La frontière de la Baja-California Sur se trouve juste après Guerrero Negro, nous changeons encore de fuseau horaire, à présent 9h nous sépare de la France. La Baja-California (nord) va maintenant nous mener droit sur les Etats-unis par le petit poste de frontière de Tecate en passant par la Bahia Los Angeles en mer de Cortez, la côte Pacifique et la route des vins.
Côté mer de Cortez : la Bahia Los Angeles, baie sous le vent
Ecocamping Archelon
La nuit difficile de la veille a fait ressentir le besoin de sieste à l’ombre et surtout de douche chaude après tant de jours sans eau douce. Une fois n’est pas coutume, nous irons nous poser dans l’éco-camping de la Bahia Los Angeles pour bien récupérer. Le palapa est si grand et si protecteur des vents que l’on s’y installe comme à la maison. Condition idéale pour se remettre d’aplomb et rejoindre les copains qui montent en notre direction. Une seule route traverse ce désert, c’était quasiment impossible de ne pas se revoir.
Playa La Gringa
Ensemble, nous testerons les meilleurs bivouacs « pieds dans l’eau » sur la pointe de la Gringa. Dauphins au réveil, myriade de mouettes et goélands à nos côtés, l’ambiance de la baja est réellement extraordinaire. Nous jouissons ici de nos meilleurs spots mexicains malgré un vent capricieux et intense qui balaye la baie en permanence. Ce vent venant du Pacifique ne nous aura pas épargné, et c’était devenu classique de chercher à lui faire obstacle avec le positionnement de nos véhicules.
La différence d’âge des enfants n’empêchent pas les jeux et explorations en tout genre. En grandissant pendant le voyage, Clémentine a gardé plaisir à s’amuser avec les tout petits. Elle aimera tout autant partir pêcher en kayak avec Mathieu, que jouer à cache-cache avec Paul et Louis. Pour Valentine, rien n’a changé elle reste la même joueuse !
A l’image d’un désert, les journées sont chaudes, le vent souffle en rafale, et les soirées sont fraiches à peine le soleil tombé. Notre dernier spot à la Gringa aura été celui du répit permettant de clôturer notre passage à la chaleur du feu.
Campo Archelon
2 poissons pêchés chacun !
Côté Pacifique : de San Quintin à Tecate
San Quintin
Sans surprise de retour sur l’océan, le froid est au rendez-vous depuis la plage de San Quintin. Pulls et pantalons sont portés par tous les mexicains habitués à des températures moins favorables que plus au Sud. L’hôtel de la Mision Santa Maria, face à la plage, nous accueille gracieusement le temps d’une nuit. Plan idéal pour disposer d’un espace intérieur au chaud et éviter ainsi de subir les affres d’un hiver imprévu pour nos corps habitués au soleil. Hôtel chic et clientèle américaine, on se sent déjà de l’autre côté de la frontière de plus en plus proche. Ce répit est favorable pour une paperasse dont nous ne ferons pas l’exception : les impôts !
La plage est magnifique, recouverte de petites dunes aux variances de sable noir et blanc et parsemée de coquillages caractéristiques présentant une rosace en son centre. Ils sont partout par centaines, pas difficile de les dénicher.
Au cours d’une nuit fraîche, nos sens seront réveillés par un curieux petit bruit. Après inspection intérieur et extérieur du van, plus de doute, un rongeur s’est invité dans le moteur. A la lumière de la frontale, Rodolphe parvient à dénicher deux petits souriceaux bien lovés sur une mousse isolante de la batterie transformés en nid. Mettre les petits dehors pour attirer la mère n’y fera rien. Chauffage dans le système d’aération et moteur allumé non plus. On se rendort, boule quies à l’appui, en espérant juste que la souris ne s’attaque pas au système électrique. Au lendemain matin, la bestiole est toujours là. En attendant de trouver une tapette à souris on l’emmène malgré nous vers les Amériques en laissant ses petits au Mexique…
Des souriceaux dans le van !
La Ruta del Vino
Afin d’éviter l’une des plus grosses frontières terrestres au monde, nous prenons l’option d’une petite frontière voisine en empruntant la route des vins. En chemin, nous observons silencieux le travail d’une main d’oeuvre sous-payée dans des serres gigantesques qui nourrissent les supermarchés américains. Tout ce qui est produit ici est directement acheminé à la frontière, croisant en même temps le nombre considérable de migrants qui recherchent un eldorado.
Nous avons quant à nous une dernière nuit à célébrer en quittant le Mexique. Pays qui nous a totalement enchanté malgré ses dysfonctionnements coutumiers de tous.
Le hasard nous mènera sur les 8ha du domaine de Castillo Ferrer. Seule vinicola ouverte à 18h ! A peine arrivés, il nous ravit par ses arbres fruitiers et ses aménagements en bois. Les fleurs de pommiers, d’orangers, de mandariniers ou de citronniers embaument le domaine et les vins ravissent nos palais. Pour finir la dégustation, Evenado nous laissera dormir près de ses vignes et dans le courant de la soirée, il viendra nous chercher pour nous joindre à sa famille, échange précieux d’une dernière soirée que nous voulions mémorable.
Nous discuterons vignes et travail. Les faibles pluies d’hiver offrent des conditions de culture idéale pour la vigne, à elle seule elle occupe 85% de la production mexicaine, un bon chef d’équipe peut espérer 300 à 500€/mois.
Si près de la frontière nous pouvons parler du mur de Trump actuellement en cours. Pour eux, il ne servira à rien même si il faut réguler cette immigration dangereuse pour l’homme lui même. La majorité est issue de l’Amérique centrale et tous recherchent un improbable meilleur aux Etats-Unis. Ces clandestins meurent dans les trains de marchandise contrôlés par la mafia, séjournent en prison du mauvais côté de la frontière ou tombent simplement dans la misère.
Passage de frontière : retour aux States et adios Mexico !
Nous passerons la frontière avec Michelle et Robert, couple de retraité amoureux du voyage en Defender et présent en même temps que nous au poste de frontière côté Mexique. Autant il y a un grillage de 3m de haut sur des km de long qui coupe la ville de Tecate en deux, autant les agents d’immigration ne sont absolument pas regardant sur notre venue aux USA. Un passeport européen est un sésame facilitateur dans ce monde. Le passage Mexique / Etats-Unis aura été le passage de frontière le plus simple que nous ayons fait ! Aucune importation du véhicule à faire, 6$/personne, une adresse au pif à 20km d’ici et les voilà satisfait pour nous accorder de nouveau 3 mois de séjour à la conquête de l’Ouest. Heureusement qu’un ultime contrôle de police mexicaine nous aura fait vivre une dernière fois l’ambiance hors-cadre avant de retrouver la rigueur américaine. Le policier en question nous force à nous rabattre toute sirène hurlante. Nous sommes soi-disant à 110km/h au lieu des 60 réglementaire. Absolument impossible, nous lui tenons tête et proposons de discuter plutôt que de payer comme demandé. Une fois sur le bas côté, nous ne reverrons même pas le corrompu qui a préféré gagner son temps ailleurs. Ils vont nous manquer ceux là !
La Baja fût une excellente porte de sortie pour quitter pleinement le Mexique, intense et reposant à la fois. C’est un trésor de faune terrestre et marine. Les bains de mer font office de douches et permettent de s’auto-suffire sur des bivouacs exceptionnels. L’heure est maintenant venue de conquérir l’ouest des Etats-Unis. Nous sommes parfaitement dans notre tempo et nous donnons 2 mois pour atteindre l’île de Vancouver au Canada. Les filles s’étaient mises à l’espagnol avec plaisir et facilité. Nous espérons qu’elles remettront la même volonté sur l’anglais ! L’adaptation sera certainement difficile, l’arrivée dans les grandes mégapoles américaines risque de bousculer… L’aventure va changer de goût !
La péninsule de la Baja California est en réalité séparée en deux états : La Baja California Sur et la Baja-California. Plus de 1600km séparent les deux extrémités de la péninsule : Cabo San Lucas et Tijuana, ville frontière avec les Etats-Unis. Nous prendrons près de 3 semaines pour remonter vers le nord en serpentant sur la seule route principale qui traverse la Baja, la Mex 1. Longue et désertique route qui sillonne à travers tous les recoins de ce qui fût pour nous un paradis du nomade ! L’intérieur de la Baja n’a pas d’intérêt autre que son désert et le panorama offert en roulant, mais c’est surtout sur le long des côtes que se dévoile tout le potentiel du trip. Les plages côté mer de Cortez sont absolument superbes, toutes d’un bleu turquoise sous un soleil de plomb, et le côté Pacifique embarque directement en hiver sur des côtes déchiquetées par la houle.
Les plages côté mer de Cortez sur la Baja Sur
Entre La Paz, la Bahia Conception et la Bahia Los Angeles, il y en a pour tous les goûts !
La Paz : Balandra, Tecolote et les requins baleines
Une fois débarqués du bateau sur La Paz, nous filons avec Mathieu et Séverine sur la magnifique plage de Balandra. En pleine après-midi, les baigneurs sont nombreux et les nuées de mosquitos (sunfly) s’installent rapidement à la tombée du jour. Nous ne resterons pas longtemps sur cette crique où l’eau se retire à marée basse créant une immense piscine pour enfants !
Les sunflly nous feront quitter cet oasis aux eaux turquoises pour trouver refuge sur une plage voisine à Tecolote. Ici pas de mangrove, donc pas d’assaut de moustiques cannibales. La plage est si belle que nous y resterons 3 jours sans dépenser un sous. Les enfants se régalent et nous nous délectons de cette vie paisible bercée par les vagues !!
La baie de La Paz est réputée pour la présence de requins-baleines. Tous ensemble nous sortons de la plage le temps d’une après-midi pour aller nous frotter à la bête. Les enfants sont sur-emballés et nous croisons les doigts pour être sûr d’en croiser au cours de l’excursion rudement discutée avec les nombreux rabatteurs sur le port de La Paz. Nous partons en mer avec deux gars qui semblent bien maitriser leur affaire, et après une petite demi-heure de naviguation ils nous pressent direct à nous équiper, les requins sont déjà à nos côtés ! A partir de là, vont s’enchainer plus de 2h de plongées successives par groupe de 3. Le mammifère est ultra-rapide sous l’eau et à chaque interception nous ne parvenons qu’à le suivre sur 5 min. Mieux valait être bon nageur pour apprécier toutes ces poursuites aquatiques ! Se retrouver nez à nez avec la gueule béante d’un requin-baleine procure une sensation énorme, un mélange d’appréhension mêlée à une grosse dose d’excitation. Vraiment sensationnel. Sur le retour, les filles n’en reviennent toujours pas d’avoir nagé avec un requin-baleine !
Bahia Conception : make your choice !
Playa Juncalito (avant Loreto)
Peu avant d’arriver sur Loreto et la Bahia Conception, nous faisons un arrêt le temps d’une nuit sur la plage sauvage de Juncalito : crique de sable noir encerclée de cocotiers.
Playa Armenta
Playa Armenta c’est notre plage favorite sur la bahia. Grande crique isolée des snow-birds et une eau translucide pour snorkeler. Un gars un peu spécial assure son « entretien ». Nous le paierons à coup de bière pour rester ici au coin d’un bon feu. Il nous parle de meurtre ayant eu lieu ici, de lumières rouges tombant du ciel et de flammes sortant du sable, à 1ère réflexion les filles ne sont pas emballées de rester ici ! Dans la foulée, un petit couple s’ensable bien proprement sur la plage, c’est l’occasion de rapprocher les véhicules éparpillés sur la plage pour aider les malheureux et finir avec un apéro collectif.
Playa Requeson et Santispac
Deux belles plages très prisées de la Bahia. Elles n’auront pas su nous retenir… un effet parking trop important à notre goût. Ces plages font souvent le choix des fameux snow-birds et de leurs imposants RV. La Baja-California, réputée pour ses conditions climatiques ultra-favorables, favorise la ruée vers le soleil des canadiens et des américains. Préférant passer leur hiver au chaud, ils migrent comme les baleines vers une destination ensoleillée pendant plusieurs mois. Le Mexique s’est parfaitement adapté à cette migration en affichant des prix en dollars, en aménageant des palapas en bord de plage et en développant un tourisme orienté sur la mer et l’océan. En cette saison, beaucoup d’entre eux sont remontés et les plages sont quasiment désertes.
Playa El Coyote
Plage à quadruples intérêts !!
Plusieurs requins-baleines ont élu domicile dans la crique. Il est très facile d’aller les taquiner à la nage ou depuis ses propres embarcations. Avec nos petits matelas gonflables nous sommes bien moins rapides que des canoës ou paddles, mais quand à 6h du matin, un aileron se détache hors de l’eau, il devient irrésistible de ne pas tenter la filature. Et à grand coup de brasses, nous aurons réussi !
Sous la nuit noire, les plancton (pêché-mignon des requins baleines) deviennent fluorescents, rendant aussi lumineuses Les éclaboussures des poissons, magiques ! L’effet est garantie en courant dans l’eau.
Habituellement payante, elle offre du confort d’installation avec de beaux palapas mais en arrivant après 18h et en repartant avant 12h, nous pouvons profiter de la plage sans payer. Astuce d’habitués de la Bahia Concepcion !
Les pêcheurs proposent d’embarquer sur leur bateau pour découvrir les îlots voisins. Nous partons avec Bernardo qui sans s’en douter ira nous pêcher des coquillages et noix de St Jacques pour nous préparer un festin dans la lancha !! La noix fond dans la bouche, c’est un régal sans nom. Seulement à l’aide de sauce salsa, soja et citron dans un fond de bac en plastique. Bernardo peut plonger jusqu’à 10m sans bouteille et ramasser 10Kg de coquillages en 3h de temps. Vendue pour environ 2000 pesos (100€), cette pêche à risque rapporte autant qu’un salarié de station service en deux semaines.
Nager avec un requin baleine !
Les fruits de mer
Playa Escondido
Nouvelle plage aménagée en camping avec palapas au bord de l’eau. Personne à qui remettre le coût de la nuit, on s’en tire encore une fois pour rien. Très belle plage, sans aucun déchet, ni PQ volant accroché aux épines de cactus, éloignée de la route et isolée du vent. Pour la 1ère fois, nous dormirons ici toute porte ouverte sans un brin de vent qui jusque là avait l’habitude de se lever la nuit pour secouer le van. Nous sommes bien loin des vents déchainés de playa Tecolote qui avaient fait s’envoler les matelas gonflables au milieu de la nuit. Nous rencontrons plusieurs américains qui vont nous aider à tracer notre parcours sur les USA, jusqu’à nous donner des cartes routières et un atlas de l’Utah. Le must vu la quantité de National Park de cet état. Ils nous conseillent sur les meilleures scenics road de l’ouest américain pendant un apéro à la Bud. Ce soir là, ce sera même hot-dog et whisky sur la plage avec Kyle, de Los Angeles, qui voyage en moto ! Clémentine gardera surtout en souvenir sa terrible nuit d’indigestion de coquillages… Une nuit entière à vomir et à gérer courageusement ses nausées pour ne pas refaire la toiture du van.
La vie côté océan Pacifique
Guerrero Negro : pas de baleines mais des lions de mer
De la Bahia Conception sur la mer de Cortez à Guerrero Negro sur le Pacifique, nous perdons 15°C au cours d’une longue traversée du désert. Conduire sur la Baja s’est aussi jouer avec les distances, c’est classique de pas voir de stations essences sur plusieurs centaines de kilomètres.
La lagune Ojo de Liebre, juste au sud de Guerrero a la particularité d’accueillir chaque année des centaines de baleines venant d’Alaska mettre bas dans ces eaux chaudes et peu profondes. Elles y restent jusqu’à fin mars / début avril. Il est un peu trop tard dans la saison pour avoir la chance d’en observer mais optimistes nous tentons quand même de nous enfoncer vers le fond de la lagune au cas où des bateaux proposeraient encore des sorties… Pour atteindre la lagune, nous traversons d’immenses marais salants aux cristaux blancs, et une fois au campement, tout est désert. Rien, pas une âme qui vive, mis à part des nids de rapaces trouvant ici la tranquillité pour leur petits.
Rien ne sert de rester plus longtemps sur Ojo de Liebre, le lendemain nous filons sur Morro Santo Domingo, sur les conseils d’un artisan coutelier. Parait-il qu’après quelques km de marche nous pouvons trouver une colonie de lions de mer après le village de Jésus-Marie. Nous arrivons sur un minuscule port de pêche en pleine mer, désertique et très bon spot en bord d’océan ! Il nous aura fallu 3km de marche dans un territoire aride bordé par les eaux bleues de l’océan. Peu à peu, les cris des lions nous mettent sur la bonne piste, ils sont tout près ! Il leur a suffit de nous entendre pour se glisser dans l’eau et s’ébattre comme des enfants sous nos yeux. Nous aurons passé un long moment à les observer s’amuser ainsi.
S’en suivra après cette rencontre sauvage, une de ces nuits d’hiver malade que personne ne souhaiterait vivre. Une nuit de ce type, à se vider littéralement sans aucune commodités, reste une illustration parfaite des difficultés rencontrées en voyage itinérant ! Avec Valentine, nous occuperons le lit du bas pour être au plus près de ce qui sera pour nous nos toilettes, tout habillé pour résister au froid extérieur. Heureusement, au lendemain, ce sera une vieille histoire. L’intoxication était sûrement dû à un brossage de dents avec une eau datant du Salvador… Autant dire qu’après ça, le terrain était miné tout autour du van et mieux valait partir vers d’autres horizons !
Une fois n’est pas coutume, cet article traitera non pas d’un état mais de 6 petits états traversés tous assez rapidement. La remontée vers la Baja California est clairement amorcée et la route est encore longue pour atteindre Mazatlán, port d’embarquement vers la péninsule.
Mexico : Ruines de Teotihucan et Tulla de Allende
Méconnaissants encore le Mexique lors de notre 1er passage en novembre dernier, nous étions passés à côté d’un site majeur de la civilisation précolombienne ! Ce site archéologique se situe à un carrefour vers deux régions touristiques de choix, le sud à Oaxaca et l’est du pays sur la côte caribéenne, il est un passage normalement inratable ! Ce coup-ci, Teotihuacan ne nous échappera pas et c’est pour fêter mes 38 ans que nous gravirons les mythiques pyramides du soleil et de la lune. Nous ferons une tarte aux pommes au réchaud pour compléter un bon plat de pâtes ! Les filles sont heureuses de m’offrir chacune un bracelet qu’elles ont réussi à négocier gratuitement et secrètement auprès des vendeuses du site. Les élèves dépassent le maître !! Dois-je aussi dénoncer Rodolphe qui m’offrira une nouvelle paire de solaire échangée contre mes anciennes usées au Décathlon de Querétaro ? A ça, il ajoute même de nouvelles savates trouvées sur la plage, à ma taille, quelle chance ! La famille ne manque vraiment pas de ressources…
Pour en revenir à Teotihucan, la ville aux quartiers résidentiels a été construite vers les 200 avant J.-C. pour rester habitée jusqu’au VIIème siècle. A sa grande époque la cité pouvait compter 200 000 habitants. Aujourd’hui, le site est superbement bien restauré, proposant musées, observations de fresques colorées, multiples tunnels menant à la citadelle et possibilité même de gravir les principales pyramides et contempler la cité dans toute ses dimensions.
Pour apprécier au mieux la visite, nous mettons le réveil au petit matin pour franchir ses portes avant l’arrivée en masse de tous les visiteurs à venir. En dormant à 5 min à pieds de l’entrée 2, nous gagnons en temps de sommeil 😉 A cette heure-ci, il est aussi possible d’assister à l’envol d’une bonne dizaine de montgolfières qui offrent une vue imprenable sur le site au levé du soleil.
Historiquement, la pyramide du Soleil haute de 65m a été construite sur une grotte d’origine volcanique, symbolisant ainsi l’accès au monde des morts. Pour rejoindre la seconde plus haute pyramide du site, il faut déambuler sur la très large allée des Morts, artère principale de Teotihucan où tout est quasi parfaitement symétrique. Pour rejoindre la pyramide de la Lune et La Citadelle à l’autre bout de l’allée, compter pas moins de 3km !
Pour parfaire cette journée, on enfile quelques km afin d’atteindrer un autre site archéologique connu pour ses célèbres guerriers à Tulla de Allende. Il est finalement tôt dans l’après-midi, tout le monde se sent de continuer dans cette lancée pour finir la soirée les pieds sous la table conviviale de Didier et Delphine à Quérétaro à seulement une heure de Tulla.
Quérétaro : break chez les Haecker
Cinq mois plus tard, nous revoilà déjà à Querétaro chez les Haecker qui nous avaient si bien chouchouté en novembre dernier. Les enfants sont heureux de se retrouver, nous aussi et le van a besoin d’une révision chez volkswagen après 25 000 km de bons et loyaux services. Juste un changement d’huile sous l’oeil du pilote et un sacré coup de propre : le voilà comme neuf. Entre les soirées, les rencontres, les p’tits déjeuners piscine et les repas gourmands c’est tout le monde qui est regonflé à bloc au final !
La route vers Guanajuato nous appelle, ce coup-ci on se sépare pour de bon. L’installation mexicaine de nos voisins de Tresserve se passe plus que mieux, on est pas prêt de les revoir de si tôt !
Guanajuato : la ville aux milles couleurs
Ce retour dans le van après quelques jours de « repos » nécessite une adaptation de l’humeur générale. Fini les filets mignons et les lasagnes de Didier, c’est l’heure de retrouver notre pain de mie « bimbo » favori pour l’encas de la journée… difficile de s’habituer au confort !
Mais voilà à peine arrivés, la ville accrochée à la montagne, nous saute aux yeux par ses couleurs chaudes et unies ! C’est superbe et le regain tant espéré nous gagne pour serpenter dans cet arc en ciel qui s’est éclaté sur toutes les façades !
Au coeur de la ville, les parcs accueillent familles, musiciens et orchestres pour apporter une atmosphère douce et chaleureuse. Guanajuato est jeune, dynamique, surprenante et fascinante même ! La ville est sur deux niveaux. Les véhicules circulent en sous-sol entre tunnels et chaussées serrées. La vie s’anime à la surface entre les ruelles colorées et bâtisses ancestrales. Seulement, se promener sur Guanajuato sous-entend faire souffrir ses mollets. Tout est construit à flanc de montagne et des escaliers sont aménagés pour se faufiler entre les maisons chatoyantes.
A se perdre dans ce dédale de petites rues, nos pas nous mènerons dans le musée le plus horrible jamais visité : le musée des momies. Juste un cauchemar. Pour l’histoire : dans le courant du 19ème siècle, les familles ont eu à payer un impôt pour conserver leurs défunts dans le cimetière municipal. Les plus pauvres ont du se résoudre à les exhumer. A l’ouverture des tombes, il est apparu nombre de corps momifiés naturellement. Petit à petit, ils ont fait l’objet de la curiosité des visiteurs pour quitter les catacombes et se retrouver dans un musée. Aujourd’hui, il est possible de s’offrir un porte-clé de fœtus momifié en guise de souvenir à Guanajuato… La visite du musée consiste à se retrouver face à face avec une bonne cinquantaine de cadavres séchés, à en voir tous les poils des pubis persistants. Tout est dit ! Nous aurons largement préféré faire nos emplettes dans le vieux mercado de la ville datant de 1810. Les plus connaisseur reconnaitront la main de Gustave Eiffel, pas nous… Le retour à la maison se fera à l’aide du funiculaire, disons que c’était pour jouir d’une vue unique plus que pour reposer nos pieds.
Toutes les couleurs et toute l’énergie de Guanajuato viennent réveiller notre âme de nomade qui s’était endormie dans le confort moelleux de Querétaro. Ce soir, nous dormirons face à un superbe panorama depuis le belvédère de Pipila. Ok, nous obéirons et ferons pipi là avant de nous coucher.
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Jalisco : Rio Caliente, la rivière multifonction
En quittant Guanajuato, nous apercevons quantité d’usines japonaises, coréennes et allemandes. Beaucoup d’industries de l’automobile font le bassin de l’emploi avec nombres d’expatriés installés dans la région. Pour ne pas bousculer tout ce petit monde, les panneaux de signalisation sont traduits en trois langues…
Avant de viser la côte, nous faisons escale au bord du Rio Caliente pas bien loin de Guadalajara. L’eau chaude de cette rivière a un effet radical et relaxant sur nos corps ! L’eau du Rio est chauffée par l’activité volcanique de la région de Jalisco. Elle s’est montrée multi-fonctionnelle pour notre quotidien : vaisselle, douche, massage, sieste.
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Nayarit : San Blas et sa mangrove
Pour atteindre les plages de San Blas, nous devons nous résoudre à quitter notre bain. La direction nous fait emprunter la route touristique de la Tequila en traversant la ville du même nom. Des champs d’agaves à perte de vue ! Ne s’appelle Tequila que les alcools issus de cette région. A savoir tout de même que la majorité de cette production est exportée pour une consommation étrangère. Bière ou autres boissons bon marchés sont préférées des mexicains les plus modestes.
La chaine volcanique du Jalisco est également clairement perceptible par les coulées de lave et minis cônes qui fleurissent entre les cultures de cactus et de cannes à sucre. La route vers San Blas, nous mène vers des paysages verdoyants. Les manguiers sont partout et largement irrigués par les eaux de la mangrove. L’océan est tout proche !
Perla et sa fille Perlita nous ont réservé un superbe accueil depuis leur terrain en bord de plage. Comme beaucoup d’autres places de ce type déjà faite, elles mettent à dispo tables et palapas pour profiter de la plage à l’abri du soleil. Les yeux bleus de Valentine font encore fureur, comme ses cheveux. Nombreuses sont les personnes qui flattent Valentine (et son papa). Rassurez vous cela ne participe pas à l’enorgueillir, bien au contraire ! Nos hôtes connaissent d’autres copains de route s’étant déjà arrêtés ici et nous racontent tout sur la ponte de tortues vu qu’une petite association est acollée à leur terrain. La seule ombre à ce tableau est toute petite et vorace : le fameux sunfly, les chiquitos comme ils les appellent ici. Nous on parle de moucherons mordeur, une armée cannibale qui sort au soleil couchant.
Venir sur San Blas, c’est aussi découvrir une mangrove et une faune incroyable, crocodiles, aigrettes, spatules rosées, etc. même pas besoin de faire une sortie en lancha pour observer cette vie animale. En remontant au nord, nous passerons une dernière nuit dans le Nayarit à Teacapa, soleil couchant et piscine avant d’arriver au port de Mazatlàn. En même temps que nous, séjourne sur l’hôtel un séminaire religieux. Le groupe s’enlace, danse, se masse, chante : la foi rend heureux ! Le groupe devait quitter l’hôtel vers 17h « mas o menos », à minuit ils sont toujours à faire des slows au bord de la piscine, la ponctualité mexicaine dans toute sa splendeur. L’histoire ne nous dira pas où ils ont dormi, mais au petit matin c’est un hôtel fantôme que nous avons quitté. Avant de partir, Clémentine apprendra en discutant avec une salarié de l’hôtel qu’il est possible d’être mère de 4 enfants dont un ainé de 17 ans à seulement 30 ans. Une réalité ordinaire au Mexique qui fera bien rire notre jeune femme à voir les yeux ahuris de Clémentine.
Sinaloa : Mazatlán, embarquement immédiat !
Se rendre en Baja California nécessite d’embarquer pour 18h de traversée sur la mer de Cortès. Deux options sont au choix du voyageur véhiculé : Baja Ferries le plus cher, bateau de croisière avec obligation de cabine et TMC, cargo pour le frêt avec possibilité de dormir dans le van. On saisit forcément la 2ème option moins couteuse. Seul inconvénient, rien ne garanti une place sur le pont supérieur, hors de la cale et des pots d’échappement. La règle c’est « premier arrivé, premier servi ». Autant dire qu’à ce jeu là, nous ne sommes pas les derniers. Un bateau TMC est prévu pour le lendemain après 3 jours sans avoir eu de traversée. Le prochain est prévu dans 3 jours. Il ne faut pas le rater. Sans réservation et pour assurer toutes nos chances, nous dormons sur le parking du port. De la ville, des buildings pointent vers le ciel, la plage les borde sur des km, même le maleçon à l’américaine est là pour visiter Mazatlán.
Nous craignions une nuit bruyante rythmée par les va-et-vient des trucks, mais rien, juste du silence et de la fraicheur pour être frais et dispo à la pesée de 8h. Le café n’est même pas avalé que nous sommes déjà devant la balance obligatoire attendant le gars de service. Au guichet ça s’annonçait mal, le bateau était soit disant complet. Après avoir suivi toutes les procédures, nous arrivons finalement à obtenir nos tickets d’embarquement. Maintenant, il ne reste plus qu’à faire le pied de grue pour s’assurer de stationner sur le pont supérieur du bateau et avoir une vue qu’aucune cabine n’aurait pu nous offrir !
Nous nous étions préparés à passer une longue journée, mais pas à ce point. Il aura fallu pas moins de 8h d’attente entre la pesée obligatoire et l’embarquement. Rodolphe sur la zone de chargement, et nous dans un 2m x 2m à l’ombre dans l’espace extérieur réservé aux passagers. Hugo et sa femme, missionnaire de Dieu, nous tiennent compagnie et entretiennent ainsi notre espagnol. A 16h, de l’agitation enfin, le balai de camions ouvre une place pour le van. Rodolphe peut alors venir nous chercher avant d’entrer à son tour dans l’antre du cargo. Un ascenseur monte le van avec nous à son bord et mieux qu’en rêve, quelques manoeuvres vont le faire se caler dans un minuscule costume taillé sur mesure. La cabine avec vue sur mer est installée. L’excitation fait oubliée les heures de patience, les routiers nous partage leurs bières et offrent des glaces aux filles. La croisière peut démarrer ! Au même moment, nous recevons un message d’une famille française qui sait que nous embarquons pour la Baja, la magie des réseaux sociaux ! Elle souhaite quelques renseignements sur les modalités de traversée. Ils sont à 30 min de Mazatlán. Le retard du bateau est en leur faveur, ni une, ni deux, nous opérons avec brio une négociation avec le capitaine et en moins de temps qu’il n’en faut, leur camping-car occupera les derniers mètres carrés de libre qu’il restait dans la cale. Nous faisons ainsi connaissance avec Mathieu, Séverine, Paul et Louis. Avant de nous coucher serrés à 4 en bas dans notre chambre avec terrasse, nous passerons une excellente soirée avec nos nouveaux potes partis pour un tour du monde sur 4 ans.
Au réveil, sur les flots, c’est avec le sourire aux lèvres que tout le monde ouvre ses yeux pour admirer la vue. La bateau nous a bercé sur un matelas bleu pour nous mener à La Paz sans aucune perturbation. C’était une nuit incroyable où dans les petits réveils nocturnes chacun se réjouissait de pouvoir admirer la myriade d’étoiles dans la nuit noire d’une nouvelle lune. Juste grandiose. Baja California, nous sommes là !!
Après plusieurs semaines sans plage, nos couleurs finissent par s’estomper, il était temps de retrouver l’océan près de Salina Cruz après avoir arpenté l’état chaud et végétal du Chiapas !
Par 38°C à l’ombre, il ne faut pas longtemps pour se jeter à bras ouvert dans les rouleaux bleus du Pacifique. Les vagues se jettent avec fracas sur les deux digues qui enclavent une petite crique sur l’immense plage de Conception Bamba En contre-fort de la plage, se dresse une immense dune de sable, la plus grande et la plus haute du Mexique. La dune du Pilat n’est même pas comparable et par la chaleur qui règne, seul Rodolphe ira l’affronter ! Nous préférons partir à l’assaut des vagues en présence des pécheurs, palmes, pieux et bouées de flottaison en guise d’équipements pour une pêche en mer.
L’eau est incroyablement claire et chaude, les côtes du Pacifique rivalisent de loin avec les côtes caribéennes. S’il n’y avait pas ces fichus moucherons mordeurs ce serait un paradis. Ces saloperies vous piquent par dizaines dès le couchant du soleil et les fortes démangeaisons persistent une bonne semaine. Sans même l’espérer, nous avons accès à un puit pour se laver au sceau après la baignade et soulager ces piqûres. Clémentine est heureuse, poisson frais à la plancha sur la plage pour ses 12 ans, la voilà comblée avec une bougie sans même de dessert. On peut dire qu’elle aura fêté son anniversaire dans de bonnes conditions de confort !
La petite cabane restaurant du Blue Rock nous aura offert un panorama exceptionnel qui nous a tenu contemplatif sous la pleine lune, le levé du soleil n’aura rien à envier à cette nuit étoilée.
Sédentarisation pour Pâques à San Agustín de Huatulco
Alors que nous ne pensions plus croiser de familles en chemin, voilà qu’en arrivant sur le bivouac de El Capi, deux camping-car français sont posés face à la magnifique plage de San Agustín dans la baie de Huatulco. Le hasard a voulu que nous ne passions pas seuls les fêtes de Pâques. Et ce ne sera pas 3 familles réunies, mais jusqu’à 5 familles au total durant cette semaine sur la même plage.
Marie, Sébastien et leurs 4 enfants sont déjà sur place avec Fabien, Muriel et leurs deux filles arrivés à peine 1h avant nous. Ne tardera pas à nous rejoindre les copains du Monde est à Eux, Pauline, Lionel, Kezya et Inaya, rencontrés à Montréal 5 mois plus tôt. Viendra pour compléter la place, une cinquième famille, les Courtiseurs d’horizon, ayant déjà bouclés un périple reliant la Terre de feu à l’Alaska avant de s’installer sur Mexico. Chacune des 3 autres familles fait son trip avec des durées plus au moins variables, les 2/3 n’ayant pas de dates retours…
Nous sommes en pleines vacances scolaires pendant la Semana Santa. Les familles mexicaines ont le même programme que nous, détente et déconnade sur le sable chaud de cette superbe plage aux surprises aquatiques !!
Coté plage
Le Mexique dans son incroyable anarchie n’en finira pas de nous étonner avec des anecdotes à n’en plus finir et qui par l’habitude contribue à nous faire prendre beaucoup de recul :
– La place que nous occupons est un espace classique des plages du Mexique et des pays plus au sud. C’est un lieu proposant de l’ombre à l’abri des palapas bien lovés dans des hamacs. Généralement toilette sèche et seau d’eau à disposition. Le lieu est géré par deux frères. Nous négocions le tarif avec l’un des deux, payant seulement les deux 1ères nuitées une bouchée de pain, pour nous et la famille qui nous a rejoint. Nous ne le reverrons pas de la semaine et ne paierons aucune des nuits suivantes. Le second frère s’occupe des copains, et c’est tous les soirs qu’il viendra collecter son dû réclamant un supplément ou une avance sans jamais rien nous demander… Forcément, nous n’allions pas lui rappeler que son frère est plus léger dans sa compta !
– Le frangin et ses potes junkees jonglent entre hamacs et matelas à même le sol pendant que notre ribambelle de 10 enfants fait l’école, de la petite section à la 5ème. Le soir, forcément, ils sont claqués et regardent des dessins animés sur le sable pour se distraire.
– L’un d’entre eux, un pirate convaincu et toxico, n’en finira pas de conter des histoires aux enfants, passionnés par ces légendes d’outre-tombes. Entre des gorgées de tequila, il ira même jusqu’à deshiniber l’usage de la marijuana en faisant circuler son sachet d’herbes aux enfants toujours aussi curieux. Ils l’appelleront Jack Sparrow et sont incroyablement à l’aise avec l’espagnol.
– La citerne d’eau alimentant les familles du jour et nos besoins pour le camping finira à sec. L’eau de mer compensera ce que le jeune propriétaire refuse de payer sans avance financière de notre part.
– A la lumière de la frontale, nous iront confondre notre fille avec un enfant blond sorti de nulle part et endormi à nos côtés, sur la plage, seul. Métisse belge-mexicain, c’est l’enfant de Jack Sparrow livré à lui même de jour comme de nuit pendant que sa mère belge cuve son excès de la veille.
– Les enfants adopterons aussi trois petits mexicains beaux comme des anges. Les parents, vendeurs de bijoux sur la plage, ont certainement vu qu’ils trouvaient à nos côtés, repas et distractions. Nous étions à deux doigts d’en adopter un…
– Les déchets s’entassent malgré nos efforts pour réduire cette folie destructrice. Les mexicains raffolent de vaisselles jetables, de sacs plastiques et de canettes de sodas ou de bières. En partant, tout reste en place en attendant d’être jeté au fond d’un trou si le vent ou les chiens ne sont pas passés par là avant.
Au final, le désarroi n’est pas si pire. Nous sommes tous habitués à voir cela quotidiennement depuis plusieurs mois et les enfants sont loin d’être bousculés par tout ça. Au contraire, ils sont comme à la maison et envahissent l’espace avec leurs rires et jeux d’enfants. D’autant qu’en mode colo, les concours de tirs à l’arc, les parties de loup-garou, les soirées déguisées ou le cinéma en plein-air sont un vrai break pour nos enfants contents de jouer avec d’autres que leur fratrie.
Coté océan
Quand la température du sable ne nous fait pas sprinter pour atteindre l’eau, c’est un régal de s’offrir aux trésors de l’océan. Snorkeling, kayak, plongée, pêche et attractions locales pour profiter à 100% des plaisirs locaux. Tout le monde à l’habitude de vivre à l’extérieur, avec les moyens du bord et c’est tout naturellement que l’osmose s’installe pour ne créer aucun trouble sur de telles vacances improvisées.
Le réveil par un matin de Pâques finira d’immortaliser ces précieux moments de rencontres tout en gardant en mémoire les fantastiques levés de lune de toutes ces soirées. Les fêtes de Pâques au Mexique sont loin de ressembler à nos propagandes commerciales, ici aucun changement particulier, aucun rayon de chocolats dans les boutiques, juste des familles réunies sur les plages et balnearios. En bon français, chacune des familles avaient tout de même anticipé ce lundi de Pâques pour ses enfants en dénichant quelques chocolats ou sucettes. Réveillés au petit matin, avant la chaleur du soleil, nous avons facilement pu transformer la plage en jardin d’Eden pour nos bambins aux yeux encore collés…
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Hierve el Agua
La Mex 175 relie en quelques 200km de lacets serrés, les côtes du Pacifique à la ville de Oaxaca. Valentine n’échappera pas à un petit vomi sur la route, que nous avons décidée d’avaler en une journée. Après avoir passé un col à plus de 2500m sous la pluie et 12°C de perdu, nous ne ressentons aucune envie de faire durer ce changement climatique en faisant la route sur plusieurs jours.
Nous cherchons en fait à atteindre les cascades pétrifiées de Hierve el Agua : doux mélange de cascades et de bassins suspendus sur la roche. Le site est assez petit, on n’y passe pas plus d’une journée et mieux vaut venir en semaine pour apprécier pleinement la poésie du lieu. Ces bassins ont la particularité d’être extrêmement photogéniques !! Ils résultent en fait de formations géologiques, très localisées, créées par des sources dont l’eau est sursaturée en calcium. Lorsque l’eau s’écoule, le minéral se dépose sur la roche jusqu’à constituer des couches aux hauteurs variables. C’est en quelque sort le même phénomène que pour les stalactites. La main de l’homme est venue aménager la cascade pour amplifier l’effet et permettre une baignade hors du commun. Nous dormons juste au dessus des bassins, la lumière du soir et du matin tout à nous.
Monte Albán :
La visite des ruines de Monte Albán constitue notre dernière étape dans le Oaxaca. Les pyramides sont perchées sur un plateau vert tendre, à 400m au dessus de la vallée. Monte provient d’ailleurs du mot montagne. Ce site a vu vivre deux civilisations, les Olmèques puis les zapotèques, de 500 av. J.-C. jusqu’à 600 apr. J.-C. La cité aurait accueilli jusqu’à 40 000 habitants…! Pour distraire toute cette foule, nous y avons retrouvé le fameux jeu de pelote. A cette époque, il valait tout de même éviter d’être bon sportif puisque l’issue du jeu de pelote finissait souvent en sacrifices humains pour vénérer les Dieux.
Même s’il est possible de monter aux sommets des temples pour apprécier l’ensemble des ruines, Monte Albán ne nous évoque pas la même grandeur que des sites précédemment découverts dans le Yucatan… Il faudrait le découvrir avant les autres pour monter doucement à crescendo !! Le Mexique regorge d’incroyables ruines Mayas, Zapotèques ou Olmèques, forcément il y a de quoi avoir ses préférences !
Nous faisons notre retour au Mexique par les montagnes du Chiapas. Sortir du Guatemala par la frontière de Cuauntémoc après Atitlán fut la pire route jamais traversée depuis notre départ. Une circulation de dingues, des lacets, de la pollution et des toppes à n’en plus finir. Heureusement que le passage de frontière fut qu’une simple formalité n’ayant pas interrompu l’autorisation de circulation du van. Cependant, l’arrivée dans le Chiapas est la plus belle des récompenses que l’on pouvait attendre. Avec son abondance d’eau au coeur de la jungle, c’est à notre goût l’un des états les plus remarquables du Mexique. Son histoire Indienne et ses révolutionnaire zapatistes le rende encore plus unique.
Lagos de Colón
Aussitôt après les formalités de passage administratifs, nous nous dirigeons directement sur les lagos de Colón. A peine une heure de route et nous voilà au paradis.
De l’eau partout !! Atitlán et ses eaux polluées laissent place aux eaux translucides qui se déversent de tout part sur les lagos de Colón. Les habitants du village nous disent même pouvoir la boire ! Il y a tellement d’eau que l’on traverse des rio débordant sur les voies pavées. Entre cascades, bassins, rivières, torrents, c’est un vrai centre aquatique naturel et préservé d’où les familles mexicaines se réunissent pour camper le temps du weekend. On se pose au bord de la rivière, les pieds dans l’eau… Température douce, nuit calme et étoilée, tout pour se remettre d’une longue journée route et passage de frontière.
Ah dire la vérité, et le ressentir comme une évidence aujourd’hui, le Mexique déborde de petits paradis à l’eau pure et c’est un énorme plaisir de s’y frotter à nouveau. Un petit tour au supermarché de Comitán, pour remplir le van à sec, nous rappelle combien le Mexique se détache de ses voisins d’Amérique centrale. Pays à deux vitesses, il ne rivalise pas encore avec les USA et le Canada, mais il paraît largement moins pauvre que le Guatemala et les pays plus au sud.
Les 5 cascades d’El Chiflón
Tout près de Comitán de Domínguez, il existe un lieu aux eaux turquoises chutant de cascades allant de 25 à 120m de haut !
Une fois sur place, il nous faut pas longtemps pour voir qu’El Chiflón est un mix entre Semuc Champey au Guatemala et Agua Azul, site ultra-touristique du Chiapas. A la seule différence qu’en amont de ce rio bleu turquoise, le visiteur peut aussi s’enchanter des cascades aussi différentes les unes que les autres. A condition par contre d’en faire l’ascension sous un soleil écrasant.
En ce dimanche, toutes les familles sont réunies à l’ombre des palapas. Le site est bondé mais couleur locale. A croire que le site d’Agua Azul est réservé aux touristes étrangers ! Sur El Chiflón, aucun rabatteur, aucun marchand, juste des places où se réunissent petits et grands dans un cadre distrayant et grandiose à la fois. Le site est si bien que nous pouvons poser le van au bord de la rivière avec barbecue et palapa pour habiller notre soirée en mode retour à la nature…
Las Guacamayas et les ruines Maya de Yaxchilan
Depuis El Chiflón, nous repartons au sud sur la Ruta Maya qui longe la frontière avec le Guatemala. La route s’enfonce en lacets dans un paysage verdoyant en plein territoire zapatiste. L’ambiance chaude et éclatante de la jungle est vraiment notre favorite. Les kilomètres qui nous attendent pour faire cette boucle de Chiapas sont largement motivés par ce dernier appel de la jungle et de sa faune. Plus au nord du pays, ce sera le retour à la poussière, alors c’est maintenant ou jamais.
Les postes militaires se succèdent en chemin allant du contrôle de passeports à la fouille intégrale du véhicule. Les filles détestent que la police ou les militaires les sortent en pleine lecture. Et nos 1ers réflexes sont systématiquement de planquer boissons et vivres frais.
Las Guacamayas est un tout petit village au coeur de la jungle du Chiapas. Il sera une étape avant de rejoindre les ruines Maya de Yaxchilan. Notre bivouac, nous permet de se réveiller à nouveau par les cris des singes hurleurs. Au petit déjeuner, les aras survolent nos têtes tandis que les filles jouent avec la petite Kyla de 15 mois qui voyage avec ses parents depuis le canada. Le spot iOverlander font toujours les rencontres. Las Guacamayas est une porte sur une nature luxuriante. Le large rio qui borde le village rappelle des paysages d’Afrique. Femmes et enfants pêchent le poisson à la bouteille sous les cris des singes omniprésents. Une nouvelle fois, Rodolphe est photographié avec des jeunes filles qui veulent être à ses côtés. Un peu comme Valentine mais avec moins de facilité tactile, les yeux de Rodolphe plaisent aux locaux !
Une piste cabossée nous mène ensuite à Frontera Corozal. Village d’accès aux ruines par les dizaines de lanchas qui accompagnent les visiteurs venus se perdrent jusqu’ici. Nous trouvons notre compte auprès d’un petit hôtel avec accès aux services et mise à disposition d’une lancha pour se rendre aux ruines Mayas au soleil couchant. De part notre expérience, la faune est toujours plus déchainée à l’aube ! Le rio qui borde Frontera Corozal fait la frontière avec le Guatemala. Et comme de part hasard, pendant notre traversée, des hommes interpelleront notre bateau à grands cris et bras levés. « On sait pas nager » disent-ils. « Pouvez-vous juste nous faire traverser ? ». Il s’agit en fait de migrants honduriens souhaitant atteindre les USA en train de marchandise et travailler pour une misère vitale à leur famille. On décide de les joindre à nous pour les amener un peu plus loin sur la rivière et assez près d’un village pour leur épargner des heures de marche dans la jungle. Le jaguar rode la nuit dans ces parages… A discuter avec ces 8 hommes de tout âge, les filles découvrent de nouvelles réalités : le travail illégal, l’immigration clandestine, la survie… En se quittant, les gars nous remercierons avec la grâce de Dieu et le guide de lancha ne se privera pas de leur demander 50 pesos chacun…
Au bout d’une heure, le bateau nous dépose aux pieds du site Maya. Le site de Yaxchilan n’est pas particulièrement remarquable, mais sa situation en pleine jungle en font un site préservé et procure une visite très agréable. Toucans, aras, singes et même crocodiles, toute une faune à portée de mains. C’est un crochet qui valait largement le détour !
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Las Nubes
La route qui ramène au nord à San Cristobál délimite la frontière entre le Guatemala et le Mexique. Cela conduit à une bonne dizaine de postes militaires qui filtrent toutes ces nombreuses opportunités de passage clandestin. Entre les migrants et les trafics de drogue, les militaires ont de quoi s’occuper. On avance tranquillement entre fouilles et interrogatoires vers un paradis à Las Nubes. En chemin, nous ne sommes plus surpris de devoir payer des taxes pour la qualité de la route. Les hommes sont affublés d’un gilet affichant « Police », cousu main ou acheté chez au chinois du coin. Ce jour-ci, un collectivo devant nous, décide de défoncer la cordelette qui fait office de barrage. L’occasion est parfaite d’observer la stratégie de nos soit-disant policier. Et ça n’y coupe pas, les gars sortent leur talky-walkies et une course poursuite s’engage entre le mini-bus et deux hommes en scooter. Très drôle ! De notre côté, on se contente seulement de discuter le prix de moitié.
Une fois arrivés à Las Nubes, posés dans le balneario, c’est encore un nouveau spectacle de la nature. Les toucans sont des dizaines sur les arbres qui nous entourent. Les eaux sont bleues turquoises et s’engouffrent en tourbillon dans des crevasses où mieux vaut ne pas tomber. Ce coup-ci, les tourbillons sont clairement visibles, on ne se risque pas dans les bassins retenant la leçon d’El Chiflon et c’est bien sagement que l’on se baigne dans l’espace prévu à la baignade. C’est après coup que nous avons appris qu’il était dangereux de se baigner en dehors des zones de baignades à El Chiflón. Cela n’empêchera pas de se retrouver nez à nez avec un serpent nagouillant aussi comme nous avec beaucoup plus de fluidité que nous.
Nous sommes en pleine vacances de la Semana Santa. Le balneario affiche complet. Les mamies campent ou dorment dans les voitures avec enfants et petits enfants. L’esprit familial est systématiquement présent…
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San Cristobal de las Casas : ville culturelle du Chiapas
Ce pueblo magico, perché à plus de 2000m. marque l’époque coloniale espagnole du Mexique. C’est ici qu’à eu lieu une révolution entre l’armée zapatiste et le gouvernement mexicain dans les années 1980. A l’époque ce groupe révolutionnaire politico-militaire représente et défend les droits des populations paysannes dans l’état le plus pauvre du Mexique. Ils font le choix d’assumer par leurs propres moyens la construction de leurs infrastructures, système de santé, d’éducation ou encore de production agricole. Ces rebelles refusant la paix, ont aussi tendance à trouver quelques fonds monétaires dans les poches des badauds interceptés sur les routes. Les situations pouvant parfois dégénérer au drame… la route la moins fréquentable étant celle reliant Palenque à San Cristobál. Pour nous rien de palpable mis à part quelques panneaux dans les villages précisant l’entrée en territoire zapatiste. Aujourd’hui, la lutte s’essouffle et des poupées « zapatistes » se vendent même dans les boutiques ! Ce mouvement a crée un détournement marketing.
Nous avions beaucoup entendu parler de San Cristobál. Cette ville plaît aux voyageurs et nous étions assez impatient de la découvrir de nos propres yeux. Seulement, une fois arrivés, rapidement quelque chose nous dérange ici. Une sorte de clivage, assez fort, trop marqué. Femmes et enfants indiens à la tenue traditionnelle vendent des babioles faites mains face aux échoppes chics des ruelles. C’est comme si la culture et l’histoire étaient restées accrochées aux plus démunis alors que la classe supérieure s’en est désencombrées pour chercher un style plus américanisé. La ville est cependant très belle, bien entretenue, façades coloniales refaites à neuf. C’est pas surprenant en sachant que beaucoup d’étrangers investissent ici dans le commerce ou la restauration.
Il est difficile de trouver un bon spot pour passer nos nuits sur San Cristobal mis à part un ranch tenu par un américain. Aucune négociation possible. Et n’étant pas adepte des parkings de supermarché, on restera sur le ranch mais seulement une nuit. Compte-tenu du prix, nous userons tout de même de la cuisine à disposition pour une soirée galettes / crêpes ! A la nuit tombée, les températures sont si fraîches que nous retrouverons en revanche le plaisir du cocoon sous la couette.
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Clémentine fête ses 12 ans au matin de notre dernière journée dans le Chiapas. Elle se réveillera dans un orphelinat et pourra apprendre beaucoup sur la prise en charge des enfants abandonnés du pays. Leur avenir dans cet orphelinat parait bien plus prometteur que dans la rue. Nous sommes vendredi saint et amenons désormais notre sainte adolescente sur les plages du Oaxaca !! Elle souhaite juste nager pour fêter son anniversaire… qu’à cela ne tienne, nous sommes au Mexique, où tout est possible 😉
Le Quintana Roo c’est la porte de sortie du Mexique. Un bijou partagé avec Mélaine, Benoit, Eline et Albane pour cette dernière étape. Caraïbes, cenotes, jungle, animaux, une palette de vert et de bleu incroyable… un concentré explosif qui ne peut laisser indifférent ! Pas le temps de s’ennuyer ici, même la détente nécessite de garder les yeux ouverts pour ne rien rater.
Le défi en entrant sur cet état est de fuir les sentiers battus bondés de touristes et de vivre l’intensité des paysages en tout intimité dans l’ambiance locale du Mexique. Celle que l’on aime et celle que l’on veut faire partager à nos hôtes de deux semaines.
Des tortues d’Akumal au temple de Tulum
Une fois passées les joies des retrouvailles et les galères des bagages à Cancún, la route est droppée plein sud non loin d’Akumal ! De là, nous posons pied dans un camping au milieu de la jungle avec un cenote privé… Pour ce 1er soir ensemble ce sera un second Noël !
Pour bien commencer le séjour, on fait la totale entre Akumal et Tulum. Au programme, observation des tortues, nage dans les eaux douces du cenote Nicte-ha et couché de soleil sur les ruines archéologiques de Tulum.
Observation des tortues depuis la plage d’Akumal
Rien ne sert de sortir des billets et de céder aux interpellations restrictives des rabatteurs en arrivant sur la plage. En continuant son chemin après les touristes en gilet de sauvetages et leurs guides, il est parfaitement possible d’observer soi-même les tortues. Nous l’aurons vérifié et même savouré ! A peine quelques minutes à l’eau et ça y est deux tortues broutent les algues, remontent tranquillement à la surface, puis nous observons des raies, des bancs de poissons autour de superbes coraux et même un barracuda… à voir l’excitation des filles sous l’eau, on devine la joie ressentie à vivre ce moment ! J’avoue que nous n’étions pas si confiant d’en trouver, mais quelle satisfaction de partager ensemble cette 1ère fois… Passé les 11h, l’une des plages les plus prisées du Quintana commence à se remplir, il est temps de se rincer à l’eau douce.
Cenote privé pour nos deux premières nuits près d’Akumal
Noël !
Akumal
Le cenote Nicte-Ha
Nous sommes à plus de 15 cenotes visités depuis notre arrivée au Yucatán et c’est devenu pour nous une quête à la recherche des plus beaux et des plus intimes ! Il était pour nous obligé de montrer aux amis une de ces merveilles et tant qu’à faire une de celle qui émerveille par sa végétation, sa grotte et son eau bleue. Nicte-Ha peu connu, et pas bien loin du très célèbre Dos Ojos, présente tous les atouts pour séduire.
La cité Maya de Tulum
Le site archéologique de Tulum est littéralement envahit par les visiteurs, il jouit d’une vue imprenable sur les caraïbes et ne demande aucune sortie de route pour l’atteindre. Forcément ça attire… Le meilleur créneau c’est au titre d’un tarif spécial en dehors des heures classiques d’ouvertures. Il suffit de se présenter aux caisses de paiement juste à l’entrée du site et de laisser partir tous les visiteurs du jour ! Le site est petit, la grimpette n’est pas autorisée, en revanche la vue sur la plage est très agréable. A l’heure du soleil couchant c’est encore plus appréciable. On se délecte et les filles transforment le terrain enherbé en tapis de gym.
Coati – Mascotte du site
Muyil et la réserve de Sian Ka’an
Juste après Tulum, se trouve la superbe réserve naturelle de Sian Ka’an accessible depuis les ruines de Muyil. De là, nous découvrons une ambiance de forêt tropicale débouchant sur une lagune bleue-verte… Pas de tour en lancha dans les mangroves, juste une baignade pour celles qui n’ont pas résisté à la tentation.
Grande pyramide de Muyil
En route vers Sian ka’an
L’ambiance relax de Mahuahal
Avant d’atteindre Bacalar et sa lagune aux sept couleurs, nous faisons un crochet à Mahuahal et sa playa paraiso. C’était notre alternative Caraïbes loin de l’ambiance brassée de la Riviera Maya. Les tentes sont piquées face à la mer, les hamacs attachés aux cocotiers, la brigade du kiff peut passer, on en prendra pour perpet ! La nuit aura été en revanche plus chaotique. La tente des filles prend l’eau, leur toit manque de s’envoler mais elle ne quitte pas le navire pour autant. Seconde averse tropicale en fin de matinée, celle ci aura eu raison d’elles. Et c’est Teresa, propriétaire du site, qui les prend en charge tandis que nous n’y verrons rien à l’abri du van… C’est en les cherchant que nous retrouvons les minettes réfugiées sous les cordes de notre linge que Teresa aura même pris soin de laver, protéger et suspendre au plafond. Pas bien fiers mais infiniment reconnaissants, nous la remercions avant de partir déguster le poisson le plus cher que nous n’aurons jamais payé au Mexique ! Nous apprendrons après coup qu’aucune grosse construction ne peut se bâtir sur le sol instable de Mahuahal. Ce qui fait que le petit village ne pourra jamais se « cancúniser ». Par contre à tout problème, le mexicain trouve une solution et c’est par bateau de croisière que le tourisme débarque sur le si joli maleçon. Le prix flambé de notre poisson dominical s’explique mieux !
Au retour, le linge sera plié et rangé dans des sacs. Mais où vont ils chercher autant de générosité avant que l’on ne réagisse !! La tente toujours mouillée, Teresa propose un abri où les grandes peuvent fixer deux hamacs pour la nuit. Bien trop contente de cette perspective inédite, elles s’empressent de préparer leurs petits nids et de vite se coucher ! Nous voulions dormir sur une plage des Caraïbes, c’est fait !
La lagune aux sept couleurs de Bacalar
Bacalar… difficile d’en faire un résumé tellement c’est une ambiance à part. C’est notre coup de coeur caraïbéen à l’eau douce. Ici l’ambiance est à la farniente. C’est irrémédiable personne n’y échappe une fois sur place. Autant être prévenu avant d’arriver.
La longue lagune de Bacalar offre une palette de sept teintes dégradées en fonction des profondeurs et de l’intensité du soleil. Un bleu émeraude, turquoise, roi ou encore azur. C’est juste magnifique et il est largement possible pour celui qui n’en a jamais entendu parler de passer à côté sans rien y voir en descendant au Belize à 40km de là au sud.
Pour nous c’est le réveillon du nouvel an. Pour fêter ces retrouvailles sous les tropiques nous avions envie de marquer le coup en explorant la lagune à bord d’un voilier. Et quel rêve nous avons vécu là ! Nous nagerons dans les eaux cristallines du canal des pirates avant de plonger dans les eaux noires et vertigineuses du cenote Negra. Le cenote circulaire se trouve au bord du rivage et chute comme un ravin vertical à 120 m de fond. Autant ne pas faire de malaise !!
A 18h les couleurs virent au rose, 2018 vient d’arriver en France. Tout le monde se souhaite la bonne année en avance et c’est à la mexicaine que nous regagnerons le rivage : tandis que les garçons sous-estiment l’acte de sauvetage, nous, les femmes, gardons un souvenir impressionné de notre skipper qui faute de moteur poussera le bateau à la nage sur plus d’1 km jusqu’à l’embarcadère… Benoit préfèrera lui laisser du jus de pastèque dans la cabine !
La soirée se finira au camping Yaax’che des souvenirs pleins la tête, de la musique, des tacos dans le ventre, et un bon bain de minuit pour célébrer cette nouvelle année qui commence sous les meilleurs augures. Les filles auront plié bagage une à une bien avant les 12 coups de minuit trop cuites de la journée !
C’est qui les travailleurs ??
Cenote Negra
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Bain de minuit
Couché de soleil sur Cocalitos
Cocalitos
Une virée dans le Campeche à Calakmul et Becan
C’est dans la jungle de Calakmul que l’on passe le 1er jour de l’an sur un aller-retour de 3 jours depuis Bacalar. Changement de décor, la jungle et les singes remplacent la lagune et ses poissons. Certains voyageurs ne font pas le crochet vers Calakmul, nous l’aurons fait deux fois et serions prêts à y retourner une troisième pour accompagner l’un d’entres vous ! Et heureusement pour nous, les singes étaient bien au rendez-vous et quels frissons que d’entendre les singes hurleurs depuis le sommet de la grande pyramide de Calakmul. On partage en vidéo !
En chemin, nous avons fait un break à 17h pile poil. Depuis la route entre Chetumal et Calakmul se trouve une cave connue pour abriter des millions de chauves-souris ! Sans s’imaginer à quoi s’attendre, nous apercevons bien une puis deux, puis trois chauve-souris sortir de cette gueule béante pour ensuite s’enrouler par milliers dans un incroyable tourbillon. C’est juste un spectacle inimaginable auquel nous assistons. La vitesse et la quantité de chauve-souris vont jusqu’à créer un courant d’air impressionnant et incessant. Le mouvement circulaire semble interminable et va durer ainsi jusqu’au matin ! Elle sont réglées comme du papier à musique et nous aurons été parfaitement synchro sans rien calculer !
Batcave
Les ruines de Becán
En retournant à Bacalar par la Ruta Becán, nous coupons la route par une visite les ruines de Becán, bien moins connues que les sites de la péninsule et pourtant un véritable trésor. Le site est désert, entouré par la forêt et constitué de pyramides pour le moins modeste ! De vrais passages secrets relient les batiments entre eux, les 4 filles s’éclatent et savourent la liberté de jouer dans ces vestiges Maya à ciel ouvert. Ces ruines sont dans le top 3 des sites archéologiques Mayas !!
Un petit tour dans le Yucatán à Valladolid en passant par Cobà
Pour simplifier la vie des malheureux touristes, le Quintana Roo s’est aligné sur le fuseau des New-yorkais à UTC-5. Rien de plus simple pour ne pas à s’emmêler les pinceaux dans les changements d’heures en naviguant entre les 3 états de la péninsule. +1h, -1h, re+1h ??? nous jouons à rallonger les journées à notre avantage tout en restant sur notre référentiel pour éviter les effets du jet-lag, c’est bien dit Benoit 😉 ?
Valladolid, ancienne ville coloniale espagnole, offre une belle visite de ses rues calmes et colorées. De là, nous apprécierons les cenotes X-Keken, Oxman et Choj-ha. Avec une grosse grosse préférence pour les deux dernières ! Surtout qu’à Oxman, pour le même prix d’entrée qu’X-Keken nous avons droit à un cocktail au bord de la piscine et le luxe des tentes piquées dans l’hacienda… Choj-ha nous l’avions déjà exploré, en étant si près il n’était pas permis de passer à côté de notre cenote fermé préféré !
Valladolid
Valladolid
Valladolid
Valladolid
Cenote X-Keken
Hacienda Oxman
Cenote Oxman
Cenote Oxman
Cenote Oxman
Cenote Oxman
Cenote Oxman
Cenote Oxman
Squattage de l’hacienda Oxman
Cenote Choj-Ha
Cenote Choj-Ha
Cenote Choj-Ha
Ruines de Cobà
Ruines de Cobà
Ruines de Cobà
Les tuches à Coba !
La boucle est terminée, il est maintenant temps de se diriger doucement vers Cancún où nous passerons une dernière nuit à Puerto Morelo dans une ambiance festive. Situé a à peine 30 minutes de l’aéroport, ce village encore « un peu » préservé du tourisme de masse nous offre de quoi savourer une dernière soirée dans un cadre de rêve à trinquer et se régaler avant de se réveiller au soleil levant face à la plage. Pour simplifier l’organisation, les 4 filles se serrent dans le van et nous serons pions de dortoir. La tente est plantée sur le sable du beach bar My Paradise. Joli nom pour une dernière nuit…
La petite famille n’aura pas été épargnée de la sortie de la zone du confort. C’est ça le meilleur ! Ils auront aligné les km, mangé du tacos de maïs, mis leurs papiers toilettes à la poubelle, vidé la cuvette au seau d’eau, fait la vaisselle par terre, senti l’odeur de fumée, pas pris de douche, dormi par terre tous les soirs, squatté des parkings, vomi du cheetos, empêché de dormir par les hurlements de singes et même été rationné sur la bouffe. Et l’ont ne parle même pas de la barrière de la langue. Le « It’s Re-me » irlandais peut désormais se coucher tranquille…
Ils ont vécu la vie de voyageurs au Mexique et c’était trop bon !! Merci de cette folie inoubliable…
Crêpes Nutella et chantilly !
Dortoir !
Et pour finir avant de partir du Mexique…
Dures émotions que de se quitter à l’aéroport, c’était si fort de se retrouver que l’on se sent bien seuls d’un coup. Fini de jouer au tour opérateur, ça laisse un sacré vide. La préparation de l’itinéraire à venir, les projections des grandes étapes, les copains de voyage, nous forcent à voir la suite avec un enthousiasme qui nous sort assez rapidement de notre torpeur. Force est de constater que la zone de confort et l’adaptation au changement se font rapidement après 4 mois sur les routes…
Avant de passer le Belize, nous voulons en profiter encore un peu et se poser quelques jours à Bacalar. En une semaine nous ne passerons aucune soirée seuls depuis ce matin du 7 janvier à l’aéroport. Quentin et Manon ont également délesté leurs proches à Cancún, on se retrouve une dernière fois à la cenote Azul avant de partager à nouveau l’expérience des tortues. A chercher ensemble un bivouac gratuit près de la plage d’Akumal, nous tomberons sur une famille française croisée quelques jours plus tôt sur Valladolid. Nous sommes forcément tout disposés à nous enivrer joyeusement ! Manu et Ludo sont bretons et voyagent avec leurs 3 enfants, dont un double de Valentine ! Avec eux un couple d’amis qui goute aussi aux joies de la courte itinérance pour encore 1 semaine. Entre toutes les bouteilles éparpillées dans nos véhicules et les fonds de frigos, c’est une grosse tablée de 12 qui met l’ambiance depuis le parking d’Akumal. C’est vraiment hors du temps comme à chaque rencontre !
Au lendemain dès 7h30, les plus courageux ont réussi à se lever pour aller snorkeler. Comme la 1ère fois, nous aurons la chance d’observer les tortues. Sauf que cette fois-ci, la plage est absolument déserte. Les vacances sont finies et ce n’est pas pour nous déplaire !
Encore des au-revoir au programme, et de nouvelles rencontres à peine installés sur Bacalar. Nous laissons Quentin et Manon, pour faire la rencontre de Juliette et Vincent puis de Simon et Sébastien. Le séjour à Bacalar prend des airs de colonie de vacances entre tous ! Le voyage rend libre et rien ne vient freiner ou parasiter les relations. Chacun est ouvert à l’autre et ça crée très rapidement des liens super sympa. On sera restés 5 jours sur la lagune à se remplir le ventre de liquide et d’un peu de solide, jouant comme des gosses avec un vrai festin de viandes grillés pour dernier repas. Nous avons même ressenti les secousses du tremblement de terre a à peine 200km d’ici, il ne fallait pas être moins 6 avant de se rendre compte que la terre tremblait vraiment !! Parmi tout ce beau monde des derniers jours, certains descendent comme nous par le Belize puis au Guatemala, on se reverra c’est sûr. D’autres retournent au nord, à Montréal. Il va falloir prévoir du temps sur août pour s’assurer de visiter chacun !
Cenote Azul
Akumal
Akumal
Akumal
Bacalar
Dernier couchant à Bacalar…
Il est maintenant temps de se décider pour la suite. Le temps à la fâcheuse tendance à passer trop vite !! Et il ne faut pas oublier d’en garder sous le coude pour s’assurer de remonter sans pression et au même rythme. Après longues et mûres réflexions, on décide de viser le Nicaragua et pas plus bas. Atteindre le Panama nous demandera d’écourter ou accélérer la découverte du Bélize, du Guatamala et du Nicaragua. Et un planning trop serré peut surtout nous brider dans l’envie de rester plus longtemps sur de belles places ou avec de belles personnes. Nous avons aussi envie de partager cette expérience avec notre prochain visiteur alors un minimum de projection s’imposait ! Prochain aéroport en vue à Managua 😉
Malgré ce bullage à Bacalar, nous avons tout de même réussi à nous remettre à niveau pour la suite du trip. Le Belize est cher, alors on charge le van en épicerie, tout le linge est propre, plié et rangé grâce au service à domicile de la lavanderia du pueblo, royal ! Plein de DEF, d’eau et de diesel, nous sommes fin prêt pour de nouvelles aventures au Bélize où nous resterons à peine 2 semaines avant le Guatemala.
Qu’on se le dise tout de suite, dans cet article ce sera surtout des photos ! Le Yucatán c’est comme une cour de récré où tu passerais tes journées en maillot de bain ! Et pas une minute pour arrêter de jouer…
Les ruines d’Uxmal
Uxmal sera notre seule étape « éducative » sur le Yucatán ! Arrivés la veille sur le site, nous sommes dans les starting-block pour visiter les ruines en premier au petit matin en mode seul au monde. Les ruines sont très prisées des circuits touristiques alors autant bien prévoir son coup, et l’avantage des « overlanders » comme nous est d’avoir un coup d’avance en dormant sur place. Les tickets d’entrée sont les plus chers que nous n’ayons jamais eu jusque là. La proximité, l’accessibilité et la beauté du site font grimper la plus-value ! Les pyramides sont superbes, une précision et une conservation incroyable des sculptures de chaque bâtiment du site. Des ruines à ne pas rater en étant dans la péninsule !
Celestún et ses flamands roses
La route nous mène ensuite au Nord-Ouest pour viser le petit village de pêche de Celestún. Au delà du plaisir de retrouver la côte, le crochet à Celestún est principalement dû à sa colonie de flamands rose. La ville possède une biosphère abritant des milliers d’oiseaux dans ses mangroves. Les eaux foisonnent de krills, minuscules crevettes roses à l’origine de la couleur, et les flamands en sont friands ! Nous poserons le van pour quelques jours sur le terrain d’Umberto. Un de ces hommes prêt à tout pour que tu t’éclates. A peine arrivés, il nous ouvre grand ses bras et nous explique comment passer entre la horde de touristes venus faire comme nous… Dès le levé du soleil, c’est avec son tuk-tuk que nous irons à la rencontre de ces formidables créatures. On est comme privilégiés dans cette biosphère à observer ainsi des flamands roses dans leur milieu naturel. Umberto nous mène dans des chemins à perdre nos tatanes dans la vase, loin des sentiers battus, son tuk-tuk affronte potholes et topes jusqu’à faire péter une bougie du moteur. Rien ne l’arrête, ni même les kilogrammes de déchets et carcasses de poissons entassés à l’entrée du site naturel. Juste à la sortie du port de pêche traditionnel, l’entrée dans la biosphère est une déchèterie à ciel ouvert !
Pour la 1ère fois depuis notre arrivée au pays, nous avons rencontré nos premiers voyageurs au Mexique (depuis on ne se quitte plus d’ailleurs…!). Quentin et Manon sont descendus depuis Montréal en octobre dernier et se font un joli trip jusqu’au Mexique avant de remonter au Canada au printemps prochain. Haut-savoyards d’origine, ils ont obtenu un permis de travail sur le Canada pendant 2 ans. Comme beaucoup de jeunes ils préfèrent voyager avant de bosser ! Dès les premières minutes le courant opère et les filles nous surprennent à parler sans fin. Dans les conversations, elles racontent en monologue leurs « aventures » ! On se rend compte seulement maintenant qu’elles n’avaient pas encore eu l’occasion de pouvoir parler ainsi en français et de partager leurs souvenirs. D’autant qu’ils évoquent le même circuit que les jeunes. La tête déborde et les voilà surexcitées !
En résumé sur Celestún, compte-tenu des apéros entre français, des petits plats cuisinés, de l’accès à la douche et du superbe terrain d’Umberto, nous avons bien pris le temps d’apprécier la brise du bord de mer. Nous avions battus notre record de jours sans voir une goutte d’eau, il était grand temps de se poser avec une douche !
En mode accéléré
Notre visite de Merida a été bien rapide. Quelques belles places où apprécier l’ambiance mexicaine mais pas de réelle tranquillité avec une circulation et une horde incessante de passants. La chaleur et le bruit nous ont rapidement chassé pour trouver refuge au frais… au cinéma ! Rodolphe et les filles n’avaient pas la patience de découvrir le dernier Star Wars à notre retour. A 2€ la place de cinéma, nous avons eu une leçon d’anglais et d’espagnol en plus du plaisir à voir le dernier de la saga. La vie sur les routes n’empêche pas un quotidien et des plaisirs simples comme à la maison !
Autre fuite à l’un des prétendants aux 7 merveilles du monde : Chichen Itzà. L’erreur à ne pas commettre : un samedi, veille de réveillon de Noël, levé tard, gros p’tit dej, baignade entre copains et enfin débarquer la fleur au fusil sur le site le plus visité au Mexique. Nous n’avions absolument pas idée de la taille du site en arrivant. L’entrée est immense, sans même atteindre le parking, un bouchon de cars et de voitures de locations nous bloque la route. Un regard croisé et c’est évident pour nous, il faut partir d’ici !! Nous avons foulé des sites remarquables, grandioses en tout intimité et pas besoin de faire toute la série des ruines archéologiques du Mexique. C’est fou comme nous avons vraiment gagné en relâche pour ne pas avoir de regret.
Noël international à Las Coloradas
Pour les fêtes de Noël, on s’établit à Rio Lagartos au nord de Valladolid. Dans la lagune et à proximité d’un lac salé rose, une seconde colonie de flamands rose vit ici. L’endroit est idéal pour rendre mémorable ces fêtes de Noël loin de nos proches. C’est tout naturellement que l’on prépare ce réveillon avec Quentin et Manon, et sur place nous ferons aussi la rencontre d’autres couples de voyageurs, argentins, américains et espagnols. Les fêtes s’annoncent internationales ! Les filles comprennent vite que l’on va parler anglais pour communiquer et qu’il n’y aura pas de partie de Times’up ce soir en français ! Entre une excursion bien négociée en lancha pour tous, une douche à l’argile et un décor royal sur notre palapa, l’ambiance est là pour rendre ce Noël exceptionnel. Les jeunes nous ont en plus réservé une surprise en offrant une piñata aux filles, leurs yeux pétillent, le Père Noël ne pouvait pas mieux trouver pour leur faire plaisir.
On est dans la place !
Le décor s’installe
Au menu crêpes et galettes
La pignata de Noël !
Le monde merveilleux des cenotes
Le cenote, c’est le truc dont tout le monde te parle en projetant un voyage sur le Yucatán. Tu essayes tant bien que mal d’imaginer le décor avec quelques descriptions. C’est alléchant forcément. Mais alors quand le fameux « trou d’eau douce » est sous tes yeux, c’est une toute autre histoire qui s’installe dans tes souvenirs pour toujours !!
Pas un cenote n’est identique à l’autre, tantôt des grottes, des caves, des trous, des puits ou bien des bassins à ciel ouvert. Quand ce ne sont pas les racines d’arbres qui pendent du ciel, ce sont des forêts de stalactites et stalagmites qui plantent le décor. Le bleu de l’eau varie en fonction de la couleur de la roche, de la végétation, de la profondeur ou de la pénétration de la lumière du soleil. A chaque coup, c’est stupeur et émerveillement. Nous avons commencé une jolie collection et à ce stade, nous sommes maintenant en mesure de faire notre liste des bests-of !! Le must en tant que voyageurs est de pouvoir dormir sur place quand c’est possible et de pouvoir apprécier le cenote en solo. Y’a pas mieux comme bain pour démarrer la journée. La négociation fait toujours partie du jeu, mais on s’est mis sans difficulté dans la peau du « pobre francès » !
Histoire de situer les cenotes que nous avons visités, nous allons quand même dresser une liste par secteur. A chacun ensuite, d’essayer de se faire une idée des lieux même si les photos sont loin de refléter l’ambiance qui se dégage de ces lieux.
Sud ouest de Mérida
Kankiriché
Pour notre 1er vrai cenote, nous ne pouvions pas rêver mieux. Il est tellement incroyable que l’on dort sur place pour nager encore et encore. La grotte n’est pas spectaculaire mais en revanche le puit de lumière offre un jeu exceptionnel dans les profondeurs de l’eau. Les rayons du soleil transpercent l’eau bleu azur sous plus d’une vingtaine de mètres, plus bas c’est le noir. A la nuit tombée avec les chauve-souris, les oiseaux virevoltent dans la grotte vide, les poissons chats reprennent leurs droits dans des eaux redevenues plates et silencieuses… C’est foutu nous sommes tombés fan des cenotes !
X-batùn et Dzonbakal
En quittant le cenote de Kankiriché, on poursuit l’exploration de ces eaux « sacrées » maya en allant explorer d’autres puits aux eaux translucides. Celle de X-batùn est un plaisir pour les yeux ! L’ensemble est envahit par la végétation, racines plongeantes dans l’eau et nénuphar à la surface. L’air de rien, elle est d’une profondeur incroyable en s’enfonçant sous la falaise. Nous avons droit à la fish-pédicure avant la quantité de petits poissons sur nos pieds. A moins d’1km de X-batùn, Dzonbakal offre une baignade moins grandiose mais à la fraiche en grotte.
Sud-est de Mérida
Depuis Mérida, il est facile d’atteindre quantité de cenotes tous différents les uns des autres. Plutôt que de gagner le bord de mer, nous préférons tracker les cenotes entre le sud de Merida et Valladolid. Nager dans ces eaux translucides est un régal, les plages nous attendrons dans le Quintana Roo.
Chelentun, Santa Cruz et Tzapakal à charrette tractée à cheval. A Homún, aucun échappatoire n’est possible, à peine arrivés les jeunes rabatteurs te sautent dessus pour te guider aux cenotes. Nombreux sont les cenotes accessibles à charrette ou via des chemins tortueux. Dans ces cas là au Mexique, la place est ouverte aux petits boulots et dans ce registre là ils savent y faire ! Les cenotes sont une aubaine pour les habitants des villages. Tous ont moyen de travailler autour de ces attractions touristiques. Conducteur de tuk-tuk, rabatteur, agitateur de foulard pour identifier le cenote, location de gilets de sauvetage, petite bouffe, la caisse de paiement, le contrôleur de tickets payés, les entretiens des abords, bref tout un tas de petits boulots qui fournissent quelques pièces au maximum de personnes. Et c’est toujours ainsi au Mexique. Dans les commerces, deux personnes emballent les courses en sortie de caisses, toujours un pour chercher à laver le pare brise, un autre pour te dire où te garer, la pompe à essence on y touche plus. En gros, soit tu as de la petite monnaie soit tu passes ton temps à refouler les personnes. Quand tu as compris le business, tu finis par entrer dans le système. On s’embarque alors avec deux jeunes qui avaient transpirés à nous courser à vélo pour proposer leur service. Ils nous guident jusqu’à une hacienda d’où part une charrette à cheval. De là, ils resteront avec nous sur le parcours des 3 cenotes souterrains. L’un d’entre eux casse sa pédale en route, qu’à cela ne tienne, il pédale d’une seule roue sur la piste cabossée sans relâcher jusqu’à ce qu’on lui propose de s’accrocher à la vitre pour le tracter.
Tza-Ujun-Cat : Grand cenote situé en plein centre de Homún. Beaucoup de monde, mais très belle grotte avec une ouverture circulaire dans le plafond donnant une belle fenêtre sur le ciel.
Oxala : Depuis ce superbe cenote abandonné, on comprend tout l’intérêt de l’entretien assurée par toutes les personnes du village. Ici, la piste de 10km n’est plus débroussaillée, le chemin semble impraticable et une fois au cenote, la végétation a dominé tout l’environnement. Malgré tout, l’eau reste aussi bleue azur. Nous y passerons une nuit au milieu de rien, seul un feu en repère dans cette nuit noire.
Dos 3 Oches : nos plus beaux cenotes sur Homùn et les moins chers ! A titre d’info, l’entrée peut aller de 1€ à 30€ ! Un puit où l’on rejoint l’eau par une échelle dressée contre la paroi verticale et juste en face sur le même terrain, une « faille » minuscule et ultra profonde pour faire des sauts de fou !
Entre Merida et Valladolid
Ikil : immense, à deux pas de Chichen itza et un parking digne d’un supermarché. Autrement dit, trois raisons de ne pas y aller ! La curiosité nous y a tout de même poussés et puis ça reste l’occasion d’un rafraichissement. Profondeur et dimension impressionnante, tout est aménagé sur cette poule aux oeufs d’or. On se croirait presque dans une piscine municipale !! Curiosité faite, nous repartons au galop pour la laisser aux autres.
Yokdzonoy : Comme Ikil en mieux !
A l’est de Valladolid sur la highway Cancun « libre »
Puebla fantasma : Roche rouge et orangée, eau émeraude. Encore une nouvelle ambiance et une bonne crise de rire le soir où nous restons dormir sur place. Les gardiens nous autorisent une visite en nocturne et pour les remercier on les garde avec nous à l’apéro autour de quelques bières. Les boissons avalées, ils ne quittent plus la table tout en restant parler entre eux en Maya. Forcément nous n’y comprenons plus rien, alors on leur sert à manger. Certains nous quittent, d’autres reviennent, ils se partagent le bon plan et tout le monde s’en amuse. Au final, nous finissons par comprendre que les jeunes arrivés sur le tard n’avait pas donné un petit billet pour payer la nuit et aucun des gars n’osaient le réclamer. La soirée se terminera sous un « cinéma en plein air » !
Choj-ha : Moment de grâce… Tout est éteint quand l’on entre dans le cenote, le générateur déconne et il fait nuit noire. Et là, seuls dans la grotte… une fois les projecteurs en marche, la magie opère. Un lac souterrain, fantastique et incroyable ! Les lumières illuminent la grotte et un lac d’eau bleue azur nous invite illico à la baignade ! C’est de loin notre plus beau cenote souterrain… Immense et rien que pour nous 6, on est comme des gosses à faire du surf dans un cenote !
Ce sera notre dernière nuit dans le Yucatán avant d’arriver à l’heure à Cancùn. Avec les jeunes, nous avons rendez vous à la même heure et au même endroit sur Cancún ! C’est tous ensemble que l’on squatte un super spot sur une plage de Puerto Morelo dans le Quintana Roo. Après un magnifique 1er levé de soleil sur la mer des Caraïbes, nous traçons à l’aéroport pour partager avec excitation et émotion de nouvelles aventures avec nos proches.
PS : Nous n’aurons jamais été aussi propres qu’au Yucatán !
Le 4ème contrôle de police depuis notre arrivée au pays est celui qui nous délestera de quelques billets… Autant les fois précédentes, les gars cherchaient bien la faute pour nous escroquer mais nous arrivions toujours à bien nous en tirer, que ce coup-ci nous étions fait au 1er coup d’oeil vers dans l’intérieur du van. Les filles ne portent pas leurs ceintures, le flic retient un sourire avant de réclamer direct 2500$Mex, soit pas moins de 125€ !! A défaut de paiement sur le champ c’est retrait de permis. Armes au poing, un gars de chaque coté de nos fenêtres, ils font tout pour nous intimider mais pas question de lâcher. Petit sermon aux enfants devant les escrocs histoire de faire bien puis mensonges enrobés de promesses pour enfin trouver un compromis à 500$Mex. On se croirait sur le marché sauf que là nous repartons sans achat.
Bienvenue dans la péninsule du Yucatan, terre d’accueil des billets blancs sur pattes.
La Jungle de Calakmul et Balamku
Le site archéologique de Calakmul était pour nous un incontournable. Il est difficile d’accès, la dernière portion de route se finit sur 60km de pistes dans la jungle, de potoholes tous les 3 mètres, des branches et des lianes qui viennent cabosser la carrosserie, le tout rythmé par trois « péages » de droits d’entrée. Qu’à cela ne tienne, ce site a la réputation d’être remarquable, authentique et plongé au fin fond de la jungle quasiment à la frontière du Guatemala.
En résumé, Calakmul se mérite mais il sait récompenser ses explorateurs ! Il faut bien compter 3h pour découvrir toute la cité pétrifiée par la forêt tropicale. Endormie pendant des siècles, les arbres sont encore partout et nombreux sont ceux qui ont poussés à même la pierre. A l’époque de son apogée courant IIIème siècle après J.C. Calakmul était une des cités majeures de la civilisation Maya. Les pyramides sont immenses, certaines se font face, d’autres se superposent pour atteindre au plus près les Cieux. Cette fois ci, il est même possible de grimper jusqu’au sommet de chacune d’entre elles. De là haut, nous dominons la canopée et paraissons soudain au bout du monde. Déjà qu’en bas nous étions seuls avec les singes araignées mais alors là haut on se demande bien comment et par où nous avons bien pu arriver ! Cette visite prend des allures de trek dans la jungle et même si il est interdit de manger, nous allons braver la règle pour nous offrir un pique-nique mémorable au pied d’un site absolument grandiose.
Le tout petit site de Balamku, sur la route principale avant la longue piste de Calakmul mérite aussi qu’on y fasse une halte. La grande citée lui fait de l’ombre mais nous avons largement apprécié un lieu où construction humaine et végétation ne font plus qu’un.
La jungle de Calakmul
La végétation recouvre tout
Un zoo dans la cenote
Après ces quelques jours autour de Calakmul, nous faisons la rencontre de notre premier Cenote. Celui d’Aguazul à Miguel de Colorado. Bien différent des images de rêves aux palettes bleues, celui-ci prend plutôt l’allure d’un lac rond au milieu de la forêt. Sans tout comprendre encore une fois, on se retrouve embarqué pour une rando tatane à monter et descendre autour des multiples miradors des deux cenotes du site alors que nous avons hâte de piquer une tête. Finalement la couleur de l’eau inspire plus au kayak qu’à la nage ! C’est que l’on devient capricieux sur la translucidité des eaux…
Rodolphe et Clem apprécieront, en tyrolienne, une vue du dessus pendant que nous les observerons d’en bas depuis notre kayak. Seuls à la surface de l’eau, nous glissons au milieu de ce zoo à observer iguanes, tortues et singes araignées.
La petite équipe qui s’occupe de ce site, s’amuse à nous laisser ici après leur journée de boulot et nous on se délecte à l’avance d’une nuit sans un bruit. Nous allons très vite apprécier ce type de bivouac à proximité des cenotes !
En chemin, nous aurons même cuisiné des empalapas depuis le jardin avec 3 générations de femmes. A chaque requête, le Mexicain tiendra toujours à apporter une réponse et la plus positive possible. Aussi dans le pueblo, quand tu demandes un coin pour manger, c’est la porte qu’on t’ouvre avec toute la chaleur et l’hospitalité qui va avec.
Un détour par Edznà
Autre temple, autre ambiance. Une cité jadis florissante avec près de 70 000 habitants ! Parce qu’il faut bien savoir que toutes ces ruines ne sont pas seulement des pyramides mais bien des cités avec de multiples bâtiments de vie collective, du terrain de jeu jusqu’au cimetière. Et à Edznà, nous mesurons bien la diversité de ces constructions. La visite est tranquille et ludique à la fois. L’herbe coupée si ras et aucun arbre sur le chemin invite à la course mais cette nudité enlève du charme aux ruines. A cumuler les sites archéologiques, on se permet le luxe de lister nos préférences.
La ville colorée de Campeche
Pour finir notre petit tour dans l’état, on s’en va flâner dans la citadelle espagnole et colorée de Campeche. Cette ville à l’emprunte coloniale a conservé toute l’architecture espagnole. C’est trop joli !! même si la pluie et la grisaille se sont invitées. Placée au bord du Golfe du Mexique, la ville fut le plus grand repère de pirates du Golfe. Les fortifications qui encerclent le quartier historique rappellent les nombreuses batailles qui ont rythmés la ville. Il aura fallu cette muraille de plus de 2km et 8 miradors pour la protéger des assauts des corsaires.
Aujourd’hui, vu d’en haut, ce ne sont plus les pirates que l’on observe mais les deux mondes qui séparent la fortification. A l’extérieur des remparts, l’animation bouillonnante de la vraie ville et à l’intérieur des rues pavés propres, brossés et foulées par les nombreux visiteurs de la péninsule. Les coccinelles se confondent parfaitement dans ce décor d’époque. Les façades des maisons sont toutes colorées aux teintes pastels, d’en haut pour certaines, il n’en reste que l’illusion crée par le mur.
Les portes des maisons sont toutes magnifiques, l’ambiance relaxe, le port de pêche a tout autant d’intérêt, la ville est vraiment agréable ! Un vrai coup de coeur « urbain » depuis le Mexique. Et c’est d’ici que nous sentons l’arrivée imminente de Noël ! Des spectacles animent la ville le soir, l’immense sapin illumine l’une des portes d’entrée à la citadelle, les enfants portent des bonnets de Père Noël… pour nous il ne manquera juste que la neige ! A l’intérieur du van, nous avons fini par fabriquer notre mini sapin en bois de bambou ! C’est parti, les filles décomptent les jours de leur calendrier en barrant d’un trait chaque jour passé avant le(s) grand(s) jour(s). Et oui, nous avons deux grandes dates sur décembre puisque le 27 une trop belle surprise nous attend puisque nous avons rendez-vous à l’aéroport de Cancùn accueillir la petite famille Mariette qui va triper le Mexique avec nous pendant quelques jours !!
Après ces bons moment en ville, les festivités de Campeche auront eu raison de nous après une nuit blanche sous la sono d’un DJ déchaîné sur calle 59. Maintenant direction les eaux bleues du Yucatàn pour se décrasser un peu !
La civilisation Maya a vécu près de 4000 ans entre -II et II siècle après Jésus Christ. Elle s’est etendue du sud-est du Mexique, au Belize, au Guatemala jusqu’au Honduras.
Le monde ne savait presque rien de la civilisation Maya il y a 200 ans, la forêt tropical avait envahi les cités et les Espagnols avaient brulé quasiment tous leurs livres.
Avec Valentine, nous allons vous en raconter un peu pour partager ce que l’on a découvert au Mexique!
L’architecture Maya
Le chiffre porte bonheur des mayas est le 3. Leurs temples sont construits avec 3 sommets, 3 cotés, 3 angles et 3 astres les entourent (la lune, le soleil et neptune). Nous, on a pas vu de pyramides à 3 cotés… La principale architecture Maya est la pyramide à pallier. Et les pyramides sont verticales pour se rapprocher des DIEUX !
Au milieu de la cité, avec les pyramides, se trouve aussi des temples, des acropoles mais nous avons aussi vu des ruines où les Mayas jouaient à la pelote ! Le jeu s’appelait pok-ta-pok ! Toutes les constructions ont été faite avec des outils en bois ou en pierre. Et toutes les pierres étaient portées à dos d’hommes et provenaient d’une carrière jamais bien loin de la cité. C’était généralement des pierres calcaire facile à sculpter.
Croyance et organisation
Ils croyaient en plus d’une centaine de Dieux. Ces divinités représentent surtout des éléments de la nature (maïs, soleil, pluie, vent…). Ils avaient même un Dieu pour chaque mois !
Les cénotes étaient leurs seules sources d’eau. Ces sources étaient sacrées et dans leurs croyances, les cénotes seraient un point d’entrée du monde souterrain des dieux.
Quand les éléments naturelles étaient pas bien, ils sacrifiaient des enfants pour apaiser les Dieux ou pour leur demander une faveur. Le mieux c’était les esclaves ou les orphelins.
Il faut savoir qu’ils n’avaient pas de grand chef. Chaque cité avait sa propre hiérarchie. Le problème c’est que ça a créée des guerres qui les ont affaiblit. Et quand les espagnols sont arrivés, c’était encore plus simple de faire disparaître la civilisation !
Anecdote
Les maya avaient prédit la FIN DU MONDE le 21 décembre 2012 !!!!!!!!!!!!!!!!! et regardez bien la somme des chiffres de chaque nombre est 3 ! Leur chiffre fétiche ! Heureusement il s’est rien passé. Les chercheurs disent que c’était pas la fin du monde qui était annoncée mais la fin d’une période de l’histoire.
Notre impression des cités Mayas
On trouve que les pyramides sont magnifiques, elle sont immenses et toutes différentes les unes des autres. Pour l’instant notre préférée est celle de Calakmul elle était super grande, on pouvait grimper à tous les sommets et là-bas nous avons vu des singes et des iguanes. Nous étions au dessus de la cime des arbres après avoir grimpé sur les pyramides. Et on était tout seul.
L’écriture Maya utilise des petits dessins que nous retrouvons écrit sur des livres, des fresques, des bâtiments… L’écriture Maya s’ appelle glyphe. Les temples d’Uxmal en étaient remplis ! C’est pour ça qu’il est aussi dans nos préférés.
Les Mayas construisaient des sites impressionnants, avaient une croyance très très forte ça devait les aider à trouver la force pour bâtir ces pyramides !
A choisir entre shooter un chien ou nettoyer le vomi de son enfant qui a visé droit dans les packs de bières pendant son sommeil, vous choisissez quoi ?
Et bien, pour nous, ça sera les deux mon capitaine !
Rodolphe a évité de peu l’accident sur autoroute. Entre le truck et le chien, il s’est rabattu sur le dernier… La France pleure Johnny et nous on pleure ce pauvre chien abandonné à son sort sur la route. Derrière le prétexte de l’instruction aux enfants, nous écouterons le soir même « Je te promets »… (on a pas fait exprès…).
Et pour la seconde, Valentine a été malade pendant quelques jours et ne sait toujours pas se maitriser dans les situations d’urgence ! Malaises, maux de têtes, fièvre et pour finir vomissements. Bref, de quoi patienter gentiment sous la pluie pendant 3 jours. Pour varier le rythme dans l’attente d’un temps meilleur, nous avons alterné les coins nuits autour de Palenque. Finalement entre baignade sous les gouttes, footing, sieste hamac et marché artisanal, chacun trouve son compte pendant que la petite dort couchée, assise et debout.
Le van en a aussi profité pour faire sa 1ère réparation. Depuis plusieurs jours, un pneu donne des signes de fatigue et malgré le gonflage au compresseur, rebelote. Dans ces cas là quand il y a un doute, il vaut mieux en être certain en allant voir un réparateur de pneu sur la ville. C’est confirmé, il est crevé et en moins de 15min chrono, le gars aura retrouvé le morceau de métal de 5cm de long, réparé le pneu pour ensuite le replacer à sa place. Le tout pour 2€ et avec le sourire !!
Où est charlie ?
Palenque
Cimetière de Coccinelle (pour Benoit F. !)
Cimetière de Coccinelle (pour Benoit F. !)
Remede contre le mauvais temps, Pancake !
Premiers pas en Terre Maya
Gros changement par rapport aux étapes précédentes, les touristes sont de retours : Américains, Russes, Allemands, Canadiens, et Français mais pas du 1er âge. La Terre Maya raisonne avec Terre touristique et autant s’y préparer rapidement puisque ce n’est que le début en étant si près de la péninsule du Yucatàn. En attendant nous jonglons entre l’anglais et l’espagnol en fonction des rencontres, surtout quand il faut entretenir la conversation en auto-stop sur de long km. C’est que l’on deviendrait bientôt trilingue ??? Les filles améliorent leurs oreilles, mais côté langage c’est encore bien trop timide.
Les ruines archéologiques de Palenque nous on fait languir d’impatience et l’attente en valait vraiment la peine ! N’étant pas pressés, nous pouvions facilement attendre des jours meilleurs pour visiter ce site exceptionnel qui requiert une bonne journée d’exploration. Palenque est l’une des cités maya les plus impressionnants de cette civilisation, elle fait aujourd’hui partie du patrimoine mondial de l’UNESCO.
Le temps s’est dégagé doucement dans la matinée pour dévoiler toutes les richesses de ce site qui apparaît progressivement sous la lumière du soleil. C’est grandiose, des pyramides, des temples, et des plazas immenses au coeur d’une forêt tropicale.
Beaucoup de monde cependant pour apprécier le silence de la nature qui siècle après siècle a évolué sans retenue sur ces constructions ancestrales. Tout est immense et donne le vertige ! Clémentine aura compté les marches gravient toute la journée, pour au final atteindre un total de 1200. Là encore, des tunnels et des labyrinthes relient une pyramide à une autre, il n’y’a pas mieux en terrain de jeux pour les enfants.
Autant de touristes attirent forcément les vendeurs de souvenirs, il est impossible d’échapper aux appels des vendeurs qui font leurs petits revenus avec les visiteurs.
Agua Azul ou plutôt Agua Brown…
Les fameuses cascades d’Agua Azul sont à 1h de Palenque, le soleil est revenu pour de bon alors on décide de faire un crochet pour nous enfoncer dans le Chiapas en sachant que l’on reviendra dans cet état au printemps prochain.
Nous n’aurons jamais vu autant de cortèges de la vierge Maria de Guadalupe que sur ce tronçon entre Palenque et Agua Azul. C’est normal, cette route fait partie du circuit de pèlerinage. Flambeau à la main, les personnes courent pieds nus, en savatte, en chaussette ou même sandalettes et de 7 à 77 ans sur un parcours bien défini partant de Mexico. Pendant que l’un d’entre eux court, le pick-up le suit avec le reste des pèlerins à l’abri de la météo sous la bâche du véhicule. Après quelques recherches, nous constatons être le 12 décembre, jour de fête de cette figure religieuse emblématique ! Pas surprenant qu’ils soient autant à courir quand on sait que cette fête attire plusieurs millions de pèlerins sur Mexico, et que c’est un des événement religieux les plus important au monde. Pour faire grandir les filles dans leur regard sur le monde, rien de mieux que de doubler une petite fille de 5 ans, pieds nus sous la pluie brandir fièrement et douloureusement son flambeau au ciel.
Une fois aux cascades, les achalandages posés aux pieds des ruines de Palenque ne sont rien à côté du site ultra-touristique d’Agua-Azul ! En chemin, femmes et enfants dressent des filets pour stopper les véhicules et vendre gâteaux, fruits ou légumes. Et une fois sur place, tout est aménagé pour se restaurer ou rapporter son souvenir.
Le Mexique est un pays avec beaucoup d’enfants, le site d’Agua Azul est encore plus révélateur d’un taux de natalité important sur le pays. Comme d’habitude, les bébés sont emmitouflés dans des couvertures, à moto ou à pieds, ils baroudent dans le dos des grands.
Tout ces bébés, aux yeux si ronds, si noirs, nous (me) font craquer. La comparaison avec les chiens et chats n’est pas entendable mais nous rions beaucoup à discuter de notre retour en France entre l’adoption d’un chien, d’un chat ou l’arrivée d’un bébé dans la famille ! Soit le stérilet saute, soit un bébé mexicain fait le retour avec nous. Ou bien on récupère un chat en rentrant…
Blague à part, les chutes valent vraiment le détour. Sur plus d’un km, une succession de cascades et bassins se déversent dans un large lit au coeur de la forêt pour permettre la baignade et la détente. Malheureusement, les pluies des derniers jours ont rendu les eaux, normalement bleu azur, complètement troubles. Nous n’aurons pas de séances balnéo aujourd’hui mais c’est désormais sûr, il faudra revenir ici au printemps prochain !