Salina Cruz : happy birthday sous le Pacifique
Après plusieurs semaines sans plage, nos couleurs finissent par s’estomper, il était temps de retrouver l’océan près de Salina Cruz après avoir arpenté l’état chaud et végétal du Chiapas !
Par 38°C à l’ombre, il ne faut pas longtemps pour se jeter à bras ouvert dans les rouleaux bleus du Pacifique. Les vagues se jettent avec fracas sur les deux digues qui enclavent une petite crique sur l’immense plage de Conception Bamba En contre-fort de la plage, se dresse une immense dune de sable, la plus grande et la plus haute du Mexique. La dune du Pilat n’est même pas comparable et par la chaleur qui règne, seul Rodolphe ira l’affronter ! Nous préférons partir à l’assaut des vagues en présence des pécheurs, palmes, pieux et bouées de flottaison en guise d’équipements pour une pêche en mer.
L’eau est incroyablement claire et chaude, les côtes du Pacifique rivalisent de loin avec les côtes caribéennes. S’il n’y avait pas ces fichus moucherons mordeurs ce serait un paradis. Ces saloperies vous piquent par dizaines dès le couchant du soleil et les fortes démangeaisons persistent une bonne semaine. Sans même l’espérer, nous avons accès à un puit pour se laver au sceau après la baignade et soulager ces piqûres. Clémentine est heureuse, poisson frais à la plancha sur la plage pour ses 12 ans, la voilà comblée avec une bougie sans même de dessert. On peut dire qu’elle aura fêté son anniversaire dans de bonnes conditions de confort !
La petite cabane restaurant du Blue Rock nous aura offert un panorama exceptionnel qui nous a tenu contemplatif sous la pleine lune, le levé du soleil n’aura rien à envier à cette nuit étoilée.
Sédentarisation pour Pâques à San Agustín de Huatulco
Alors que nous ne pensions plus croiser de familles en chemin, voilà qu’en arrivant sur le bivouac de El Capi, deux camping-car français sont posés face à la magnifique plage de San Agustín dans la baie de Huatulco. Le hasard a voulu que nous ne passions pas seuls les fêtes de Pâques. Et ce ne sera pas 3 familles réunies, mais jusqu’à 5 familles au total durant cette semaine sur la même plage.
Marie, Sébastien et leurs 4 enfants sont déjà sur place avec Fabien, Muriel et leurs deux filles arrivés à peine 1h avant nous. Ne tardera pas à nous rejoindre les copains du Monde est à Eux, Pauline, Lionel, Kezya et Inaya, rencontrés à Montréal 5 mois plus tôt. Viendra pour compléter la place, une cinquième famille, les Courtiseurs d’horizon, ayant déjà bouclés un périple reliant la Terre de feu à l’Alaska avant de s’installer sur Mexico. Chacune des 3 autres familles fait son trip avec des durées plus au moins variables, les 2/3 n’ayant pas de dates retours…
Nous sommes en pleines vacances scolaires pendant la Semana Santa. Les familles mexicaines ont le même programme que nous, détente et déconnade sur le sable chaud de cette superbe plage aux surprises aquatiques !!
Coté plage
Le Mexique dans son incroyable anarchie n’en finira pas de nous étonner avec des anecdotes à n’en plus finir et qui par l’habitude contribue à nous faire prendre beaucoup de recul :
– La place que nous occupons est un espace classique des plages du Mexique et des pays plus au sud. C’est un lieu proposant de l’ombre à l’abri des palapas bien lovés dans des hamacs. Généralement toilette sèche et seau d’eau à disposition. Le lieu est géré par deux frères. Nous négocions le tarif avec l’un des deux, payant seulement les deux 1ères nuitées une bouchée de pain, pour nous et la famille qui nous a rejoint. Nous ne le reverrons pas de la semaine et ne paierons aucune des nuits suivantes. Le second frère s’occupe des copains, et c’est tous les soirs qu’il viendra collecter son dû réclamant un supplément ou une avance sans jamais rien nous demander… Forcément, nous n’allions pas lui rappeler que son frère est plus léger dans sa compta !
– Le frangin et ses potes junkees jonglent entre hamacs et matelas à même le sol pendant que notre ribambelle de 10 enfants fait l’école, de la petite section à la 5ème. Le soir, forcément, ils sont claqués et regardent des dessins animés sur le sable pour se distraire.
– L’un d’entre eux, un pirate convaincu et toxico, n’en finira pas de conter des histoires aux enfants, passionnés par ces légendes d’outre-tombes. Entre des gorgées de tequila, il ira même jusqu’à deshiniber l’usage de la marijuana en faisant circuler son sachet d’herbes aux enfants toujours aussi curieux. Ils l’appelleront Jack Sparrow et sont incroyablement à l’aise avec l’espagnol.
– La citerne d’eau alimentant les familles du jour et nos besoins pour le camping finira à sec. L’eau de mer compensera ce que le jeune propriétaire refuse de payer sans avance financière de notre part.
– A la lumière de la frontale, nous iront confondre notre fille avec un enfant blond sorti de nulle part et endormi à nos côtés, sur la plage, seul. Métisse belge-mexicain, c’est l’enfant de Jack Sparrow livré à lui même de jour comme de nuit pendant que sa mère belge cuve son excès de la veille.
– Les enfants adopterons aussi trois petits mexicains beaux comme des anges. Les parents, vendeurs de bijoux sur la plage, ont certainement vu qu’ils trouvaient à nos côtés, repas et distractions. Nous étions à deux doigts d’en adopter un…
– Les déchets s’entassent malgré nos efforts pour réduire cette folie destructrice. Les mexicains raffolent de vaisselles jetables, de sacs plastiques et de canettes de sodas ou de bières. En partant, tout reste en place en attendant d’être jeté au fond d’un trou si le vent ou les chiens ne sont pas passés par là avant.
Au final, le désarroi n’est pas si pire. Nous sommes tous habitués à voir cela quotidiennement depuis plusieurs mois et les enfants sont loin d’être bousculés par tout ça. Au contraire, ils sont comme à la maison et envahissent l’espace avec leurs rires et jeux d’enfants. D’autant qu’en mode colo, les concours de tirs à l’arc, les parties de loup-garou, les soirées déguisées ou le cinéma en plein-air sont un vrai break pour nos enfants contents de jouer avec d’autres que leur fratrie.
Coté océan
Quand la température du sable ne nous fait pas sprinter pour atteindre l’eau, c’est un régal de s’offrir aux trésors de l’océan. Snorkeling, kayak, plongée, pêche et attractions locales pour profiter à 100% des plaisirs locaux. Tout le monde à l’habitude de vivre à l’extérieur, avec les moyens du bord et c’est tout naturellement que l’osmose s’installe pour ne créer aucun trouble sur de telles vacances improvisées.
Le réveil par un matin de Pâques finira d’immortaliser ces précieux moments de rencontres tout en gardant en mémoire les fantastiques levés de lune de toutes ces soirées. Les fêtes de Pâques au Mexique sont loin de ressembler à nos propagandes commerciales, ici aucun changement particulier, aucun rayon de chocolats dans les boutiques, juste des familles réunies sur les plages et balnearios. En bon français, chacune des familles avaient tout de même anticipé ce lundi de Pâques pour ses enfants en dénichant quelques chocolats ou sucettes. Réveillés au petit matin, avant la chaleur du soleil, nous avons facilement pu transformer la plage en jardin d’Eden pour nos bambins aux yeux encore collés…
Hierve el Agua
La Mex 175 relie en quelques 200km de lacets serrés, les côtes du Pacifique à la ville de Oaxaca. Valentine n’échappera pas à un petit vomi sur la route, que nous avons décidée d’avaler en une journée. Après avoir passé un col à plus de 2500m sous la pluie et 12°C de perdu, nous ne ressentons aucune envie de faire durer ce changement climatique en faisant la route sur plusieurs jours.
Nous cherchons en fait à atteindre les cascades pétrifiées de Hierve el Agua : doux mélange de cascades et de bassins suspendus sur la roche. Le site est assez petit, on n’y passe pas plus d’une journée et mieux vaut venir en semaine pour apprécier pleinement la poésie du lieu. Ces bassins ont la particularité d’être extrêmement photogéniques !! Ils résultent en fait de formations géologiques, très localisées, créées par des sources dont l’eau est sursaturée en calcium. Lorsque l’eau s’écoule, le minéral se dépose sur la roche jusqu’à constituer des couches aux hauteurs variables. C’est en quelque sort le même phénomène que pour les stalactites. La main de l’homme est venue aménager la cascade pour amplifier l’effet et permettre une baignade hors du commun. Nous dormons juste au dessus des bassins, la lumière du soir et du matin tout à nous.
Monte Albán :
La visite des ruines de Monte Albán constitue notre dernière étape dans le Oaxaca. Les pyramides sont perchées sur un plateau vert tendre, à 400m au dessus de la vallée. Monte provient d’ailleurs du mot montagne. Ce site a vu vivre deux civilisations, les Olmèques puis les zapotèques, de 500 av. J.-C. jusqu’à 600 apr. J.-C. La cité aurait accueilli jusqu’à 40 000 habitants…! Pour distraire toute cette foule, nous y avons retrouvé le fameux jeu de pelote. A cette époque, il valait tout de même éviter d’être bon sportif puisque l’issue du jeu de pelote finissait souvent en sacrifices humains pour vénérer les Dieux.
Même s’il est possible de monter aux sommets des temples pour apprécier l’ensemble des ruines, Monte Albán ne nous évoque pas la même grandeur que des sites précédemment découverts dans le Yucatan… Il faudrait le découvrir avant les autres pour monter doucement à crescendo !! Le Mexique regorge d’incroyables ruines Mayas, Zapotèques ou Olmèques, forcément il y a de quoi avoir ses préférences !