reprendre notre anglais. Nous sommes au bord du lac Champlain, un lac qui a la tête au Canada et le reste aux Etats Unis. Le choc culturel n’est pas pour aujourd’hui, c’est encore très rural ici. Nous remarquons tout de même très rapidement le goût pour la casquette et les pick-up.
Nous avons préféré rejoindre New York City par le Vermont, prendre un bol d’air avant de croquer la grosse pomme. Et c’est depuis la station de ski « Mount Mansfield Resort » dans le State Park Smuggler’s Notch que l’on se régale des couleurs automnales. L’ascension du Mont Mansfield se fera cependant sous la pluie, le froid, les nuages, et au final une vue de purée de pois !
Au bout de quelques jours nous constatons des difficultés pour bivouaquer à notre guise. Tout est interdit et la police est sans pitié. Il nous faudra un soir de désespoir sur le parking de Walmart à Springfield, ouvert 24h/24h, pour comprendre qu’il faut se prendre en main et planifier des points de chute si l’on ne veut pas passer nos soirées à galérer sur des parkings, bercés par la mélodie des moteurs de chambre froide des énormes semi-remorques.
Pour les 15 prochains jours, nous allons donc rejoindre la Caroline du Sud en pratiquant du boondocking à Springfield, en testant le RV campground de New York, en appréciant l’hospitalité des amis d’amis à la périphérie de NY City, et de nouveau en faisant appel au boondocking à Havre de Grace et Richmond. A Washington DC, nous serons sur une exploitation de cochons ! Pour finir nous découvrirons une exploitation viticole en Caroline du Nord (via le réseau Harvest Hosts) ! Après ça nous pourrons renouer avec la nature dans les « National Forest » des deux Carolines. En définitive, nous apprécions beaucoup ce principe qui nous amène à la rencontre des américains. Et franchement, c’est un pur bonheur que de partager ces moments toujours chaleureux et généreux ! Croyez-nous, ils ont le coeur sur la main ! Pour exemple, grâce à Ruth, nous disposons désormais d’un atlas qui précise tous les points d’intérêts logistiques sur toutes les autoroutes des Etats-Unis et d’une adresse pour séjourner dans un ranch au Texas !