Nous voici rendus à la dernière étape du Nicaragua. Le blog est en souffrance depuis quelques temps, et alors que le dernier article traite de l’île d’Ometepe, nous sommes déjà au Mexique dans l’état de Oaxaca ! L’absence de connexion, le manque de temps, les rencontres et les retrouvailles quasi permanentes et surtout l’envie de faire tout autre chose que d’être seule derrière un écran, créent ce décalage entre notre actualité et le partage sur ces pages. Mais histoire de rattraper le retard et ne pas se sentir encombrés, on va essayer d’être plus succinct et de laisser parler les images !
Une fois traversé le lac Nicaragua après avoir séjourné sur l’île d’Ometepe, nous avons filé sur la lagune Apoyo pour rayonner autour de la belle ville coloniale de Granada.
La lagune Apoyo : cratère d’eau douce
Ce lac d’origine volcanique serait né d’une explosion datant de plus de 20 000 ans. L’eau y est douce, chaude et transparente ! Le climat dans la lagune est tropical et nous y apercevons de nombreux singes hurleurs, mot-mot, colibris et autres oiseaux tropicaux. Le grand classique sur ce lac, c’est de se prélasser dans sa grosse bouée, une bière à la main et vu le nombre de back-packers travaillant bénévolement contre le gite et le couvert, on devine que le coin est prisé pour garantir un bon break sans violence lors d’une visite sur le Nicaragua !
Le matin de notre arrivée sur la lagune, nous avions fêté l’anniversaire de Rodolphe avec les Escapades depuis Ometepe et ce sera avec un excellent tiramisù que l’on finira d’immortaliser ses 36 ans. Encore un anniversaire depuis un nouveau pays !
Le volcan Mombacho
Fabrication de chocolat sur les flancs d’un volcan !
Sur les flancs du volcan Mombacho, il est possible de s’essayer à la fabrication du chocolat dans la maison de Donald. Sur son terrain, il tient une vraie collection de fruits exotiques qu’il se régale à nous faire visiter avant de nous initier à son savoir-faire.
Il faut savoir que le cacaoyer est en floraison toute l’année. Autrement dit, il fait des fruits toute l’année et sur un même arbre. On peut donc y trouver des cabosses de toutes les tailles. Elles peuvent pousser autant sur les branches que sur le tronc du cacaoyer ! Une fois récoltée environ 3 mois 1/2 après sa floraison, la cabosse est ouverte et dans sa chaire se retrouvent les fèves de cacao encore enrobées d’une pulpe douce qui fait le bonheur des enfants : un vrai bonbon à sucer avant de recracher la fève au goût amer. Après une journée de séchage du fruit ouvert, puis 10 jours de séchage des fèves à même le sol sous la chaleur du soleil, les fèves sont prêtes à être cuites afin de faire éclater la peau.
Les filles s’adonneront ensuite au pressage des fèves afin d’en extraire une purée amer de cacao. Donald finira de cuire cette purée avec du lait et bien trop de sucre pour une dégustation de lait chaud !
Nous dormons sur place et en jouant avec la petite de Donald, Valentine continue de pratiquer son espagnol tandis que Maman s’essaye à la cuisine nomade !
Nous hésitons avant de partir à faire l’ascension, à pied, du Mombacho. Il s’avère que pour monter au cratère de ce volcan, au milieu de la forêt tropicale, il faut remonter une route pavée sur 5km, la même route que celle empruntée par les navettes assurant en permanence ce même trajet… Sans hésiter bien longtemps, nous négocions pour embarquer dans un 4×4 collectif, avec nous un groupe de jeunes français bien excités ! Vu le chemin, l’ascension à pied n’aurait présenté aucun plaisir si ce n’est celui de respirer la fumée des pots d’échappements et d’entendre les vrombissements des moteurs en souffrance.
Une fois sur l’arête du cratère principal, nous en faisons le tour bien tranquillement avec un guide qui fait partie de la prestation négociée. Grâce à lui, nous ne passerons pas devant les plantes sensitives, les singes, les fumerolles souffrées ou les mini-orchidées sans les soupçonner ! Il nous fera même goûter fleurs, feuilles avant de tout nous raconter sur les différentes bromélias qui constituent cette épaisse forêt humide vieille de 20 000 ans. Du cratère, nous n’y verrons rien, ni même l’archipel des isletas au bord de Granada, seulement un nuage qui nous invite à sortir les k-way ! Même si nous n’avons eu aucun point de vue sur le lac, cette sortie reste une bonne façon de plonger dans une forêt humide depuis le Nicaragua relativement sec dans cette partie du pays.
Granada : la plus belle ville coloniale du Nicaragua
La ville est touristique, ici ça parle anglais, les prix sont affichés en dollars, on a flâné dans les rues colorées avant de rapidement repartir se baquer dans la lagune Apoyo. Non, vraiment c’était très sympa, bon resto, superbes façades, édifices religieux imposants et rudement bien conservés, mais la chaleur est telle que parfois l’appel de l’eau est plus fort. Nous y avons tout de même rencontré Lucie et Willy, couple de français, que nous retrouverons à Apoyo le lendemain. Le hasard a voulu que c’est à eux que revient les clés de la chambre de Maman !
Depuis une terrasse de Granada, on prend conscience de l’incapacité des backpackers américains, vu la nullité des services proposés en restauration… C’est sûr, ils ne mettent pas la même énergie dans le boulot que dans la drague et la fête. Voyez ici, la critique facile de deux voyageurs ayant perdu toute notion de leur propre capacité à travailler !!
Volcan Massaya : un spectacle pour la der de der!
Ca y est, le temps est plus que compté, l’heure du vol retour est proche pour Maman. Avant de partir vers Managua, nous terminons notre découverte du Nicaragua par le volcan le plus improbable ! Il promet un spectacle incroyable sans aucun effort !
Le bon plan, c’est de se pointer à 17h dans la file de voitures qui patiente devant l’entrée du parc Massaya. La nuit va tomber et à cette heure-ci, il est impossible de ne pas voir la lave en fusion qui s’écoule dans le cratère du volcan. Après une petite heure d’attente où les gamins curieux viennent à la rencontre de notre maison roulante, nous pouvons avancer sur l’une des plus belles routes d’Amérique centrale pour se stationner directement sur le cratère du Massaya ! Tout est aménagé pour l’une des attractions du pays ! Mais attention, une fois là haut, pas intérêt de trainer, le chrono est lancé et seulement 15 min sont à nous pour s’émerveiller devant Dame nature qui nous montre en un claquement de doigts tout son potentiel vivant !! Un fleuve de lave coule tranquillement au fond du cratère sous un nuage de vapeurs souffrées. Sa dernière éruption date de 2008 et à tout moment il pourrait s’exciter à nouveau. Quelques photos sont prises, loin de témoigner de ce que nous avons vu, et le coup de sifflet retentit pour nous inviter à regagner nos véhicules respectifs ! Maintenant cap vers Managua, les yeux encore impressionnés par un tel spectacle visuel mais le coeur lourd de bientôt perdre notre compagnon de route…
L’avion de Maman part le lendemain à l’aube, notre autorisation de séjour expirant en suivant, on décide de pas s’attarder et nous partons, bien décidés à avaler du km pour quitter le Nicaragua le jour même. Le cafard nous a mis un coup de collier et le soir même nous étions au Salvador après avoir passé avec (presque) facilité deux frontières sous 40°C !